Eco & Finance

Pas d'inquiétudes pour la zone CFA

Les 15 pays africains membres de la Zone franc sont "relativement épargnés" par la crise financière, mais doivent faire preuve d'une "vigilance accrue", ont estimé mardi à Yaoundé les ministres des Finances de cet espace monétaire.

"Nous constatons que nous sommes épargnés directement par la crise parce que notre marché financier n'est pas aussi développé que les marchés occidentaux et que nous n'avons pas de produits sophistiqués", a expliqué le gouverneur de la Banque centrale des Etats d'Afrique de l'Ouest (BCEAO) Philippe-Henri Dacoury-Tabley, à l'issue de la réunion bi-annuelle des dirigeants de la Zone."Pour le moment les canaux de transmission (de la crise) ne sont pas directs, nous pouvons donc dire que (...) les effets directs n'existent pas", a-t-il ajouté, soulignant la "stabilité financière" de la Zone.

Le communiqué de la réunion souligne que les "évolutions (de la crise) nécessitent une vigilance accrue", a-t-il observé.

Cette crise financière laisse aussi entrevoir des répercussions sur le niveau des exportations des produits de base et des matières premières de la Zone "du fait que ceux qui achètent ont actuellement des problèmes", a précisé M. Dacoury-Tabley.

Elle pourrait aussi entraîner une baisse de l'aide au développement et des investissements directs, selon lui.

"Nous sommes un peu inquiets", a déclaré pour sa part le ministre camerounais des Finances Essimi Menye, qui craint que la crise ne prive les pays de la Zone franc de partenaires financiers pour aider à la relance indispensable de la production agricoles qui nécessite des investissements lourds.

Les grands argentiers ont aussi noté dans le communiqué que "la croissance de la Zone franc bien qu'en légère amélioration" était "insuffisante pour faire reculer significativement la pauvreté et initier un processus d'émergence auto-entretenu".

"Les pays bailleurs et donateurs ayant un certain nombre de contraintes budgétaires, les perspectives de croissance qui s'annoncent pour 2009 n'étant pas formidable, on peut craindre que les bailleurs et les donateurs aient plus de difficultés à aider le développement de l'Afrique", a admis de son côté le secrétaire d'Etat français à la Coopération Alain Joyandet, présent à la réunion.

"Sur le plan politique, l'Union européenne et la Commission européenne ont appelé les différents Etats européens, malgré les difficultés à rester aux côtés de l'Afrique pour l'aider dans son développement", a-t-il remarqué.

"La relance de l'agriculture vivrière et familiale en Afrique subsaharienne reste la préoccupation numéro un des ministres européens du développement", a-t-il encore ajouté.

La réunion de Yaoundé a regroupé des représentants des huit pays de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa: Bénin, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo), des six pays de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (Cémac: Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad) ainsi que les Comores.

Le Togo était représenté à cette réunion par le ministre de l'Economie et des Finances, Adji Othèth Ayassor (photo).

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