Eco & Finance

Le Togo va se mettre au Nerica

La flambée des prix du riz en 2008 et 2009 a laissé un très mauvais souvenir aux consommateurs africains et suscité une prise de conscience chez les producteurs nationaux. Le temps est venu de produire localement. L’Afrique en a le potentiel avec le Nerica, ou Nouveau riz pour l’Afrique, dont les différentes variétés s’adaptent parfaitement aux conditions du terrain.
C’est l’objet des discussions qui se déroulent depuis lundi à Bamako à l’occasion du Congrès du riz en Afrique.
En Afrique de l’Ouest, la consommation s’est accrue de 4,5% par an de 1961 à 2006, alors que la production n’a évolué que de 3,2%.
Le fossé entre l’offre et la demande représente pour les Etats des charges très importantes.
En 2009, la région a encore importé près de 40% du riz qu’elle consomme, ce qui représente environ un tiers du riz commercialisé sur les marchés mondiaux et les prix demeurent volatiles.
« Seul un engagement soutenu et durable au changement technologique et politique pourra préserver l’Afrique des chocs sévères et imprévisibles de l’approvisionnement et des prix du riz, », explique le Dr. Papa A. Seck, directeur général d’AfricaRice.
Le Centre du riz pour l’Afrique (AfricaRice) est une organisation de recherche panafricaine oeuvrant à l’éradication de la pauvreté et à la sécurité alimentaire par des activités de recherche, développement et partenariat.
Elle est une association intergouvernementale autonome regroupant des pays africains.
Grâce aux efforts de cet organisme, avec le soutien de partenaires comme l’Organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et les gouvernements japonais et américains, il a été possible d’augmenter la production de 18% en Afrique subsaharienne en 2008.
Les pays d’Afrique de l’Ouest ont enregistré une forte croissance de leur production rizicole, totalisant 44% en 2007-2008.
Le Togo qui avait pris du retard s’y met également.
Lors de la 27e Assemblée ordinaire des ministres des pays membres d’AfricaRice, en septembre 2009 à Lomé, le Premier ministre, Gilbert Houngbo, a promis le soutien actif du gouvernement pour accroître les recherches et la production de nouvelles variétés de riz.
Ces nouvelles variétés combinent la tolérance aux stress d’Oryza glaberrima, une espèce originaire d’Afrique et le haut rendement d’Oryza sativa, qui vient d’Asie et se retrouve cultivé partout à travers le monde.
Quelques 80 variétés NERICA sont expérimentés actuellement.
Par exemple, deux d’entre elles ont été semées sur près de 200.000 hectares au Nigeria en 2007 et environ 35.000 hectares en Ouganda, ce qui a permis à ces pays de réduire de moitié leurs importations dsur la période 2002-2007.
Pour s’assurer que les nouvelles variétés répondent aux attentes des producteurs, AfricaRice continue d’utiliser une méthode appelée « sélection variétale participative, » à travers laquelle les producteurs choisissent des lignées dans une parcelle de démonstration installée dans leur village.
Ayant fait ses preuves à travers l’Afrique de l’Ouest et du Centre pour la mise au point des Nerica, cette méthode demeure cruciale pour la fourniture aux paysans de variétés qu’ils pourront mettre en production.

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