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Cour des miracles

L’immeuble CASEF, qui abrite le ministère de l’Economie, celui de la Planification et le Trésor, est devenu un souk. Vendeurs ambulants, mendiants et colporteurs en tous genres ont pris possession des jardins du complexe administratif. D’ici quelques mois tout devrait rentrer dans l’odre avec la construction d’un mur d’enceinte et de grilles, annonce mardi L’Union
Voici une sélection d’articles publiés par L’Union
Verbatim
Faure veut démarrer le 3ème quai
Le Président de la République, son Excellence Faure Gnassingbé s’était adressé à ses compatriotes à la veille du nouvel an. Il n’a fait que respecter le désormais rituel de présentation de vœux. C’est un moment privilégié pour le Chef de l’Etat de remettre les pendules à l’heure par rapport aux sujets brûlants de la Nation. Il profite aussi pour faire un bref bilan de l’année écoulée et pour donner des directives ou pour étaler ses ambitions pour la nouvelle année. Pour cette fois-ci, les observateurs avisés de la vie sociopolitique et économique du Togo ont presque été unanimes d’avoir écouté un discours social d’un Président ambitieux.
Cela va de soi. D’autant plus que pendant la campagne électorale, il y a moins d’un an, Faure Gnassingbé promettait à ses compatriotes l’amélioration de leur condition de vie par un relèvement du pouvoir d’achat. En somme, Faure a promis des emplois aux Togolais, des investissements lourds dans l’agriculture, la santé, l’éducation, l’eau, l’assainissement et les infrastructures. Des ambitions nobles qui nécessitent beaucoup de moyens financiers. Sur quoi peut alors compter le Chef de l’Etat pour un si vaste chantier alors que nos ressources propres sont trop maigres pour y venir à bout ?
Faure Gnassingbé croit fermement que par le travail et la conjugaison des efforts de chacun de nous, le Togo pourra sortir de son état de pauvreté. Il compte sur la revalorisation de nos valeurs entrepreneuriales, la modernisation de nos infrastructures existantes et la construction de nouvelles structures génératrices de revenus dont les infrastructures de transport.
" S’il y a un domaine où nous devons également poursuivre nos efforts pour consolider les acquis, c’est bien celui des infrastructures de transport. Le Port autonome de Lomé étant l’une des plus belles ouvertures du Togo sur le monde, nous avons entrepris depuis quelques années d’en réhabiliter les infrastructures afin de le rendre plus performant et plus compétitif. Nous poursuivrons l’extension et la modernisation de nos infrastructures portuaires, en démarrant en 2011 les travaux de construction du 3e quai." a dit le Chef de l’Etat. Après donc les folklores des uns et des autres, il a pris l’honorable décision de confier désormais au groupe Bolloré la construction de ce quai stratégique pour le pays. Ceci par un décret présidentiel en date du 26 janvier 2010 stipulant : “L’Etat approuve l’avenant à la convention de concession de l’activité de manutention de conteneurs au Port Autonome de Lomé accordée par l’Etat à la Société d’Exploitation de Manutentions Maritimes (SE2M-TOGO) le 29 août 2001 et modifié par avenant en date du 10 septembre 2009 aux fins d’une part, de confier à la société SE2M-TOGO la conception, le financement, la construction, l’exploitation, la gestion et la maintenance d’un troisième quai pour les navires porte conteneurs au Port Autonome de Lomé et d’autre part, de refondre ladite convention de concession."
Ainsi, de part les avantages incommensurables inhérents à ce quai : rentrées de devises pour les impôts et les douanes, la création de milliers d’emplois et autres, ce quai tient beaucoup à cœur au Président Faure qui déploie beaucoup d’énergie à cette fin. En l’évoquant officiellement, nous osons croire que la phase de démarrage n’est plus loin.

Vœux du Chef de l’Etat pour 2011
Très ambitieux discours social de Faure Gnassingbé
« Nous ne devons pas nous arrêter en si bon chemin »
Pour ses vœux de Nouvel an, le Président de la République a retracé ses ambitions pour son pays et l’ensemble de ses concitoyens à l’orée de la nouvelle année. Pour Faure Gnassingbé, le Togo est déjà sur la bonne voie après plusieurs années de trébuchements et rien ne devra plus l’arrêter en si bon chemin.
« Notre pays a vécu au cours de l’année écoulée, des événements exceptionnels et émouvants. Nous avons enregistré ensemble dans la félicité, des victoires qui nous ont remplis de joie et de fierté, mais nous avons connu aussi des moments de tristesse collective. » s’est permis de constater le Chef de l’Etat au vu des divers évènements qui ont émaillé notre parcours commun en 2010. Il évoque entre autres le scrutin présidentiel du 04 mars 2010 jugé transparent, équitable par l’ensemble de la communauté nationale et internationale. C’est un acquis démocratique qu’il faut préserver et perpétuer pour les échéances futures. « Avec l’élection présidentielle de 2010 dont l’organisation a été unanimement saluée, nous avons franchi un point de non-retour. » a-t-il souligné.
Dans la même lignée des victoires remportées collectivement au prix de durs sacrifices se trouve le point d’achèvement Ppte atteint en décembre dernier et qui a permis au Togo de voir sa dette extérieure réduite de plusieurs milliards de francs Cfa. « L’atteinte du point d’achèvement de l’initiative PPTE est le couronnement des durs efforts que nous avons déployés depuis 2006 pour instaurer une plus grande discipline et une rigueur accrue dans la gestion de nos ressources et dans les choix en matière de politiques économiques. » s’est félicité le Chef de l’Etat.
Par contre le drame de Cabinda ou deux de nos compatriotes ont perdu leur vie suite à l’attaque du bus des Eperviers en route pour la Can en Angola par une organisation terroriste nous a tous attristés. Il en est de même pour la prise en otage par Aqmi au Magreb islamiste depuis plus de trois mois de notre compatriote Alex Ahonado dans un groupe de cinq travailleurs de la société française Areva continue de peser sur cœurs. Face à ces situations malheureuses, le Chef de l’Etat adresse ses compassions et prières.
Socialement parlant
Faure Gnassingbé, comme à ses habitudes, a une fois encore prouvé aux Togolais sa parfaite connaissance de leurs problèmes quotidiens. C’est pourquoi, il ambitionne trouver des solutions idoines pour sortir le pays de la pauvreté. « Le Gouvernement prend toute la mesure des défis sociaux auxquels notre pays est confronté. En 2011, nous mettrons un accent tout particulier sur l’amélioration du quotidien des Togolais et le renforcement de la solidarité nationale. » a souligné le Chef de l’Etat. A ce titre, il réitère ses projets dans les secteurs prioritaires tels que dressés dans le Document de stratégie de réduction de la pauvreté (Dsrp) avec à la clé des chantiers essentiels pour l’économie nationale. «Grâce au soutien de nos partenaires qui sont tous de retour, nous avons ainsi pu engager ces dernières années des actions concrètes dans les domaines qui nous tiennent à cœur : la santé, l’éducation, l’agriculture, l’eau, l’assainissement, les infrastructures, etc. » a-t-il relevé. En ce qui concerne par exemple l’agriculture, Faure Gnassingbé a une visée claire : « C’est dans ce cadre qu’un programme d’investissement agricole et de sécurité alimentaire de grande envergure sera lancé dès 2011 pour apporter des réponses durables aux préoccupations des producteurs et à leurs organisations. » promet-il.
En vu de relever le pouvoir d’achat des fonctionnaires togolais, le Président prend le taureau par les cornes. « …nous avons décidé dans le budget 2011, d’affecter d’importantes ressources à l’amélioration des revenus des fonctionnaires. Les revenus les plus faibles seront bien entendu privilégiés. »
Pour l’épanouissement du secteur privé « La mise en service de ces nouvelles infrastructures ouvrira de nouvelles perspectives pour les entreprises, les commerces et mêmes les particuliers qui attendent en toute légitimité, des infrastructures routières de qualité à l’horizon du Togo nouveau. » évoque le Président.
Il faut aussi créer des emplois. C’est ainsi que la construction d’un 3ème quai au PAL est importante pour le Chef de l’Etat.
Comme on peut le constater, le Chef de l’Etat a une oreille attentive pour ses compatriotes et se tient prêt à relever à leur côté le défi de la lutte contre la pauvreté. En les exhortant à persévérer dans la voie empruntée, il reste confiant qu’en cette année 2011, si toutes les énergies se réunissaient davantage, le pays remporterait d’autres victoires éclatantes pour le bonheur de tous.

Réalisation du projet « 50 km de pistes rurales par préfecture »
4 entreprises des TP écopent d’un an de suspension pour défaillances
Au budget 2011, il y est inscrit la réalisation de 30 km de pistes par préfecture pour la bagatelle somme de 5 milliards de francs Cfa. Un montant visiblement insuffisant pour réaliser près de 1.000 km de pistes. Le projet devra être lancé entre fin janvier et début février 2011. Comment sera financée la différence ? Ne va-t-on pas entamer des pistes et les laisser inachevées ? Au-delà, où en est-on dans la réalisation et l’achèvement des 50 km de pistes par préfecture ? Par principe, il faut s’arrêter et faire le point de ce qui a été fait avant de lancer d’autres initiatives. Le Gouvernement répond devant la Commission des Finances et des échanges du Parlement : « le projet de 50 km de pistes par préfecture, soit 1.500 km de pistes à faire, était visiblement très ambitieux. Il fallait confier à plusieurs entreprises l’exécution de ces travaux. Malheureusement, beaucoup de ces entreprises ont été très défaillantes. Le gouvernement entend tout mettre en œuvre pour achever ce projet (…) L’expérience des 50 km de pistes prévues pour chaque préfecture a permis de relever la faiblesse des capacités des entreprises locales souvent sollicitées pour la réalisation desdits travaux. Si les 5 milliards de francs parviennent à être totalement consommés en 2011, le complément sera programmé et décaissé en 2012 ». On ne le dira jamais assez.
Aux nouvelles, L’UNION apprend que ce sont des fonds propres de l’Etat (budget 2009-2010) qui ont été injectés dans ce projet à hauteur de 17,247 milliards de francs Cfa. Les travaux étaient lancés en juin 2009 et supposés s’achever en six mois, c’est-à-dire entre décembre et janvier. Mais à fin décembre 2010, soit 19 mois après, le constat irrite voire énerve le Gouvernement. Dans la préfecture de Haho, la société Samed ne s’est exécutée qu’à 46% ; dans le Zio, la société Gelloq-Togo à 79% ; dans le Wawa, la société Madas à 54% ; dans le Vo, la société Enco-TP à 66%. Et ce malgré les multiples réunions de relance et le nouveau délai fixé au 30 octobre 2010. Encore qu’au ministère des Travaux publics, on exprime des doutes sur la qualité des ouvrages partiellement réalisés. On dit attendre les prochaines pluies pour voir clair et on ne veut même pas confirmer tout de go les taux de réalisation déclarés. Du coup, le ministre Andjo Tchamdja sort une note suspendant pour une durée d’un an (12 mois) les 4 entreprises des TP défaillantes, à compter du 24 décembre dernier. Autrement, elles ne sont pas autorisées à souscrire aux marchés publics durant cette période. Pour le reste, dans la globalité des 30 préfectures à couvrir y compris les 4 localités susmentionnées, les travaux ont été exécutés à 95%. Et à la date du 19 décembre dernier, tout a été arrêté avec la réception totale dans au moins 17 préfectures. On ne peut indéfiniment exécuter des travaux initialement prévus pour six mois.
Et dire que l’initiative reste louable d’autant qu’elle devait motiver les producteurs qui ont tendance à délaisser l’agriculture d’exportation pour une culture de subsistance, permettre aux zones de production de coton, café et cacao d’évacuer les produits vers les sites de commercialisation, surtout que les difficultés de transport agissent fortement sur le rendement des paysans. Au départ, le désenclavement desdites zones était né de la convention de financement entre le Togo et l’Union européenne sur les fonds STABEX 90-94, à hauteur d’environ 1,9 milliard de francs Cfa. Au total, une longueur de 195 kilomètres de pistes rurales à couvrir. A la suite, en mai 2009 dans le Wawa et l’Akébou, le président Faure Gnassingbé ouvrait les pistes qui devaient desservir les zones de café/cacao. En tout, 145 kilomètres de pistes élargies, reprofilées et munies par endroits d’ouvrages d’assainissement comme les dalots et caniveaux, pour 731.289.205 francs Cfa issus des fonds STABEX 90-94. Bien de préfectures à travers les cinq régions économiques du pays devraient être servies.
Pour la petite histoire, Gelloq-Togo est cette unité qui avait été sommée par l’Agence d’exécution des travaux urbains (AGETUR-Togo) –le maître d’ouvrage– de corriger les ratées sur le boulevard de l’Oti 2 circonscrites au moulage des pavés «parce qu’ils ne s’incrustent pas finalement bien l’un dans l’autre».
Autre courage d’AGETUR : les entreprises IG-Togo et OST avaient été sanctionnées pour des retards de livraison alors qu’elles avaient gagné la rue Amémaka Libla qui traverse le quartier Bè du marché d’Amoutivé jusqu’au château du chef Aklassou. «Il a été constaté une tendance des entreprises à livrer les travaux avec un retard de plus en plus important par rapport au délai contractuel. Cette situation, souvent déplorée par les Maîtres d’ouvrage, les bailleurs de fonds, les usagers des ouvrages concernés et l’AGETUR elle-même, induit des préjudices fâcheux pour tous», disait-on à l’époque.
Il se dit que beaucoup sont tentés par les fameux B&TP (Bâtiments et Travaux publics) parce qu’on y est à l’aise. Financièrement. Par le passé, on pouvait prendre les marchés, les exécuter à moitié ou mal ou ne pas les exécuter, et en gagner d’autres au prochain appel d’offres. D’où aujourd’hui l’utilité des sanctions. A un moment où il est acquis que, pour compter du 1er janvier 2011, aucun bureau d’études, aucune entreprise des sous-secteurs du bâtiment, des travaux d’infrastructures routières, de l’hydraulique et de l’assainissement ne sera admis à soumissionner à un marché public ou à une délégation de service public s’il n’est pas agréé par la Commission d’agrément. C’est l’obligation d’agrément dans les B&TP pour mettre de l’ordre dans les infrastructures. Il se souvient encore que, en présentant le bilan du quinquennat 2005-2010, le Premier ministre Gilbert Houngbo indexait les entreprises qui déplacent nuitamment les engins d’un chantier à un autre parce qu’un contrôle doit se faire la journée suivante.
D’autres n’ont même pas la main-d’œuvre nécessaire. Si tout ceci devait échouer, autant décréter une pause pour les entreprises locales. Le temps qu’elles se disciplinent. Même si ça doit faire des aigris. Le Togo ne devant pas rester à la traîne dans les infrastructures routières pendant qu’à l’Est, les gens s’enorgueillissent de disposer au moins des routes qui changent le visage du pays, de la bourgade.
Rappelons que le secteur des infrastructures bénéficie du montant le plus élevé en termes de budget d’investissement pour 2011, soit 119,46 milliards de francs Cfa. Une dotation toujours insuffisante, vu l’immensité du défi.

Avant l’adoption définitive du budget 2011
L’Exécutif promet un collectif budgétaire pour faire agir les ressources additionnelles
Traditionnellement, le budget général de l’Etat est finalisé sur la seule base des prévisions et des promesses. Il s’exécute au fil des mois, en recettes et en dépenses. D’où le bien-fondé des tableaux de bord mensuellement publiés par la Direction de l’Economie. De plus en plus, les Etats doivent compter sur leurs propres forces en interne, l’aide budgétaire ne venant qu’en appoint. Si elles ne sont pas encore acquises au moment du vote de la loi de finances, la prudence veut qu’on ne fonde pas trop les calculs sur les ressources additionnelles. Au bon moment, on peut les insérer au budget général en introduisant une loi de finances rectificative. C’est le collectif budgétaire. Pour obtenir le vote des députés le 22 décembre dernier, le Gouvernement en a fait la promesse pour répondre aux tirs croisés des députés.
A la fin des débats, la Commission des finances proposait d’affecter les ressources additionnelles dégagées au cours de l’étude du projet de budget aux ministères et institutions comme la Santé, l’Agriculture, le Développement à la base, les Enseignements primaire et secondaire, l’Enseignement supérieur, l’Administration territoriale, les Travaux publics, la Fonction publique et l’Assemblée nationale. Mais, tout en appréciant l’opportunité de la proposition d’affectation, l’Exécutif répondait que les bailleurs de fonds recommandent de garder le budget en l’état tel qu’il était en projet, en cette période de fragilité économique du pays, afin de consolider la stabilisation du cadre macroéconomique. Il fait la proposition d’élaborer un collectif budgétaire courant 2011, dans lequel les ressources additionnelles seront prises en compte pour faire face aux exigences en suspens. Ce que la Commission accepte, sous réserve des aménagements internes acceptés au cours de l’étude. Et de faire des recommandations dans le jeu du débat général.
1. La mise en concession des activités du PAL a été faite avec comme obligation pour les concessionnaires de payer un droit d’entrée à l’Etat de 1 milliard par concessionnaire en quatre (04) tranches annuelles. La concession ayant été octroyée pour dix (10) ans, certaines de ces concessions arrivent à terme en 2011, et au plus tard en 2013 pour toutes ces concessions. Où en est-on du paiement de ces droits d’entrée ?
SE2M serait à jour au titre du paiement de ses droits d’entrée. Pour SE3M et MANUPORT, rien n’est enregistré dans les caisses de l’Etat au titre de ces droits d’entrée.
La Commission recommande une inscription dans le projet de budget 2011 d’un montant de 250 millions correspondant à la première tranche pour chacune des deux (02) sociétés n’ayant pas encore payé au trésor public leur droit d’entrée. Le solde doit, en tout état de cause, être payé avant la fin de la concession de chacune des sociétés. Le gouvernement est invité à communiquer à l’Assemblée nationale l’état d’encaissement de ces droits qui ont pris un retard incompréhensible pour leur paiement.
2. Quelles sont les raisons pour lesquelles les dépenses d’urgence au ministère de l’économie et des finances passent de 1 milliard à 3,5 milliards en 2011 alors qu’au même moment, dans les dépenses communes de matériel, il existe un poste pour imprévus à hauteur de 3 milliards ?
Les 3,5 milliards prévus en 2011 pour les dépenses d’urgence permettront de réaliser, au-delà des travaux d’urgence proprement dits, les travaux d’électrification rurale pour 500 millions.
La Commission recommande que ce montant de 500 millions soit transféré au ministère de l’énergie pour la réalisation effective des travaux d’électrification rurale.
3. Qu’est ce qui justifie, toujours au ministère de l’économie et des finances, la dotation pour la construction en 2011 d’une murette et d’une grille au CASEF pour un montant de 194 millions ?
Le CASEF est devenu un marché public de quartier. L’objectif est de protéger les bureaux de cette affluence de badauds.
La Commission, tout en trouvant la nature de la dépense justifiée, pense que le montant affecté semble excessif. Ainsi, elle recommande que ce montant soit nettement revu à la baisse.
4. Il est de notoriété publique que les préfets, représentant le pouvoir central, vivent sur le dos des collectivités territoriales en matière de fonctionnement. Qu’est-ce qui est prévu dans ce projet de budget au ministère chargé de l’administration territoriale pour débuter, enfin, la mise à disposition des préfets des moyens pour leur fonctionnement ?
Rien de particulier, et de nouveau, n’a été prévu.
La Commission recommande qu’une dotation puisse être mise à la disposition de ce ministère pour permettre l’amélioration des conditions de travail des préfets.
5. La qualité des soins dans nos hôpitaux n’est toujours pas à la hauteur des attentes des laborieuses populations des villes, villages et hameaux alors que ce secteur était doté en 2010 de 41,3 milliards de francs, soit plus de 8% du budget total. Comment peut-on comprendre cette situation ?
Sur le budget 2011 aussi, le secteur de la santé bénéficie d’un montant important de 28,5 milliards, soit plus de 5% du total du budget général. Malgré ces efforts louables, les besoins du département de la santé ne sont pas toujours satisfaits. En effet, en 2011, le besoin en ressources humaines est de 1.000 agents pour lesquels rien n’est prévu.
6. Pour quelle raison le poste « appui à la CEET » généralement utilisé pour permettre à cette société d’acquérir les combustibles pour le fonctionnement de ses groupes passe de 5,7 milliards en 2010 à 3 milliards en 2011 ? Le gouvernement envisage-t-il d’augmenter le prix d’électricité suite à cette baisse de subvention ?
Il est évident que quelqu’un paye cette baisse de subvention. Une étude est en cours de réalisation en vue de la prise d’une décision appropriée.
7. Pour quelles raisons les dépenses pour l’animation et l’entretien des sites officiels de la République togolaise vont passer de 180 millions en 2010 à 320 millions en 2011 ?
Le Gouvernement dispose maintenant de plusieurs sites web, contrairement à l’année passée où il n’y avait qu’un seul site.

Quand on vise la licéité dans le commerce d’un produit dangereux
Le tabac, un "mal nécessaire " qui confirme le contraste des lois
Le taux de prévalence du tabagisme à Lomé est globalement stable à 31,3%. Il est à 17,4% chez les élèves de 13 à 15 ans en 2007. Suivant un rapport de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) en 2008, le tabac tue 5 millions de personnes chaque année et plus de 3/4 de ces décès sont enregistrés dans les pays à revenu faible. Au Togo, dans les collèges de Lomé en 1989, 25,3% des 2.688 élèves enquêtés sont des fumeurs et l’âge de la première expérience se situe entre 11 ans chez les filles et 14 ans chez les garçons. Et l’enquête de prévalence du tabagisme menée chez les jeunes de 10 à 25 ans en milieu urbain dans le district 2 a révélé que, sur 1.650 enquêtés, 419 sont des fumeurs et environ 2,2% avaient fait leur première expérience dès l’âge de 9 ans. Toutes les formes de tabac sont nocives, et le fait de fumer expose plus les personnes aux risques. Les fumeurs passifs meurent autant que les fumeurs actifs parce que la quantité de fumée rejetée est beaucoup plus importante que celle consommée par le fumeur actif.
Il n’y a pas d’aspect positif dans la consommation du tabac, même s’il se dit que la consommation du tabac coupe réellement la faim par inhibition de la voie pituitaire par les alcaloïdes nicotiniques. Face à ce tableau, le ministère de la Santé ne dispose pas d’appareils pour le test de la nicotine dans les produits dérivés du tabac. Cependant, au ministère de la Sécurité, il existe un laboratoire pour le contrôle des drogues, mais ce laboratoire ne dispose pas d’appareils spécifiques pour contrôler la teneur en nicotine des cigarettes et autres produits dérivés du tabac.
Parallèlement, la nouvelle loi sur la production, l’importation, la distribution, la vente, la publicité, la promotion et la consommation du tabac et de ses produits dérivés accorde aux producteurs, fabricants et distributeurs du tabac et de ses produits dérivés un délai de douze (12) mois pour s’y conformer, à compter de la date de sa promulgation. En fait, l’objectif visé n’est pas l’interdiction du tabac et de ses produits dérivés. Elle vise plutôt la légalité et la licéité de l’importation. Un vrai contraste au vu des dégâts relevés. « Un autre projet de loi pourra être introduit à l’Assemblée nationale par le Gouvernement pour interdire l’importation en cas de besoin (…) C’est au vu d’une loi votée par l’Assemblée nationale et promulguée que le Gouvernement peut interdire son commerce », répond de façon laconique l’Exécutif qui perçoit des taxes car, poursuit-il, tout produit importé est soumis à des taxes. Les recettes douanières annuelles provenant de l’importation du tabac et de ses produits dérivés sont de l’ordre de quatre milliards de francs Cfa ces dernières années. « Par les taxes directes ou indirectes, l’importation du tabac et de ses produits dérivés apporte un plus à l’économie nationale. Mais quand on voit les dégâts socio sanitaires et environnementaux entraînés par le tabac, la répercussion est plutôt négative », lit-on dans le rapport au fond sanctionnant l’étude en commission du projet de loi. A l’importation, la taxation du tabac et ses produits dérivés est ad valorem : la base taxable est la valeur CAF, c’est-à-dire la somme du coût d’achat, de l’assurance et du fret. La liquidation des droits et taxes sur le tabac et ses produits dérivés comporte, entre autres, le droit de consommation au taux de 35%. Ainsi le cumul des droits et taxes que supportent le tabac et ses produits dérivés est de 102% de la valeur CAF. On comprend que tout le monde fait ses affaires dans les cigarettes.
Le Gouvernement ne peut-il pas interdire complètement l’importation du tabac et ses produits dérivés ? « Le tabac et ses produits dérivés sont des produits licites. Seule leur commercialisation ou leur importation peut suivre des voies illégales et illicites (...) Toutefois, l’interdiction absolue de l’importation du tabac et de ses produits dérivés priverait le trésor public des recettes qu’elle engendre », répond-il. A juste titre, l’article 17 de la loi dispose que le tabac et ses produits dérivés ne peuvent bénéficier de franchise fiscale. Le trafic illite de cigarettes a fait perdre à l’Etat togolais environ 5,277 milliards de francs Cfa entre 2003 et 2007. Finalement, un mal nécessaire. Les fumeurs peuvent encore prolonger leur illusion, au grand dam de ceux qui ne fument pas. Seulement, il faudra que le tabac et ses produits dérivés destinés à la vente au Togo portent la mention « Vente uniquement autorisée au Togo », imprimée au-dessous de la marque commerciale, en caractères indélébiles et très apparents, d’une hauteur qui ne peut être inférieure à cinq (5) millimètres. Et l’avertissement sanitaire « le tabac nuit gravement à la santé ».
Pour le reste, le formalisme veut que toute opération de parrainage par une industrie du tabac ou toute autre entité qui vise à promouvoir ses intérêts directs ou indirects, soit interdite. Après la promulgation, il sera interdit de fumer dans les locaux et véhicules à usage collectif suivants : établissements scolaires, universitaires et centres de d’apprentissage ; établissements sanitaires ; salles de spectacles, de cinémas, de théâtres, de concerts ; salles et terrains de sports ; bibliothèques ; ascenseurs ; services ouverts au public ; véhicules de transports en commun, bâtiments gouvernementaux ; stations d’essence et ou tout autre lieu fréquenté par le public. Plus est, une liste limitative des espaces à usage collectif autorisant des places ou espaces aménagés aux fumeurs est établie : transports par mer ; gares routières, fluviales, maritimes, ferroviaires, halls d’aéroport en commun ; hôtels, restaurants et bars. Il sera interdit à tout fabricant, importateur, fournisseur, distributeur ou vendeur de cigarettes et autres produits de tabac de réaliser une publicité représentant une personne jeune (personne âgée de moins de 21 ans) ou une célébrité. Aucune publicité ne peut être faite sur les articles principalement vendus aux jeunes ou majoritairement utilisés par eux ou les sachets plastiques. En cas d’activités promotionnelles sur les cigarettes, seules les personnes adultes y sont autorisées. Aucun parrainage au nom d’une marque de cigarettes ou d’un produit du tabac ne doit être apporté à un événement sauf si tous les participants sont des adultes. Il est interdit à tout jeune (moins de 21 ans) de vendre ou de distribuer des cigarettes.
A titre indicatif dans les pénalités, toute personne qui vend, offre à la vente ou autorise la vente de cigarettes et autres produits du tabac à un jeune est passible d’une amende de cinquante mille (50.000) à un million (1.000.000) francs Cfa. La même sanction frappe celui qui produit, importe, fournit ou distribue les mêmes produits sans s’assurer que les emballages, boîtes, étuis ou paquets (portant la mention «Vente au Togo») mis à la consommation du public comportent l’avertissement sanitaire «Le tabac nuit gravement à la santé». Les infractions portées aux activités promotionnelles seront punies d’une amende –doublée en cas de récidive– de cinq mille (5.000) à vingt mille (20.000) francs Cfa. Dans d’autres cas, des peines vont de cinq cent mille (500.000) à cinq millions (5.000.000) francs Cfa.

Economie
Règlement partiel de la dette commerciale
L’AFD approuve 1,965 milliard Cfa pour le Togo
L’Agence française de développement (Afd), outil de financement du développement, vient d’approuver 1,7 milliard d’euros (1 113,5 milliards de francs Cfa) en faveur du développement dans plusieurs pays dont 17 en Afrique sub-saharienne. La décision a été prise à la réunion de son conseil d’administration tenue le 16 décembre dernier à Paris, en France. De ce montant, une subvention de 3 millions d’euros, soit 1,965 milliard de francs Cfa, a été approuvée sous forme d’appui budgétaire pour soutenir le programme économique et financier pour l’année 2010 au Togo. «Ce nouvel appui budgétaire de la France sera affecté au règlement partiel de la dette commerciale auditée de l’Etat», précise un communiqué de l’Afd.
En rappel, la dette commerciale auditée était finalement arrêtée à 65 milliards de francs Cfa. Le règlement avait commencé par les petits créanciers, après la signature d’une convention avec l’Etat et la déduction d’une décote.
Le Togo a connu, au début des années 1990 et pendant une quinzaine d’années, une crise politique et sociale qui a freiné son processus de développement. Les réformes conduites dans le cadre d’un programme visant l’assainissement du pays ont permis au pays de bénéficier d’un allègement de sa dette, jusqu’à 80% soit plus de 800 milliards de francs, au titre de l’Initiative en faveur des Pays pauvres très endettés renforcée (PPTE). Ce qui amené le Club de Paris – groupe informel de créanciers rassemblant 19 des principaux pays industrialisés – à annoncer deux jours plus tard, le 16 décembre, l’annulation de 203 millions de dollars" de dette du Togo et son intention d'en annuler 404 millions supplémentaires.
Au total, la dette du Togo envers les membres du Club de Paris "sera réduite de 95%", selon un communiqué de ce groupe. Cependant, la croissance économique peine à décoller.

Sur le marché interbancaire en décembre au Togo
Les banques ont prêté 8 milliards Cfa la dernière semaine
Les opérations effectuées sur le marché interbancaires de l’Union monétaire ouest africaine (Umoa), au cours de la période du 22 au 28 décembre 2010, ont atteint 40,770 milliards de francs Cfa en prêts, et autant en emprunts. Les banques et établissements de crédit du Togo ont enregistré 8,00 milliards de francs de prêts, et seulement 2,00 milliards de francs d’emprunts, selon la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (Bceao). Le taux moyen pondéré de ces opérations était fixé à 4,41%. Le taux minimum se situait à 2,00% et le taux maximum à 7,25%.
Le Togo était devancé par les places du Bénin et du Burkina Faso qui ont enregistré respectivement des prêts de 11,00 milliards et 8,40 milliards de francs et des emprunts de 10,00 milliards et 10,40 milliards de francs. Viennent derrière le Togo, les établissements de crédits du Sénégal (5,50 milliards et 4,00 milliards) et du Mali (5,50 milliards et 0,50 milliard). Les établissements de la Côte d’Ivoire ont plus qu’emprunté (7,37 milliards de contre 2,370 milliards de francs de prêts), ceux du Niger ont seulement emprunté (0,00 contre 6,50 milliards), alors que ceux de la Guinée-Bissau n’ont pas du tout enregistré d’opérations interbancaires.

Besoins de liquidités dans l’UMOA
La Banque centrale injecte plus de 240 milliards Cfa sur le marché
La Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'ouest (Bceao) a procédé, valeur 3 janvier 2011, à une injection de liquidités d'un montant de 240.528 millions de francs Cfa, dans le cadre de ses adjudications régionales hebdomadaires. Cette opération arrive à échéance le 9 janvier 2011. L'opération a enregistré des soumissions de 21 établissements de crédit provenant de 7 places de l'Union monétaire ouest africaine (Umoa), à l’exception de la Guinée-Bissau. Le taux marginal issu de l'adjudication est passé de 3,5500% à 3,2500% et le taux moyen pondéré de 3,6301% à 3,6266%, indique la Banque centrale.
Tenant compte de l'évolution prévisible de la liquidité bancaire, la Banque centrale décide de lancer une nouvelle opération d'injection de liquidités sur le guichet des appels d'offres à une semaine à taux variables, d'un montant maximum inchangé de 250.000 millions, avec comme date de valeur le 10 janvier 2011. Elle rappelle, par ailleurs, le lancement, depuis le 24 décembre 2010, d'une opération d'injection de liquidités à un mois, de même date de valeur que l'adjudication hebdomadaire envisagée. Ces opérations sont assorties d'un taux minimum de soumission de 3,2500%.

Littérature
Deux romans en vue cette année
Kossi Efoui et Sami Tchak s’annoncent pour ce début d’année. L’information est donnée par l’écrivain Kangni Alem sur son blog. L’année 2011 s’annonce bien pour la littérature de mon pays. «En février, Sami Tchak et Kossi Efoui vont inaugurer le bal, avec les titres suivants, des romans: Al Capone le Malien (Mercure de France) et L’ombre des choses à venir, un titre très Ancien testament (Le Seuil) »., écrit-il.
On annonce la parution également d’un second roman de l’universitaire Daniel Lawson-Body, une suite à La Déméninge après le timide accueil de la critique.
L’ennui avec la littérature togolaise, c’est qu’il y a très peu d’écrivains et c’est souvent les mêmes qu’on voit sur la scène. Il y a pourtant de nouveaux écrivains édités au Togo ou dans des maisons peu connues en France mais la qualité des œuvres restent à déterminer.
Kangni Alem fait une réflexion assez édifiante sur son blog.
Localement, j’ai eu peu d’infos sur les sorties à venir. On murmure la sortie d’un nouveau roman de Daniel Lawson-Body, auteur du récit La Déméninge, roman paru en 2009. J’ai essayé de savoir la programmation des deux maisons d’édition qui occupent le haut du pavé à Lomé, Graines de Pensée et Moffi, rien, pas de réponse de la part des éditeurs à qui j’ai écrit. J’ai peut-être choisi mal le moment pour faire la demande, qui sait! D’ailleurs, la communication des éditeurs locaux est un problème jamais résolu. En 2010, les éditions Moffi ont ainsi sorti deux livres dont on n’a pas beaucoup parlé. Il s’agit des Chroniques de la caserne de Gerry Taama et du livre consacré à la musique togolaise par Basile Adewussi, et intitulé La Chanson Togolaise, de la Tradition à la Modernité. Dans une chronique généreuse, Tony Feda a beaucoup encensé le recueil de nouvelles de G. Taama. Je trouve personnellement qu’il n’a pas dit tout, car autant il avait démoli exagérément La Déméninge de Lawson-Body, autant il s’est tu sur les insuffisances du livre de Taama, un livre sans sommaire (du moins pour l’exemplaire que j’ai entre les mains), bourré de fautes de concordances de temps, comme si l’éditeur avait fait l’économie du nécessaire toilettage éditorial. Les mêmes défauts se retrouvent dans l’essai d’Adewussi, et m’obligent à attirer l’attention de l’ami Gerry Taama, patron des éditions Moffi, sur ce point capital.
Sans préjuger nullement de la qualité du contenu des livres, que je laisse à l’appréciation de chaque lecteur. 2010 a été aussi l’année du cinquantenaire des indépendances africaines, marqué au Togo par la sortie de l’essai d’Edem Kodjo, Lettre ouverte à l’Afrique cinquantenaire, dont j’ai déjà parlé sur ce blog. Le lecteur relira également le roman de Theo Ananissoh, Ténèbres à midi, un livre que mes étudiants en troisième année de Lettres Modernes à l’Université de Lomé ont beaucoup plébiscité, contrairement à mes réserves de lecteur.
Je fais cet exercice de mémoire en m’efforçant de ne rien oublier comme titre. Je cherche des titre signés par des femmes. Je n’en vois pas., mais je ne sais pas non plus si je ne suis pas aveugle. Je me souviens d’autre titres. Gilbert Gbessaya, Voyage dans la société de Bougeotte. Un livre d’un certain Alexandre de Souza que je n’ai pas lu. Kossi Senam, Un hôpital, des morts. En poésie, il y a le texte de Joseph Koffigoh, L’épopée des éléphants. Peut-être en oublie-je, le lecteur complétera. Je voudrais signaler un dernier livre, encore un essai. Les romanciers togolais sont souvent peu étudiés par la critique universitaire (Kossi Efoui a été l’objet d’un colloque à Paris 3), mais une belle thèse consacrée à l’oeuvre de Sami Tchak vient d’être publiée chez L’Harmattan que je m’empresse de signaler. Le livre intitulé Audaces érotiques dans l’écriture de Sami Tchak vient ouvrir la voie à une lecture moins passionnée et paresseuse des romans de Tchak. Le jeune critique togolais Satra Baguissoga s’emploie admirablement à entrer dans le projet d’écriture de l’auteur, sans préjuger à l’avance de quelque volonté perverse de ce dernier d’écrire pour un public particulier. Un essai franc qui révèle un critique appliqué.
Dernière remarque. pour autant que les titres s’allongent, n’oublions pas une vérité. le boom annoncé de la littérature s’épuise également. Sous couvert d’anonymat, j’ai posé la question à un écrivain togolais de ma génération de me dire son sentiment pour le futur. Sa réponse, claire, rejoint la mienne: « Les auteurs togolais, on a vite fait le tour, tu sais? Le boum annoncé tourne autour des mêmes noms, il n’y a pas encore une relève digne de ce nom à l’horizon à ma connaissance. Les mêmes tenteront de tenir encore bon, mais la suite ne s’annonce pas forcément glorieuse. Les suivants, pour le moment, à partir des manuscrits que je reçois pour lire en vue d’un coup de main, me semblant nettement moins outillés intellectuellement, souvent d’une culture littéraire quasi nulle. Ce qui les pousse à avoir des certitudes ridicules quand on sait ce que veut dire littérature. »
Récemment, un jeune prétendant à l’écriture m’a harcelé pendant trois mois pour que je l’aide à publier un manuscrit. Corrige d’abord, lui ai-je demandé. Non, il était pressé me répondait-il. Il voulait devenir célèbre (sic). Le « fun » de l’affaire, c’est que ce jeune homme en question n’avait lu des écrivains togolais que Yves-Emmanuel Dogbé. Comment peux-tu me demander de l’aide sans m’avoir lu, ai-je poliment demandé? Tu ne sais même pas si je vaux la peine. Quand il m’a quitté, je me suis demandé si je le reverrais jamais. Je lui ai quand même prêté un livre de Tchak, d’Efoui et de moi. Écrit-on sans connaître la tradition littéraire de son pays? Fut-elle mince? Flamboyante littérature pas si flamboyante que cela.

Augmentation du prix de l’électricité :
« Il faut que l’électricité cesse d’être un luxe »
Entre la Compagnie Electrique du Togo (CEET) et les consommateurs, c’est le parfait désamour. On est véritablement dans le « je t’aime, moi non plus. ». Le courroux des usagers de l’électricité s’explique par la hausse du prix de l’électricité entrée en vigueur depuis ce 1 janvier. Certains mesurent déjà l’ampleur des difficultés à venir, d’autres tentent de comprendre les motifs d’une telle décision

Alfred A. (Technicien d’électricité) : L’augmentation entraînera d’autres problèmes. «Je ne comprend rien dans cette affaire d’augmentation. Nous sommes dans un pays pauvre où les salaires ne suffisent pas. Les gens s’en sortent déjà difficilement. Une augmentation n’est pas la bienvenue parce qu’elle va entraîner beaucoup d’autres problèmes. Moi j’estime que leurs arguments ne tiennent pas. Ils doivent simplement revoir leur politique en matière d’énergie. Promouvoir l’éclairage solaire par exemple».
Richard B. (infirmier) : L’Etat doit revoir sa politique. «Ce n’est pas en augmentant le prix du courant que nous allons nous défaire de la pauvreté. L’électricité est un produit de première nécessité. Si tout le monde ne peut pas en disposer, qu’on permette à ceux qui ont pu l’avoir de la garder. Ce n’est pas aux clients de régler la note des ajustements dont parlent les responsables de la CEET.
Chaque société publique doit, dans sa marge de bénéfices, prévoir tout cela. L’Etat peut aussi donner un coup de main en revoyant sa politique en matière d’énergie. Le Togo est l’un des pays africains où l’électricité est déjà la plus chère. Si on doit subir encore une augmentation, c’est vraiment désagréable».
Victoire K. (Etudiante) : Un frein au développement... «Le problème c’est que les désagréments que nous connaissons actuellement vont continuer même après cette augmentation. Avec les prix du carburant qui augmentent, je ne sais pas comment on va se tirer d’affaire. En regardant plus loin, on se rend compte que cela va être un frein au développement de tout le secteur industriel. Cela va également décourager l’investissement et entraîner d’autres augmentations. C’est toute l’économie nationale qui va en souffrir».
Tina S. (Coiffeuse) : La lutte contre la pauvreté restera un vain mot. «Je travaille avec le courant. Maintenant que les prix ont augmenté, je reverrai aussi les tarifs de mes prestations à la hausse. Beaucoup de sociétés et entreprises vont également raisonner ainsi. Les choses vont aller en se compliquant. La lutte contre la pauvreté restera un vain mot. L’Etat doit revoir sa politique pour que l’électricité cesse d’être un luxe».
Ahmed Z. (Transitaire) : L’augmentation n’apportera rien à notre quotidien. «L’augmentation du prix du kWh nous met dans une situation très inconfortable. Nous sommes confinés dans un carcan où nous sommes perdants. Car nous ne pouvons pas vivre sans la CEET. La hausse du coût de l’électricité viendra rendre nos conditions de vie plus dures. Je viens de payer 22 600 FCFA pour ma consommation d’électricité. Combien devrais-je débourser pour les mois prochains ? »
Prisca E. (Elève) : L’augmentation se justifie. «Nous venons de payer 3 260 FCFA pour notre consommation mensuelle en électricité. Je trouve que l’augmentation du prix du kwh n’est pas injustifiée. Il faut que nos sociétés se modernisent davantage. C’est seulement avec le concours de tout le monde. »
Il y a quelques jours, j’ai passé une nuit entière sans électricité. Il faut que la
Diane R. (Elève) : La hausse n’est pas mauvaise en elle-même. «Je suis venue régler une facture qui remonte à plus de 100 000 FCFA. Ma lecture de la situation que nous vivrons dans les prochains jours est dialectique. D’un côté, l’augmentation n’est pas mauvaise en elle-même si elle permet de résoudre un certain nombre de problèmes techniques.
D’un autre côté, je pense que nous ne devons pas fermer les yeux devant les tristes réalités du pays. Qui mieux que les responsables de la CEET qui travaillent jour et nuit avec les populations savent que les togolais sont confrontés à un problème crucial de moyens financiers.
Bon nombre de parents font des pieds et des mains afin de répondre favorablement aux besoins élémentaires (telle que l’électricité) de leur famille. En somme, il faut chercher à évoluer tout en tenant compte de la conjoncture actuelle qui, incontestablement est très difficile».
Yao K. (Assistant médical) : Tout augmente sauf les salaires. «C’est par le journal télévisé de 20 h que j’ai appris la hausse du tarif du kWh. Cette nouvelle aventure ne va certainement pas profiter à la population. Je trouve l’augmentation mauvaise. Du jour au lendemain, on apprend que les coûts du carburant et de l’électricité ont subi des hausses. Pourtant nos salaires sont toujours les mêmes. Visiblement nous ne pourrons pas gérer cette nouvelle situation et cela d’autant plus que notre pouvoir d’achat se dégrade de plus en plus. A l’heure actuelle, l’on ne sait pas à quel saint se vouer».
Didier (militaire) : Les dépenses ne font que croître. Ça ne peut pas marcher. «Cette augmentation ne fait qu’accroître les dépenses. On travaille pour bien organiser sa vie et non pour tout reverser dans les factures de la CEET. Rien que ce matin, j’ai payé 11 810 FCFA pour mes factures ; il ne me reste que 150 FCFA en poche. Imaginez avec l’augmentation ce qu’on paiera dans les mois à venir».
Pour sa part, la CEET estime que pour équilibrer ses comptes, elle n’a pas d’autre choix que de procéder à ce réajustement.


© L’Union N°357 du 4 janvier 2011

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