Entre morale, religion et réalité sociale

Les enfants sont de plus en plus exposés aux questions de sexualité dès leur jeune âge, l’éducation sexuelle reste au Togo un sujet délicat, voire tabou. Entre la volonté de protéger les enfants et les divergences sur la manière d’y parvenir, les lignes de fracture sont nettes, comme le souligne L’Union dans son édition de ce vendredi.

Les parents, les enseignants, les responsables religieux et les professionnels de santé s’accordent tous sur un point : la nécessité d’agir pour protéger les mineurs contre les abus, les infections sexuellement transmissibles et les grossesses précoces. Mais une fois cette urgence admise, les désaccords commencent.

Dans certaines familles, il est encore inimaginable d’évoquer la sexualité avec un enfant, même adolescent. « C’est la honte, c’est trop tôt, c’est sale », résument certains parents interrogés. Une approche que regrettent les éducateurs, qui constatent une réalité de terrain bien plus brutale : des élèves dès 10 ans parlent de sexe, consomment des contenus pornographiques et imitent des comportements qu’ils ne comprennent pas.

Pour L’Union, il est temps de sortir du déni. 

L’éducation sexuelle, loin d’être une menace, est un outil d’émancipation. Encore faut-il qu’elle soit pensée avec les parents, les enseignants, les religieux et les professionnels de santé, dans le respect des sensibilités mais avec le courage de dire ce qui est.