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Energie, santé et emploi à la Une

L'hebdomadaire L'Union paru vendredi revient sur les licenciements à la société des phosphates. A en croire la direction de la SNPT, c'est la situation financière de l'entreprise qui justifie la démarche, écrit le journal. Mais l'entreprise est déterminée à moderniser rapidement l'outil de travail pour relancer la production et, pourquoi pas, embaucher du personnel dans quelques mois. L'Union revient aussi cette semaine sur la pose de la première pierre de la centrale thermique de Lomé et sur l'inauguration de 14 groupes qui vont permettre de palier aux difficultés d'alimentation jusqu'à la mise en service de la centrale d'ici un an.

L'hebdomadaire annonce également la lancement lundi prochain d'une grande campagne de vaccination contre la poliomyélite. Voici une sélection d'articles publiés par L'Union

Au vu de la politique de redynamisation

La direction de la SNPT prend des mesures draconiennes

Cela peut sonner comme un «cadeau de la réconciliation» par référence au 13 janvier, jour de son affichage. Tôt le matin du 14 janvier, des agents sous contrat à durée déterminée de la Société nouvelle des phosphates du Togo (SNPT) ont été accueillis sur les lieux de travail par un affichage indiquant la liste des employés qui sont autorisés à rentrer à la maison. Selon le plan social portant licenciement d'une partie du personnel qui vient ainsi de sévir dans le cadre de la redynamisation de cette société d'extraction et d'exportation du phosphate, les concernés sont priés de se rapprocher des services de la direction administrative et financière et de l'Inspection du travail et des lois sociales pour les formalités de paiement de leurs droits. Suivant la note de service, 420 personnes retrouvent du coup le chômage. Une autre vague de licenciés devrait être publiée dans les prochains jours, d'après plusieurs sources.

Voilà qui fait voir un contraste du côté des syndicalistes. Selon une confidence proche de l'Intersyndicale des travailleurs du Togo (ISTT), «c'est avec étonnement que l'information est parvenue à la centrale syndicale». Et de préciser que, pour l'heure, aucune justification officielle et tangible n'est donnée. «C'est encore plus de flou dans la tête après avoir téléphoné à la direction du Travail». Surtout que, pendant les échanges de vŒux, le Président de la République avait manifesté une sincérité à trouver une solution à la précédente affaire de licenciement qui frappait déjà certains employés de la SNPT. Devant l'ISTT, Faure Gnassingbé avait annoncé qu'une reconversion desdits employés dans d'autres sociétés d'Etat était discutée dans les arcanes du pouvoir. Une réintégration à la SNPT était visiblement écartée dans la mesure où «les faits qu'on leur reproche étaient si graves».

A en croire la direction de la SNPT, c'est la situation financière de l'entreprise qui justifie la démarche. Avec des matériels vétustes impropres à la production régulière. Aujourd'hui, les critiques veulent plutôt voir une autre phase de la praticabilité de la politique de redynamisation de l'ex-OTP.

En rappel, le 20 novembre 2008, le Ministre des Mines, Noupokou Dammipi, a présenté aux députés un exposé qui met en lumière toute l'opacité qui a prévalu à l'OTP pendant des années. Pas de comptabilité, pas de rapport d'activités, des contrats complaisants, etc. Conséquence : le fleuron de l'économie du Togo a sombré par la simple volonté de certains de ses fils. Depuis-là, les populations environnantes manquent de l'essentiel ; les terres cultivables sont détruites par la chaîne du phosphate. Malgré qu'une somme de 200 millions de francs CFA est reversée chaque année à la préfecture au titre de dédommagement.

En attendant de voir comment les derniers licenciés et leurs familles vont gérer la nouvelle situation de manque de sources de revenus, d'autres veulent continuer de croire avec Dammipi Noupokou que, par ce chemin, «la SNPT aura de beaux jours devant elle». «On peut avoir espoir parce qu'on a essoufflé à tout le groupe qui travaille aujourd'hui dans la SNPT un dynamisme qui nous permet d'avoir de l'espoir. On va pouvoir renouveler très rapidement le matériel, les ouvrages, les équipements pour remonter progressivement le volume de production qui était tombé jusqu'à 800.000 tonnes à 2 millions voire 3 millions de tonnes qu'on avait déjà connu dans les années passées», dixit le membre du gouvernement pour calmer l'anxiété des élus du peuple.

Rappelons que la SNPT a commencé effectivement ses activités le 1er août 2008. Le prix du minerai qui a quintuplé sur le marché international pour atteindre la barre de 350 dollars la tonne est à nouveau annoncé à la barre de 130 dollars la tonne.

Energie

La Centrale thermique de Lomé en marche

Lundi, dans la zone portuaire, le chef de l'Etat inaugurait la centrale thermique de Lomé, et posait la première pierre de la construction d'une autre de grande capacité destinée à améliorer, dans un an, la situation énergétique largement déficitaire du pays. D'une capacité de 20 Mégawatts, elle est la réponse d'urgence, et à court terme, au délestage électrique, en prévision du fait que la région est en plein dans la saison sèche et pourrait être confrontée bientôt aux caprices du barrage d'Akossombo, au Ghana, principal pourvoyeur en énergie électrique.

D'un coût total de 7 milliards de francs Cfa, sur fonds propres de l'Etat, les quatorze groupes en conteneur assemblés par la société française SDMO ont été préférés, au plus fort de la crise énergétique à la mi-2007, à la location qui reviendrait plus chère. Opérationnelle depuis septembre dernier, la Centrale de Lomé participe ainsi à améliorer la fourniture énergétique du Togo en couvrant 15% de ses besoins. Ce qui se ressent sur le quotidien des citoyens, aussi bien dans les ménages que sur le plan commercial.

Bien qu'installés en réseau, les 14 groupes peuvent également fonctionner indépendamment en fonction de la taille de la clientèle à approvisionner, explique le ministre des Mines, de l'énergie et de l'eau Damipi Noupokou.

«Mais l'effort ne s'arrête pas là ; car cette centrale est et demeure une réponse d'urgence à une situation de précarité devenue gênante pour tous les togolais», indique le ministre. D'où le lancement, par le chef de l'Etat, des travaux de construction d'une future centrale de capacité 5 fois plus importante. Car, aux 15% de son énergie produite par le Togo s'ajoutent seulement 35% fournis par la Communauté électrique du Bénin (CEB) en provenance du Ghana et de la Côte d'Ivoire. Bien loin des besoins réels du pays.

Energie électrique

ContourGlobal démarre sa centrale de 100 Mégawatts

Après les formalités liées au contrat de concession et au financement du projet, voici lancés les travaux de construction de la centrale électrique tant attendue par l'opérateur privé américain ContourGlobal. L'on s'attend à une centrale équipée de six moteurs Wärtsilä 18V50DF de 16.6 MW de puissance unitaire, capables de fonctionner en brûlant aussi bien du gaz naturel, du fuel lourd ou du gazole. Le coût des travaux est estimé à 146 millions de dollars américains, financés par l'agence américaine Overseas Private Investment Corporation (OPIC), a indiqué le ministère des Mines, de l'énergie et de l'eau, Damipi Noupokou.

Le chef de l'Etat a dû se déplacer lundi sur le site dans la zone portuaire pour la cérémonie de pose de la première, tant les Togolais attendent que d'ici à sa mise en service au premier semestre 2010, la centrale thermique de ContourGlobal donne au pays son autonomie énergétique vis-à-vis de ses fournisseurs habituels, le Ghana et la Côte d'Ivoire. «Dès le démarrage, nous pourrons envisager la sortie définitive et sûre du délestage», a déclaré à ce sujet le ministre des Mines et de l'énergie. Les besoins du Togo en électricité se montent à près de 133 MW aux heures de grandes consommations. Mais, à lui seul, le pays ne produit que 15% de cette demande. Le reste de son approvisionnement (35%) provient essentiellement du Ghana, puis de la Côte d'Ivoire.

Mais les besoins de plus en plus croissants du géant voisin, et la baisse du niveau d'eau et l'ensablement du barrage d'Akossombo (Ghana) ces dernières années imposent au Togo des délestages allant parfois jusqu'à 12 heures par jour pendant la saison sèche. Le summum a été atteint en 2006, affectant sérieusement la vie socio-économique du pays.

C'est pour remédier au déficit énergétique, et ses effets néfastes sur l'économie du pays depuis trois à quatre ans, que les autorités ont sollicité l'opérateur privé américain ContourGlobal En juillet 2007, le Conseil d'administration de l'OPIC, l'agence américaine chargée du financement du secteur privé, approuvait le projet. Pour un décaissement le 22 décembre. Au démarrage, la centrale thermique est prévue pour fonctionner au fuel lourd ou au gazole. Il pourra basculer au gaz naturel lorsque le Togo sera connecté au gazoduc de l'Afrique de l'ouest, réduisant ainsi le coût de production.

De toute évidence, en 2010, le pays sera doit être définitivement à l'abri des délestages. Pour un bon moment. ContourGlobal ayant réalisé le projet sur ses propres financements, l'Etat, à travers la Compagnie énergie électrique du Togo (CEET), s'engage à acheter l'énergie à la mettre à la disposition des clients de la société publique, d'après les explications du ministre de l'Energie.

Ce projet est le premier investissement étranger significatif depuis plus 15 dans le secteur de l'énergie et s'inscrit dans le cadre des priorités données par le chef de l'Etat à son gouvernement. Fondée en 2005, ContourGlobal, adossée au Fonds Capital Group (3,5 milliards de dollars), gère des centrales dans plusieurs pays dont la Colombie, le Brésil, les Etats-Unis, l'Ukraine et le Rwanda.

Santé/Poliomyélite

Une nouvelle riposte démarre lundi

Il est passé, le temps où le Togo était déclaré saint de cas de polio par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). La résurgence de nouveaux cas chez les voisins, particulièrement le Nigeria, force à renouveler la riposte. La toute prochaine est annoncée pour trois jours, à compter de lundi, à lancer par le chef de l'Etat à Dapaong (nord), en partenariat avec l'OMS et l'UNICEF, l'agence des Nations unies chargée des enfants.

Cette vaste campagne de vaccination contre la poliomyélite cible 1.444.950 enfants de moins de 5 ans, et vise à détecter les cas de polio et à sensibiliser l'ensemble des populations sur les bonnes pratiques en matière de survie de l'enfant.

La poliomyélite est une infection virale incurable du système nerveux, indique l'UNICEF dans un communiqué de presse. Elle est très contagieuse et peut entraîner la paralysie, voire la mort, quelques heures après le début de l'infection. Se propageant dans l'eau ou les aliments contaminés par des excréments humains, elle est particulièrement dangereuse dans les bidonvilles surpeuplés et dépourvus d'assainissement, où les enfants sont mal nourris et n'ont pas accès aux services de santé de base. Depuis près de quinze ans, l'agence affirme avoir livré plus de dix milliards de doses du vaccin antipolio oral (VPO) à plus de deux milliards d'enfants dans le monde.

Au Togo, déclarée éradiquée en 2007, la maladie est pourtant réapparue en 2008 : trois cas de polio ont été identifiés dans le Nord du pays. Au regard de cette alerte épidémiologique, le gouvernement ainsi que l'UNICEF et l'OMS ont décidé d'organiser une campagne nationale de vaccination contre la polio afin d'éradiquer définitivement cette maladie. Pas moins de 1.500.000 doses de vaccins contre la polio seront administrées par les 30.324 vaccinateurs et 3.033 superviseurs qui seront mobilisés dans les 608 centres de santé que compte le Togo ainsi que dans les activités de porte-à-porte. L'objectif est de vacciner au moins 95% des enfants de moins de cinq ans, soit  1.444.950 enfants.

Grâce à cette campagne de vaccination contre la polio, l'UNICEF se fixe d'éradiquer la maladie d'ici 2010. Le changement de comportement et l'adoption de bonnes pratiques en matière de survie de l'enfant doivent contribuer à réduire de 15% la mortalité des enfants de moins de cinq d'ici 2012.

Au Togo, 9.000 enfants décèdent avant leur cinquième anniversaire chaque année, signale l'UNICEF. En combinant les quatre pratiques élémentaires à la survie de l'enfant, dont le lavage des mains après les toilettes et l'utilisation de moustiquaires imprégnées, 80% de ces enfants pourraient être sauvés, ce qui représente 7.200 vies.

Depuis le lancement de l'Initiative mondiale pour l'éradication de la poliomyélite en 1988, le nombre de cas de poliomyélite signalés chaque année a diminué de 99 % – passant de 350.000 en 1988 à 1.000 en 2008. Ce qui a fait dire à Ann Veneman, directrice générale de l'UNICEF, que «L'éradication de la polio est, parmi nos objectifs de développement dans le monde, l'un de ceux qui apparaissent les plus proches et c'est un héritage exceptionnel à transmettre aux générations futures».

Pour pourvoir au manque de personnel dans la Santé

587 personnes à recruter dès le 6 mars

Nous relayions dans notre dernière parution la précision du ministre de la Fonction publique et de la réforme administrative, Ninsao Gnofam, de la tenue de deux concours de recrutement à l'agenda du gouvernement ; le premier dès le premier trimestre 2009 pour le personnel de la Santé et la seconde pour la fonction publique à partir du deuxième semestre de l'année.

Le gouvernement vient de passer à l'acte en lançant depuis le 12 janvier 2009 un concours direct pour le recrutement du personnel de santé dans les différents corps des catégories A1, A2, B, C et D. La date d'écrit étant prévue le vendredi 6 mars 2009 dans les centres de Lomé et de Kara.

Les candidats aux 587 postes à pourvoir doivent être âgés de 18 ans au moins et de 35 ans au plus à la date du concours. Les titulaires de diplômes post-universitaires (Doctorat d'Etat, Diplôme d'Etudes Supérieures Spécialisées) âgés de 40 ans au plus à la date du concours peuvent faire acte de candidature. Toutefois, précise l'arrêté interministériel portant ouverture du concours, les agents de santé, temporaires ou vacataires âgés de 35 ans au plus à la date de prise de service dans un établissement public sont autorisés à passer le concours. De quoi continuer à diminuer le taux considérable d'agents temporaires ou vacataires (sans statut bénéfique) dont regorge l'administration publique. La date limite de dépôt des dossiers de candidature est fixée au 13 février 2009 à 17h 30mn.

Par ce canal, le pouvoir veut ainsi engager entre autres des médecins généralistes, pédiatres, cardiologues, gynécologues, chirurgiens, infectiologues, des pharmaciens, des sages-femmes et infirmiers d'Etat, des assistants d'hygiène d'Etat, des architectes, des secrétaires de direction, des opératrices de saisie, des employés de bureau, des gardes-malades, … Au total, 61 pour la catégorie A1, 278 dans la catégorie A2, 186 pour la catégorie B, 20 dans la catégorie C, 2 pour la catégorie D et 40 dans la 5è catégorie.

Le double objectif visé est de combler le manque criard de personnel vécu dans les établissements sanitaires publics et d'absorber un temps soit peu le taux de chômage grandissant. Depuis deux ans, le gouvernement s'est engagé dans une politique de recrutement de nouveaux agents dans l'administration publique. Ceci devra se poursuivre car, explique-t-on, les résultats combinés des derniers recrutements concernant la Santé, les agents temporaires et l'administration publique ne permettent que de remplir le trou laissé par la récente vague des départs à la retraite. Soit environ sept mille (7.000) personnes. Or, depuis dix ans, l'administration publique togolaise a perdu près du tiers de son effectif admis à la retraite. Le 30 décembre 2007, près de quatre mille (4.000) nouveaux admis ont intégré la fonction publique. Ceux-ci, selon un communiqué du ministre de la Fonction publique datée du 1er janvier, sont invités à fournir chacun un dossier complet au plus tard le 6 février, en vue de l'élaboration de leur acte de nomination ou d'engagement.

© L'Union du 16 janvier 2009

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