Le choc de la pandémie est particulièrement sévère pour les pays les moins avancés de la planète.
Ils étaient mal armés pour faire face aux conséquences sanitaires, économiques et financières. La crise a tari les financements externes dont ils ont cruellement besoin: revenus de l'export, investissements directs étrangers, argent de la diaspora.
La communauté internationale s'est mobilisée à plusieurs niveaux. Depuis le début de la pandémie, le FMI a débloqué 108 milliards de dollars d'aide d'urgence sans conditionnalité à 86 pays et la Banque mondiale 83 milliards jusqu'en décembre dernier, dont 24 milliards d'engagements en Afrique.
Sur Je front de la dette, dont le niveau s'est aggravé avec la pandémie, les créanciers du G20 et du Club de Paris ont proposé à 73 pays de reporter le paiement des échéances.
Mis en place en mars dernier, le dispositif a été étendu à plusieurs reprises jusqu'en juin de cette année.
Réunis en format virtuel sous présidence italienne, les grands argentiers du G20 ont décidé, mercredi, de le prolonger jusqu'à la fin de l'année.
Jusqu'à présent, 46 pays ont demandé à en bénéficier, totalisant 5 milliards de dollars d'allégement.
Une bouffée d'oxygène bienvenue mais nettement insuffisante, pointe un rapport des Nations Unies.
Cela ne représentait que 10% du service de la dette externe des 73 pays éligibles en 2020, contre un potentiel, si tous avaient participé, de 12,2 milliards et 9, 25 milliards sur les six premiers mois de 2021.
‘La faible participation est liée aux craintes de perdre un accès aux marchés financiers à cause de possibles dégradations» par les agences de notation, déplorent les Nations Unies.
De plus en plus de pays en développement ont eu accès ces dernières années aux capitaux internationaux pour se financer.
Autres critiques : le caractère temporaire, car il ne s'agit que d'un report des remboursements,
D'ou cette autre initiative plus structurante portée par la France, en tant que président du Club de Paris, d'instaurer un cadre commun pour des restructurations de la dette.
Elles se feront au cas par cas dans le cadre de plans FMI. Cette fois, tous les créanciers, privés et publics, sont intégrés - y compris la Chine, devenue un prêteur majeur - et traités sur un pied d'égalité.
En visite de travail à Paris, le président Faure Gnassingbé devrait aborder cette question avec son homologue français, Emmanuel Macron, lors d'un déjeuner vendredi à l'Elysée.