Diplomatie

Le Togo soutient le plan de paix arabe

Le ministre togolais des Affaires étrangères, Elliott Ohin (photo), a participé mercredi après-midi à New York à un débat de haut niveau du Conseil de sécurité sur le thème : « Paix et sécurité au Moyen Orient ». Une réunion organisée par l’Allemagne qui assure au mois de septembre la présidence rotative.

Printemps arabe, conflit en Syrie, tensions en Egypte et pourparlers de paix entre Israël et l’Autorité palestinienne ; les sujets ne manquent pas.

Concernant la Syrie, M. Ohin a souhaité que la Ligue arabe et les Nations Unies continuent d’ « explorer les voies et les moyens d’aider le peuple syrien à sortir de cette tragédie qui a déjà fait une trentaine de milliers de morts et plusieurs centaines de déplacés et de réfugiés. Mais cette coopération doit aller au-delà de la crise syrienne et concerner d’autres situations et conflits dans la région où l’action de la Ligue a été peu perceptible ».

A propos du laborieux processus de paix israélo-palestinien, le chef de la diplomatie togolaise a indiqué que le Togo soutenait le ‟Plan de paix arabe″ pour un règlement de ce conflit. 

« La mise en application de ce plan est de nature à calmer les tensions dans la région et nous exhortons toutes les parties concernées à œuvrer en vue de sa mise en œuvre harmonieuse », a-t-il déclaré.

Le Togo est membre non-permanent du Conseil de sécurité.

Voici l'intervention du ministre

Monsieur le Président,

Je voudrais tout d’abord féliciter la Présidence allemande du Conseil de sécurité d'avoir organisé ce débat de haut niveau sur le Moyen-Orient dans le contexte de la coopération entre les Nations Unies et la Ligue des Etats arabes pour le maintien de la paix et de la sécurité internationales.

Je voudrais, ensuite, remercier les Secrétaires généraux des Nations Unies et de la Ligue des Etats arabes pour leurs exposés respectifs  sur la situation au Moyen-Orient.

J’aimerais enfin saluer la présence de mes collègues, Ministres des Affaires Etrangères, laquelle dénote de l’importance de la question sous examen.

Monsieur le Président

La coopération entre les Nations Unies et la Ligue des Etats Arabes, qui remonte à 1950, est d’une importance majeure, principalement en ce moment où la communauté internationale fait face à des menaces de toutes sortes, notamment les conflits armés, le terrorisme, les crises humanitaires, celles liées à l’extrémisme ainsi qu’à la prolifération des armes nucléaires. L’importance de la contribution des organisations  régionales au maintien de la paix et de la sécurité internationales, telle que stipulée dans la Charte des Nations Unies n’est plus à démontrer.

A un moment où la gravité des conflits et des menaces qui pèsent sur le Moyen-Orient font appel à tous les moyens disponibles, il importe, aujourd'hui plus qu’auparavant, de renforcer cette coopération, conformément au Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies.

Plutôt qu’un choix, il s’agit d’une nécessité qui rappelle d’ailleurs la déclaration de l’ancien Secrétaire général de la Ligue des Etats arabes, M. ChedliKlibi, au cours de la réunion entre les deux Organisations, tenue à Tunis en 1983, je cite «la Ligue est vivement désireuse de consolider et de développer les liens déjà créés dans tous les domaines touchant le maintien de la paix et de la sécurité internationales, de coopérer par tous les moyens possibles à l’application des résolutions de l’Organisation des Nations Unies…». Fin de citation.

L’avantage que la Ligue présente de pouvoir regrouper les Etats, pour traiter les questions qui relèvent de la responsabilité du Conseil de sécurité, montre que la coopération avec les Nations Unies est bien indispensable et mérite d’être renforcée.

Cette coopération s’est concrétisée, à bien des égards, et notamment dans la crise syrienne où les initiatives de la Ligue arabe ont été soutenues par les Nations Unies dans leur ensemble, et le Conseil de sécurité principalement.

La nomination d’un Envoyé spécial conjoint sur la crise syrienne en février de cette année, et celle d’un Représentant spécial conjoint, en août dernier, à la suite de la démission de l’Envoyé spécial, sont des exemples qui dénotent de la disponibilité et de l’engagement des Secrétaires généraux des deux Organisations à œuvrer ensemble à la recherche de solution à cette crise.

La Ligue et les Nations Unies devront continuer d’explorer les voies et les moyens d’aider le peuple syrien à sortir de cette tragédie qui a déjà fait une trentaine de milliers de morts et plusieurs centaines de déplacés et de réfugiés. Mais cette coopération doit aller au-delà de la crise syrienne et concerner d’autres situations et conflits dans la région où l’action de la Ligue a été peu perceptible.

Il est souhaitable qu’elle s’implique davantage dans le règlement de toutes les crises du Moyen-Orient non seulement parce qu’il s’agit d’une recommandation de la Charte des Nations Unies, mais aussi parce qu’elle pourrait proposer des approches de solution qui tiennent compte des liens culturels, historiques et sociologiques existant entre les parties au conflit.

ALT

Monsieur le Président,

Même si la coopération Nations Unies - Ligue des Etats arabes n’a pas encore permis de trouver une solution à la crise syrienne, il n’en demeure pas moins qu’elle constitue un cadre de travail et de recherche dont le courage et la détermination de ses acteurs pourront s’avérer payants.

Mon pays estime que les deux Organisations devront conjuguer davantage leurs efforts pour le règlement de cette crise et les autres situations conflictuelles au Moyen-Orient, telles que le conflit au Yémen, au Liban et la lancinante question de la Palestine.                         

Au sujet du conflit israélo-palestinien, ma délégation voudrait se féliciter, une fois encore, de l’Initiative arabe, ou ‟Plan de paix arabe″ pour le règlement de ce conflit. La mise en application de ce Plan est de nature à calmer les tensions dans la région et nous exhortons toutes les parties concernées à œuvrer en vue de sa mise en œuvre harmonieuse.

Monsieur le Président,

La coopération entre la Ligue et les Nations Unies doit être renforcée. La mise en cohérence des initiatives et actions des deux organisations est une nécessité. Elle requiert, sans doute, la mise à niveau des savoir-faire dans tous les domaines, et notamment celui du renforcement du climat de confiance entre les parties. Car, aucun pays, aucune organisation ne peut disposer de l’ensemble des capacités requises pour aider un pays ou une région à sortir d’une crise. C’est, du reste, dans ce même objectif que se situe la résolution 2033 du Conseil de sécurité relative à la coopération entre l’ONU et l’Union Africaine.

Nous saluons, par conséquent la réunion que  les deux Organisations ont tenue en juillet dernier à Vienne où elles ont convenu de renforcer leurs partenariats dans tous les domaines, et particulièrement en ce qui concerne la situation au Moyen-Orient.

De même, nous nous réjouissons des contacts directs d’une part, entre les Secrétaires généraux des deux organisations et d’autre part, entre les institutions spécialisées de la Ligue et les organes du système des Nations Unies, qui sont autant d’initiatives qui montrent le besoin pour la Ligue et les Nations Unies de façonner un partenariat porteur, capable d’apporter des solutions aux défis et aux mutations qui ont cours au Moyen-Orient.

Le développement de cette coopération pourrait se traduire également par le renforcement du mécanisme résultant des rencontres périodiques au cours desquelles les deux Organisations procéderaient à une évaluation régulière de leur partenariat et saisiraient l'occasion pour convenir des actions à mener de concert pour prévenir les conflits ou pour trouver les voies et moyens appropriés afin de parvenir à des solutions durables aux crises ouvertes.

Dans cette perspective, mon pays estime que l'établissement d'un Bureau de liaison des Nations Unies auprès de la Ligue des Etats Arabes, à l’instar de celui établi auprès de l’Union Africaine, est souhaitable car il aiderait certainement à consolider les échanges d’informations et à faciliter les rencontres bilatérales.

Les concertations entre les secrétariats de la Ligue et des Nations Unies devraient surtout inclure le Conseil de sécurité en vue d’échanges plus approfondis sur l’ensemble des questions liées au maintien de la paix et de la sécurité internationales, et principalement celles du Moyen-Orient.

Le Togo souhaite vivement que les présentes assises énoncent des pistes qui vont contribuer au renforcement de la coopération  entre le Conseil de sécurité et la Ligue des Etats arabes, en vue de l’efficacité de leurs actions dans la résolution des conflits de la région.

Que la Ligue des Etats arabes soit une Organisation qui œuvre entre autres pour la paix en étroite collaboration avec le Conseil de sécurité, tel est le souhait de mon pays.

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