Diplomatie

Visite à haute teneur diplomatique

Historique. Le terme n’est pas exagéré pour qualifier le déplacement au Togo, mardi prochain, de la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton (photo).

C’est en effet une première depuis l’indépendance du pays : aucun chef de la diplomatie n’avait jamais visité le Togo. 

Mme Clinton, qui effectue une tournée de 24h sur le continent africain, se rendra également au Libéria, en Côte d’Ivoire et au Cap Vert.

Son escale togolaise de quelques heures lui permettra de féliciter le président Faure Gnassingbé pour les progrès démocratiques et les réformes économiques réalisés depuis son arrivée aux affaires en 2005, selon le communiqué du Département d’Etat publié vendredi.

Une belle reconnaissance pour les autorités qui n’ont pas ménagé leurs efforts pour changer profondément le visage du Togo.

Mais ce voyage permettra également d’aborder des sujets très concrets.

Ainsi, Hillary Clinton et Faure Gnassingbé discuteront de la lutte contre le terrorisme.

Récemment, un tribunal de New York à mis à jour un vaste réseau de financement du Hezbollah libanais qui passait par le commerce de voitures d’occasion aux ports de Cotonou et de Lomé et la réexportation depuis le Ghana de plusieurs centaines de millions de dollars au profit de l’organisation terroriste. Cette affaire n’est que le sommet de l’iceberg.

Autre sujet d’intérêt commun, la lutte contre la piraterie maritime qui se développe à un rythme inquiétant dans le Golfe de Guinée.

Les Etats-Unis ont promis récemment d’apporter une aide technique et matérielle pour combattre ces deux fléaux.

Autre dossier qui sera sans doute abordé, celui de l’aide au développement. Ce n’est pas un hasard si Hillary Clinton est accompagné dans son voyage par l’administrateur adjoint de l’USAID, l’Agence de coopération internationale des Etats-Unis.

Washington avait stoppé sa coopération avec le Togo au début des années 90 pour « déficit démocratique » ; seuls subsistaient quelques programmes humanitaires comme la lutte contre le sida.

On pourrait donc assister à une relance significative dans ce secteur.

La visite de la secrétaire d'Etat américaine s’inscrit enfin dans la cadre de la coopération au sein du Conseil de sécurité des Nations Unies où le Togo siège depuis le début de l’année.

Washington espère compter sur le soutien de la diplomatie togolaise sur plusieurs dossiers sensibles.

Le premier concerne la Syrie. La plupart des membres permanents sont favorables à un durcissement des sanctions contre le régime de Damas, mais la Russie et la Chine, qui ont un droit de veto, s’y opposent résolument.

Il y a également la question du nucléaire iranien. Washington, comme d’ailleurs Paris, veut contraindre Téhéran à mettre fin à un programme militaire très dangereux pour la région. Des sanctions ont été imposées, des résolutions votées, mais les Iraniens continuent de faire la sourde oreille menaçant même de fermer le détroit d’Ormuz.

Enfin, les Etats-Unis ne sont pas favorables à une reconnaissance de l’Autorité palestinienne par les Nations Unies ; un vote du Conseil de sécurité suffirait à condition d’avoir les voix nécessaires, ce qui n’est pas le cas pour le moment.

Washington privilégie la reprise des pourparlers israélo-palestiniens plutôt qu’un passage en force à l’ONU qui, selon les diplomates US, risquerait de compliquer encore un peu plus la résolution du conflit.

Sur tous ces points, l'Amérique a besoin du soutien du Togo.

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