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Bawara met en avant un "bilan qualitatif"

L'hebdomadaire L'Union paru vendredi propose une longue interview de Gilbert Bawara, le ministre de la Coopération, qui revient sur les résultats de la réunion des bailleurs de fonds du Togo qui s'est déroulé fin septembre à Bruxelles. Pour M. Bawara, « ce qui est important, ce n'est pas de savoir combien de milliards sont venus, c'est de savoir que nous pouvons compter sur les pays amis et sur les partenaires au développement, parce qu'ils croient en nous et sont désireux de nous aider ».

##S_B##Voici une sélection d'articles publiés cette semaine par L'Union.

Enseignement public

Les cotisations parallèles atténuent la totale gratuité

Par défaut d'une véritable communication explicative agressive autour de la décision – le conseil des ministres ayant eu lieu à quatre jours de son application –, des parents d'élèves ont été simplement surpris de se voir réclamer encore de l'argent au premier jour de la reprise des classes. Ils avaient cru à une cerise sur le gâteau, en se précipitant d'envoyer des enfants sans aucune pièce d'identification ou des enfants très âgées (11, 12 ou 13 ans) vers le cours élémentaire première année (CP1). N'en déplaise au ministre Yves Madow Nagou : «l'école gratuite ne veut pas dire que la porte est ouverte à toutes les dérives, seuls sont autorisés les enfants de 6 ans ou ceux qui vont avoir 6 ans au cours de l'année scolaire».

La réalité du 6 octobre 2008 a fait ressortir le vrai sens de ce qui a été décrété le 1er octobre. «Les frais d'écolage seront pris en charge par l'Etat pour tous les élèves des écoles préscolaires et primaires publics dès la rentrée du 6 octobre 2008», avait à juste titre précisé le texte gouvernemental. Avant d'ajouter qu'une étude appuyée par l'UNICEF aidera à définir les stratégies de mise en Œuvre de la gratuité dans l'enseignement et les actions urgences à mener dans le cadre de l'introduction de cette gratuité, ainsi que les perspectives et enjeux futurs du système éducatif. Dans la pratique, il ne peut se dire que l'école préscolaire et primaire est totalement gratuite. Pour le moins, elle l'est pour les parents en considérant l'écolage qui ne constitue d'ailleurs pas les seuls frais à la charge des parents. La preuve en est que, sous la dénomination de cotisations parallèles, des établissements scolaires publics ont perçu par élève 1200 F par-ci, 1300 F par-là ou 1400 F ailleurs. Ce qui reste en dessous des frais d'écolage traditionnels.

Les cotisations parallèles sont nées du phénomène des écoles communautaires ou écoles d'initiative locale crées par les parents eux-mêmes. Progressivement, ces écoles sont considérées par les pouvoirs publics, malgré la parenthèse d'abandon des dernières années. Motif pris du service public rendu. Souvent, dans ces structures scolaires, les parents s'entendent par eux-mêmes pour décider du montant que chaque élève doit apporter pour couvrir des dépenses qui ne sont pas couvertes les fonds publics. Aujourd'hui, les cotisations parallèles sont encadrées par le Guide d'intervention des parents d'élèves dans les établissements scolaires qui précise qu'elles soient décidées à l'unanimité dans une assemblée générale, après saisine de l'inspection, de la direction régionale, du ministère. Elles sont étendues aux écoles formelles créées par l'Etat lui-même.

Concrètement, cette assistance des parents comble un vide laissé par l'Etat. A cette rentrée, elle est plus sollicitée face à la lente réalisation de la gratuité des frais d'écolage. Car, par tradition, les écoles publiques vivent de la subvention de l'Etat qui se résume aux 54% des fonds gardés sur les frais scolaires (écolages) versés par les parents ; chaque établissement devant produire à la rentrée un budget de dépenses à soumettre à l'autorité. Ce pourcentage est aujourd'hui pris en charge par l'Etat…dans les jours à venir pour lancer véritablement l'année scolaire. En attendant, le président de l'Union des parents d'élèves, Difernand Dossou, lance un plaidoyer : «cette forme de contribution n'est censée être décidée que par les parents d'élèves en assemblée générale ; elle sert à entretenir les bâtiments, à prendre en charge des enseignants, les gardiens et autres. C'est une contribution qui ne doit être gérée que par les parents. Pour nous les parents, il n'est pas question d'augmenter les cotisations parallèles. Au contraire, la précarité de la vie étant perceptible, il va de soi que nous procédions à la diminution de ces cotisations qui en principe couvrent des besoins qui sont censés être couverts par l'Etat».

La sérénité et l'inquiétude

Passé l'orage des inquiétudes du premier jour, les établissements scolaires publics tendent vers la sérénité. Avec le secours effectif du ministère des enseignements primaire et secondaire. Au cabinet de Yves Madow Nagou, on veut vite pallier le manque de fournitures et de matériels pédagogiques de la rentrée, même si certains centres n'ont pas attendu pour s'acheter déjà des boites de craies et quelques bics pour travailler et encadrer les enfants. Et le ministre de rassurer : «les rentrées précédentes se faisaient dans les mêmes conditions c'est-à-dire avec les mêmes difficultés de démarrage, car les enseignants ne pouvaient mobiliser en un jour les frais supprimés. Pour cette rentrée, le minimum a été donné et, au bout de la semaine, un décompte sera fait pour définir la clé de répartition des matériels».

Le grand bémol dans ces efforts de l'actuelle équipe gouvernementale restera la situation des écoles hangars qui continuent de pousser, surtout avec le boom des effectifs après la gratuité des frais d'écolage. On en a encore vu se pousser quelque part dans le Togo profond dans un reportage de la télévision nationale quand, face à la capacité d'accueil limitée, la direction d'une école publique a décidé de planter d'autres bois à couvrir de chaume…en attendant.

A l'heure actuelle, en pleine capitale, des écoles envisagent des cours rotatifs en formant deux équipes par classe (avec la moyenne de 60 ou 70 élèves), ou groupent carrément les classes deux à deux, le CP1 avec le CP2, le CE1 avec le CE2 et les CM ensemble.

Après la conférence de Bruxelles, le ministre Bawara parle

Un bilan qualitatif

A Bruxelles, il y a trois semaines, se tenait la conférence des bailleurs de fonds du Togo. Une rencontre somme toute réussie de par les engagements pris par les différents partenaires, y compris des partenaires non traditionnels. Le ministre de la Coopération et de l'aménagement du territoire, Gilbert Bawara, approché par L'UNION, nous dresse ici un tableau de l'après conférence et de ce que le Togo peut réellement attendre de ces assises.

L'UNION – Monsieur le ministre, il y trois semaines vous êtes revenu de Bruxelles avec beaucoup de satisfaction suite à la conférence des bailleurs de fonds du Togo. Avec tout le recul nécessaire, faites-nous un bilan quantitatif de ces assises.

Gilbert BAWARA –

À ce stade, il est difficile de faire un bilan quantitatif, surtout si vous placez ce bilan en terme d'argent. J'ai toujours estimé que l'objectif de Bruxelles, c'était l'occasion d'un vrai dialogue élargi et rénové avec un nombre plus élevé de partenaires et de bailleurs de fonds. Parce que nous sommes conscients que contrairement à beaucoup de pays de la sous région ou africains, le nombre de partenaires accrédités auprès de nous, et surtout ceux qui sont résidents au Togo, est très peu élevé.

Et donc, il fallait, après l'ensemble des mesures, des réformes et des progrès qui ont été accomplis au cours de ces trois dernières années, trouver l'occasion pour engager un dialogue avec l'ensemble de ces partenaires, d'abord pour leur expliquer les mesures que le Togo est en train de prendre et les résultats auxquels nous sommes déjà parvenus, mais aussi pour tenir un langage de vérité, celui qui consiste à leur dire que nous avons encore beaucoup de défis, beaucoup de difficultés, qu'au cours des 15 années de suspension de coopération, les infrastructures de base se sont délabrées, les services sociaux sont très bas, les capacités de l'administration se sont affaissées… Nous avons donc besoin qu'ils nous aident et nous accompagnent dans les efforts de redressement et de reconstruction du pays.

A Bruxelles, nous avons été très surpris mais en partie seulement, parce qu'il faut reconnaître que le président de la République a toujours veillé à ce que je puisse, en tant que ministre de la Coopération, aller dans plusieurs capitales sensibiliser, expliquer et motiver les interlocuteurs pour  participer à la Conférence. Et même leur dire que nous ne voulons pas qu'ils viennent parce que nous attendons de l'argent de leur part, mais parce que nous voulons avoir un dialogue fructueux. Ce qui est une satisfaction pour nous, c'est d'abord le niveau et l'importance de la participation à la conférence.

En deuxième lieu, pendant les deux journées, il y a eu un bon débat. La délégation togolaise était très représentative, comprenant aussi bien la société civile, les organisations syndicales, le patronat, les opérateurs économiques et certains députés. Malgré nos divergences internes, nous avons pu, dans une démarche participative et inclusive, restituer la réalité de la situation au Togo. Je vois donc le bilan plutôt en terme qualitatif.

Est-ce que cette conférence n'a pas finalement eu d'incidences sur les grandes mesures prises par le conseil des ministres du 1er octobre ?

Si vous voulez dire que cela nous a réconfortés et encouragés, et que nous nous sommes dit "n'hésitons plus, posons des actions, faisons des réalisations", oui ! Avec le président de la République et le gouvernement, nous avons toujours travaillé avec le souci de répondre aux préoccupations des populations mais avec un peu de réserve, un peu de retenue voire de la prudence. Certains programmes tel que celui de l'éducation primaire universelle ne peuvent être déployés que si nous pouvons les soutenir et les pérenniser dans le temps.

A partir du moment où les partenaires nous disent " allez-y, nous vous encourageons, tout ce que vous faites depuis quelques années est dans la bonne direction ", cela nous encourage. Mais il faut aussi se rappeler que certaines de ces mesures, notamment la gratuité de l'écolage, étaient un engagement du Président Faure pendant la campagne de 2005. Certains vont dire pourquoi il ne l'a pas fait en 2005 ou en 2006. Nous nous sommes d'abord mobilisés pour rendre possible la reprise de la coopération, qui a commencé avec l'Union européenne, et s'est poursuivie avec le réengagement des institutions financières internationales, le FMI, la Banque mondiale, la BAD…

Tout a été fait avec méthode. Quand nous avons commencé par engranger davantage de recettes publiques, et que nous commençons à retrouver un peu de marge de manŒuvre, le président s'est dit capable d'aller de l'avant avec la suppression de l'écolage, mais en étant certain de le faire sur une longue durée. Il ne faut pas oublier le programme développé par le Premier ministre, aussi bien devant la représentation nationale, à Bruxelles qu'à la télévision nationale dont une bonne partie était déjà en préparation. C'est la continuité de l'action gouvernementale.

Six cent milliards de francs pour une période de trois ans ont été annoncés à la presse comme promesse des bailleurs de fonds à la conférence de Bruxelles. Confirmez-vous officiellement cette information et quel en est à peu près le tableau ?

Non ! Je ne peux pas confirmer ce chiffre, c'est beaucoup plus de spéculations. Avant la Conférence de Bruxelles, le gouvernement avait un discours ; après le dialogue, le gouvernement a toujours le même discours. Nous avons toujours fait de Bruxelles une occasion d'un dialogue qui permette de dégager une convergence de vue entre le Togo et ses partenaires concernant le chemin parcouru, les défis et les priorités, et les perspectives. Nous avons aujourd'hui un Document de stratégie intérimaire de réduction de la pauvreté (DSRP) qui va être finalisé à travers l'approche participative et inclusive. Nous n'étions jamais allés à Bruxelles avec l'optique de mobiliser des ressources ; nous avons été heureux qu'il y ait un certain nombre d'annonces et d'engagements dont certains sont la confirmation de programmes qui sont déjà en cours d'exécution ou qui ont été élaborés.

Eventuellement, une partie de ces annonces porte sur des ressources nouvelles. Pour cela, nous allons travailler avec le ministre de l'Economie et des finances pour procéder à la consolidation de ces annonces. Et je voudrais que nous sachions raison gardée, que nous continuons à compter d'abord sur l'effort interne pour notre développement, pour l'éradication de la pauvreté. Tout ce que les partenaires peuvent faire, c'est un accompagnement, c'est des contributions d'appoint.

Donc, je ne suis pas de ceux qui seraient tentés de confirmer ce genre de chiffres qui sont, à mon avis, excessifs. Comme l'a dit le commissaire Louis Michel le week-end dernier à Lomé, ce qui est important, ce n'est pas de savoir combien de milliards sont venus, c'est de savoir que nous pouvons compter sur les pays amis et sur les partenaires au développement, parce qu'ils croient en nous et sont désireux de nous aider. C'est à nous de maîtriser à la fois nos priorités et nos besoins de développement. C'est à nous de veiller à ce qu'on assainisse les fiances publiques, qu'on optimise les recettes publiques.

Cependant, il y a eu quand même des annonces notamment de la BID, de l'Allemagne, etc. ?

Je ne suis pas insensible aux annonces qui ont été faites, que ce soit l'accroissement de la contribution de la Banque mondiale, du FMI, de la BAD, de la BID…, je ne sous-estime pas l'ampleur des engagements. Je ne sous-estime pas l'ampleur des annonces faites par le Fonds saoudiens, par l'Iran… Je dis que cette coopération doit venir en appui des efforts en interne.

Parlant d'engagement, le gouvernement a élaboré le DSRP intérimaire. Y a-t-il un planning pour son exécution ?

Bien sûr, il y a un planning qui n'est pas totalement achevé. Avant même la conférence des partenaires au développement, vous vous souviendrez qu'au mois de mai, nous avions lancé à Lomé le processus de finalisation du DSRP complet. Et un des résultats de la conférence de Bruxelles, c'est la mise en place d'un groupe d'accompagnement dont l'un des objectifs sera d'accompagner le Togo dans ce processus de finalisation du DSRP. Le DSRP, c'est le canevas de toutes les priorités et des actions de développement de notre pays pour les prochaines années. Ce document est d'ailleurs l'une de conditionnalités pour atteindre le point d'achèvement dans l'initiative PPTE.

Avant la fin de ce mois, il y aura une première réunion du groupe d'accompagnement pour permettre à la fois de baliser le terrain et dégager une feuille de route, avec la séquence, les moyens nécessaires, le rythme, les acteurs impliqués.

Ces engagements sont-ils tous prioritaires, ou allez-vous les exécuter suivant le plan d'urgence de trois mois dont parlait le Premier ministre ?

Je ne peux par avoir une vision différente de celle tracée par le Premier ministre. Je dirais même que le processus de préparation de la conférence de Bruxelles nous a aidés à prendre conscience de ce que, dans le flot des attentes et des besoins des populations togolaises, il faut aller par séquence. C'est dans cet esprit-là que, pour préparer Bruxelles, nous avons élaboré un programme d'urgence conforme à ce que le Premier ministre a adopté. Nous avons adopté un plan intérimaire d'actions prioritaires qui est un peu plus large que le programme d'urgence qui cible un nombre extrêmement limité de secteurs dans lesquels nous pouvons déployer immédiatement des actions et produire des résultats tangibles.

Nous savons que tout est prioritaire aujourd'hui, parce qu'avec la dégradation des infrastructures de base et des services sociaux, chacune des catégories socioprofessionnelles s'attend à ce qu'on puisse commencer par donner un début de réponse à ses besoins.

La réduction de la pauvreté, cela demande beaucoup d'argent. Voilà qu'au moment où les partenaires ont des intentions de nous aider, une crise financière s'abat sur l'Occident. N'avez-vous pas des craintes sur le déblocage des fonds dans ce sens ?

C'est justement la raison pour laquelle je disais qu'il faut compter d'abord sur les effets des Togolais. C'est clair que la crise financière, qui touche particulièrement les Etats-Unis et les pays européens, aura une incidence, ne serait-ce que dans l'amenuisement des budgets des Etats, et donc dans la fourniture de l'aide au développement. Il est difficile de voir que, face aux contraintes budgétaires auxquelles certains pays partenaires vont faire face, ils puissent maintenir leurs ambitions qui étaient notamment celles de faire en sorte que 0,7% du PIB soit consacré à l'aide publique au développement. Cela va toucher également le commerce de façon générale. Il y a beaucoup de pays africains qui commençaient à lever des ressources sur le marché international. Il est évident que cette crise financière aura un impact, mais c'est à chacun d'être vigilant et de travailler de sorte que les impacts négatifs puissent être atténués.

Nous, nous allons poursuivre ce que nous avons toujours fait, c'est-à-dire maintenir un dialogue continu avec les partenaires au développement. Et de faire en sorte que la dynamique qui s'est enclenchée depuis quelques années, et qui s'est amplifiée surtout à la suite de la conférence de Bruxelles ne s'estompe pas.

Quelle sera la prochaine étape de cette opération de charme du Togo vers ses partenaires pour pouvoir diminuer la pauvreté dans le pays ?

C'est un travail continu. La prochaine étape immédiate sera la réunion du groupe d'accompagnement qui a été préconisée par la réunion de Bruxelles. Nous espérons qu'avant la fin de ce mois, en tenant compte de l'agenda international, nous aurons une première réunion du groupe d'accompagnement, et nous voulons sortir de cette première réunion avec des idées très claires concernant les termes de référence de ce groupe et un certain nombre de priorités immédiates. Il y a le renforcement des capacités, la question de l'assainissement et des infrastructures, la possibilité de mise en place d'un mécanisme innovant de financement du programme d'urgence du gouvernement…

Mais cela va être combiné avec des missions auprès de certains partenaires, afin de vérifier le niveau des enveloppes et des promesses qui ont été faites.

Résidences Les Cocotiers

Une délégation gouvernementale en visite de reconnaissance

Passé l'étape d'une étude d'impact environnemental exigé par les autorités togolaises, le projet dénommé «La Résidence Les Cocotiers» a retrouvé son ambiance d'exécution des travaux depuis près d'un mois. Avec au décompte, treize villas en germination. C'est ce qu'a constaté de visu hier la délégation ministérielle composée des ministres Pascal Bodjona, Batienne Kpabre-Silly, Guy Lorenzo et conduite par  le porte-parole du gouvernement. Plutôt une visite de reconnaissance du chef-d'Œuvre, au regard des camps de contestation qui se sont spontanément activés depuis le démarrage des travaux courant mai 2008. «Le gouvernement dans un souci de respecter toutes les opinions – parce qu'il n'a pas le monopole de la vérité – a, par la voie du ministre de l'Environnement, exigé que la loi soit appliquée dans toute sa plénitude. Une étude a été recommandée sur l'impact environnemental et cela a duré, conformément à la loi, tout le temps pour que les gens qui s'opposent puissent aussi écrire. Aujourd'hui, il y a un résultat qui a fait porté l'adhésion des populations à près de 80%. Si l'étude avait donné une opposition totale au projet, le gouvernement se soumettrait à la volonté des populations», a-t-il précisé.

Pendant la phase d'exploitation, les promoteurs envisagent employer à peu près 150 personnes, sans l'hôtel. Avec le personnel de l'hôtel, ce nombre tourne autour de 500 personnes, précise Charles Aquéréburu, secrétaire général de la Société togolaise de développement touristique et hôtelier (STDTH). De quoi faire vivre toute une famille à partir de ce programme hôtelier, et accompagner le tourisme national désormais remis à l'avant-garde des priorités des secteurs économiques par le gouvernement. Avec l'actuelle étape de construction, le projet emploie une main-d'Œuvre locale grandissante, de 140 à 300 personnes.

«La Résidence Les Cocotiers» a été conçue comme un lieu de vie et de partage, afin que chacun s'y sente comme au cŒur d'un petit village. Elle disposera de piscines avec restaurant et bar, des allées arborées et fleuries qui longent des jardins privatifs. Située en front de mer, dans un cadre naturel verdoyant et calme, le joyau hôtelier s'étend sur près de 10 hectares tout le long d'une magnifique plage de sable fin bordée de cocotiers. Les villas comportent des chambres, des séjours, des auvents, des porches. Sans oublier les dégagements, les cuisines, etc. D'une superficie de 95 à135 m² habitable, les villas sont d'un style architectural élégant et moderne et offrent aux résidents tout le confort et les services souhaités.

Rappelons que la société promotrice, STDTH, a bénéficié d'un bail immobilier de 90 ans, accordé par le gouvernement togolais.

Interview de Alain Grosman

«Nous venons au secours des écoles de la Savane»

Ancien du rallye Paris-Dakar, cet alsacien s'est spécialisé depuis près de vingt ans dans l'action l'humanitaire à la tête de l'organisation Ecoles du désert qui distribue, sans publicité médiatique, des fournitures scolaires dans les milieux les plus pauvres d'Afrique. Lors de son passage à Lomé, il s'est ouvert à votre journal.

L'union:Quelles sont les raisons de votre visite ?

Alain Grosman:

Je suis heureux d'être à Lomé. Je suis l'organisateur d'une opération unique au monde qui s'appelle Les Ecoles du désert, qui existe depuis 1992 et fait voyager  en Afrique chaque année 75 jeunes enfants français de 11 à 13 ans pour découvrir l'Afrique authentique, un autre monde, une autre culture. L'opération a lieu depuis 17 ans. Nous avons fait beaucoup de pays, et sommes jamais venus au Togo, c'est pourquoi  je viens annoncer officiellement que la 17ème  édition aura lieu cette fin d'année du 23 au 30 décembre au Togo.

Pourquoi le choix du Togo ?

J'ai découvert le Togo en venant au rallye Côte-Côte de mon ami Christian Dervieux. Il a bien fait de me faire venir. Il m'a dit que je tomberai amoureux du Togo quand je serai là, et c'est vrai. C'est  l'une des raisons du choix du Togo, mais il  y aussi les enfants  qui viennent aider, découvrir et s'immerger complètement dans la culture africaine, puisque nous allons là où les ONG ne vont pas, où les touristes ne vont pas. Nous allons à la rencontre des écoles complètement perdues dans la  savane et amenons avec nous 7 tonnes de fournitures scolaires, de quoi scolariser les enfants pour trois ans. Il s'agit de fournitures de base, cahiers, stylo à bille, crayons, gommes, ardoises, craies, règles, équerres, etc… Et il n'y a pas que les fournitures, chaque fois que nous pouvons faire plus, nous agirons. S'il y a par exemple une classe sans toit ou un toit qui fuit, nous réparerons ou remplacerons.  

Tous les jours, on change de village, d'école et chaque fois il  y a une animation  différente, avec des enfants  différents.

Est-ce qu'il y aura un suivi ?

Oui. Nous  gardons le contact avec les responsables d'écoles, et les plus hautes autorités de l'Etat et du ministère de l'enseignement sont informées. Nous avons rencontré mardi dernier le ministre de l'enseignement primaire qui va répercuter l'information auprès des directions régionales et préfectorales  de l'enseignement. On n'a aucune inquiétude, les fournitures seront données devant dix mille personnes.

Pourquoi les Savanes ?

Le nom de l'opération, c'est Les écoles du désert. Le but c'est de doter les écoles les plus démunies, celles qui en ont vraiment besoin. On ne va pas doter une école à Lomé ni à Dapaong, les aides vont aux écoles  réellement situées dans les zones très pauvres. On a la chance d'avoir trente-cinq véhicules 4X4 et six camions, avec un effectif  de deux cents personnes,. C'est une grosse caravane, on peut  aller là facilement là où d'autres rencontreraient des difficultés de transport. En matière d'organisation, j'ai une équipe de 40 logisticiens, des gens très compétents, donc a priori, nous ne pouvons pas avoir de problèmes.  

Nous sommes agréés et avons le soutien du Quai d'Orsay, ce qui facilite nos opérations. On va faire plus de 600 Kms de pistes, toutes les contrées au-dessus de Dapaong. Nous allons doter à peu près cinq mille enfants.

Quelles sont vos sources de financement ?

Elles sont entièrement privées, par des sociétés françaises ; il y a les hypermarchés Cora, c'est une chaîne d'hypermarchés en France, et à coté des Cora français, il y a des sociétés de grande marque comme Bic, Vitel, Nestlé. Globalement ce sont les marques fournisseurs  des Cora qui sont les partenaires de l'opération. D'ailleurs tous ces produits sont tous vendus chez Cora.

C'est donc une chaîne de bienfaiteurs ?

C'est une histoire unique au monde, atypique, en France il y a très peu de publicité,  ils ne veulent même pas communiquer là-dessus. L'école du désert est une histoire vraiment extraordinaire. Il y a même de grands groupes qui se battent pour faire partie de l'opération, et qui envoient un représentant de leur société sur place, et ils en sont très fiers.

Quelle est l'origine de l'opération ?

J'ai eu l'idée de cette opération, parce que je suis un ancien du Paris-Dakar. Amoureux éperdu de l'Afrique et du désert, j'ai eu cette idée un jour et je l'ai proposée à Cora; je ne savais pas que ça allait perdurer au bout de 17 ans. Pour votre gouverne, on sera encore au Togo à la 18ème édition.

Cette année, nous posons nos baluchons au Burkina et tout partira de là-bas. Il n'y a aucune inquiétude, nous travaillons dans les conditions optimum d'hygiène avec des voitures frigorifiées, tout se passera dans les normes.

© L'Union du 10 octobre 2008

En photo : Gilbert Bawara (à gauche) et le Premier ministre Gilbert Houngbo lors de la conférence des partenaires du Togo à Bruxelles

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