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Faure consacré premier facilitateur

« Faure consacré premier facilitateur », c'est ainsi que l'hebdomadaire L'Union à paraître vendredi titre sur l'accord intervenu entre les membres du CPDC. Le journal rappelle que « le Cadre permanent de dialogue et de concertation s'attelle à rechercher le large consensus autour des réformes du code électoral, du statut de l'opposition et des questions institutionnelles et constitutionnelles ».

##S_B##Voici une sélection d'articles publiés par L'Union

Dialogue politique

Faure consacré premier facilitateur

Restée objet à controverse entre les différents partis politiques membres du Cadre permanent de dialogue et de concertation (CPDC) après huit séances de travail, la question de la facilitation est désormais tranchée à la suite de longues discussions.

La formule consensuelle est toute aussi expressive : en cas de blocage des discussions, le CPDC convient de saisir le président de la République. Le chef de l'Etat recherche avec les leaders des partis membres du Cadre les solutions appropriées avec le recours à la facilitation le cas échéant. La présence du facilitateur reste donc la dernière parade après que Faure Gnassingbé, président du Cadre, eut échoué à concilier les prises de positions. Un facilitateur en second, en somme.

Selon une source proche du CPDC, c'est la reconnaissance que les Togolais peuvent toujours s'essayer à trouver les solutions à leurs divergences. Avant d'exposer les tares à l'étranger. Mieux, c'est une approche qui rejoint une autre logique : remettre tout et tout de suite à la voix d'un facilitateur contraste avec la nature du décret qui crée le Cadre permanent de dialogue et de concertation. Autrement, cela remettrait en cause un acte de souveraineté qu'est le décret portant création du CPDC. En d'autres termes, le président de la République ne devait nier sa capacité intrinsèque à gérer les conflits d'intérêt au plan national.

Jusqu'ici, l'opposition parlementaire a essayé de convaincre de ce que le chef de l'Etat ne peut être partie et juge dans le même processus. Ce qui revient à placer Faure Gnassingbé au rang des membres du Cadre du seul fait d'en être le président.

Alors même que, selon le décret du 4 février 2009, le CPDC regroupe les partis représentés à l'Assemblée nationale ou ayant obtenu 5% aux élections législatives et le gouvernement. Chaque parti y étant représenté par son leader ou son représentant, le gouvernement par deux ministres. «La crise de confiance au plan national est telle qu'on ne peut pas mener une discussion sincère sans la présence d'un facilitateur», rappelait encore le chef de la délégation de l'UFC, Jean-Pierre Fabre.

Pendant ce temps, le RPT (le parti au pouvoir) martelait dans un communiqué que le CPDC est un «cadre consultatif qui ne saurait être détourné de ses objectifs». Rappelant que ce Cadre a été mis en place par le Chef de l'Etat pour «rechercher des solutions consensuelles par le dialogue et la concertation». Pour le camp de Solitoki Esso, l'Union des forces de changement (UFC) a fait de sa proposition un point de fixation à rejeter toutes les propositions de la délégation du RPT, notamment celle de recourir en cas de blocage au président de la République pour trouver des solutions appropriées en concertation avec les leaders des partis politiques du CPDC.

Finalement, le parti de Gilchrist Olympio trouve satisfaction car le règlement intérieur adopté ce 24 février contient le point concernant le recours à la facilitation.

Réformes politiques

Les compromis du CPDC transmis aux institutions compétentes

C'est l'autre formule trouvée pour régler la polémique de départ sur le sort des discussions au sein du Cadre permanent de dialogue et de concertation (CPDC). Selon une confidence qui cite le règlement intérieur, les compromis auxquels parviennent les membres du CPDC dans le cadre des réformes politiques seront transmis au pouvoir exécutif pour être retenus sur le fond par les institutions républicaines compétentes conformément aux procédures en vigueur au Togo. Les décisions étant prises par consensus au sein du CPDC. Dans les faits, il reviendra à soumettre tous ces compromis à l'organe législatif puisqu'il s'agira de retoucher certaines dispositions de la loi fondamentale, en cas de conflit de sens. C'est dire qu'il y aura rien qui soit imposé pour contourner le rôle républicain du parlement.

Ceci rejoint la position du représentant du gouvernement au sein du CPDC : «sur le fond, il s'agit de privilégier l'esprit de dialogue et de concertation sans pour autant s'arc-bouter sur des considérations de pure forme ni donner le sentiment de dépouiller les institutions républicaines et démocratiques de la réalité de leurs prérogatives constitutionnelles, au risque de transformer les élus du peuple en députés godillots et de muer l'Assemblée nationale en une chambre d'enregistrement». Et pour le ministre Pascal Bodjona, aujourd'hui président du CPDC au titre de représentant du Chef de l'Etat, tout doit passer devant l'Assemblée nationale pour être exécuté.

Le Cadre permanent de dialogue et de concertation s'attelle à rechercher le large consensus autour des réformes du code électoral, du statut de l'opposition et des questions institutionnelles et constitutionnelles. Il regroupe le RPT, le CAR, l'UFC, le Gouvernement et est présidé par le président de la République ou son représentant. Et comme nouveauté, précise le règlement intérieur, «les organisations et personnalités qui ont accompagné le dialogue national ayant abouti à l'Accord politique global peuvent assister aux travaux du CPDC sur invitation et selon les sujets inscrits à l'ordre du jour». De quoi satisfaire, peut-être, certaines revendications.

Programme de réforme de l'administration

Les diplômes passés à la loupe dans la Fonction publique

La précision est donnée par le ministre de la Fonction publique et de la réforme administrative, Ninsao Gnofame, à l'occasion de l'entrée en fonction des 4.000 nouveaux agents de l'administration publique recrutés fin décembre 2008. Récemment, pendant un mois, il avait été demandé aux admis de reconstituer un «dossier de carrière» en fournissant copie des diplômes obtenus et présentés avant l'étape de l'écrit. Le tout soutenu par le versement d'une somme de cinq mille francs Cfa. Une mesure qui devra permettre au ministère de la fonction publique d'enclencher un autre processus. «Nous avons les dossiers physiques, maintenant nous allons procéder à l'authentification des diplômes. C'est un travail qui va se faire parallèlement à l'installation des nouveaux fonctionnaires», précise M. Gnofame. Et d'ajouter : «s'il y en a qui ont fourni des dossiers qui ne sont pas bons, ils seront disqualifiés naturellement. Même aujourd'hui, il y a des fonctionnaires (qui sont déjà en fonction) que nous sommes en train de disqualifier pour s'être fait recrutés sur la base de faux diplômes. Donc ce travail ne concerne pas seulement les nouveaux qui arrivent, mais porte sur l'ensemble des fonctionnaires parce que nous avons l'objectif de mettre de l'ordre dans notre administration». Tout en concluant, en terme d'application de sanction : «Et puis la suite, on verra».

Vraisemblablement, cette guerre du gouvernement contre les faux diplômes est menée de front avec une autre difficulté : celle d'arriver à déboulonner les retraités qui refusent de partir. Car, en réalité, il y en a qui, par des réseaux bien tissés, s'accrochent à leur poste tout en percevant les rémunérations dues à leur rang, contrairement à toutes les règles de l'administration publique et les lois du travail. «Il y a certains qui, sous prétexte qu'ils occupent des postes politiques, ne partent pas. D'autres pour des raisons qui ne tiennent qu'à eux ne partent pas», reconnaît à juste titre le ministre Ninsao Gnofame. Conséquence : il y a des agents –nouveaux comme anciens– qui sont toujours tendus pour n'avoir pas de bureau. Dans certaines directions, des fonctionnaires sont mis en nombre débordant dans un confort regrettable alors qu'il y a d'autres bureaux (plus larges) maintenus fermés parce que leurs occupants ne veulent pas remettre la clé. Même dans des cas où leur poste actuel reste incompatible avec le titre de commis de l'administration publique. Qu'à cela ne tienne, le chef de l'Etat a donné des instructions fermes pour que tous qui sont admis à la retraite cèdent leur place. «S'ils ne partent pas, nous serons obligés de sévir ou de les poursuivre. Pour l'instant, nous leur avons demandé amicalement de céder leur place et, déjà, on signale des départs», annonce M. Gnofame.

Rappelons que le Togo souffre d'un manque de personnel pour avoir perdu en dix ans plus du tiers des effectifs de son administration publique, essentiellement les cadres. Avec 40.000, on se retrouve à 23.000 agents en fonction. Avant de prendre fonction, les nouveaux ont été répartis en fonction des besoins formulés par les différents ministères. Un traitement rationnel a donné des statistiques variées. En exemple, les départements de la Santé, des Enseignements primaire et secondaire et de l'alphabétisation, des Finances, de l'Agriculture et la pêche sont les ministères à gros effectifs et ont consommé près des deux tiers des recrutements. D'où un programme de recrutement qui va s'étendre jusqu'en 2010. Avant fin 2009, le gouvernement entend organiser des concours sectoriels et courant mi-année 2009 un concours pour l'administration générale. Déjà, il a été lancé depuis le 12 janvier 2009 un concours direct pour le recrutement du personnel de santé dans les différents corps des catégories A1, A2, B, C et D. La date d'écrit étant prévue le 6 mars prochain dans les centres de Lomé et de Kara.  Au total, 587 personnes à engager, entre autres des médecins généralistes, pédiatres, cardiologues, gynécologues, chirurgiens, infectiologues, des pharmaciens, des sages-femmes et infirmiers d'Etat, des assistants d'hygiène d'Etat, des architectes, des secrétaires de direction, des opératrices de saisie, des employés de bureau, des gardes-malades, … En raison de 61 pour la catégorie A1, 278 dans la catégorie A2, 186 pour la catégorie B, 20 dans la catégorie C, 2 pour la catégorie D et 40 dans la 5è catégorie.

Reste que la motivation suive le même rythme. Même s'il faut se réjouir que les discussions permanentes au sein du Conseil national du dialogue social tendent à revoir la grille salariale. En attendant, le ministre Gnofame annonce que la question fait partie du tout prochain nouveau texte portant statut général de la Fonction publique.

 

Selon le SNEBTPT

Enfin, un rigoureux dans les travaux publics

Le Syndicat National des Entrepreneurs en Bâtiments et Travaux Publics du Togo (SNEBTPT) n'a pas tardé à saluer le choix de Faure Gnassingbé qui a consisté à nommer au poste de ministre des travaux publics Komlan Kadjé, jusqu'ici Commissaire à la Commission de la CEDEAO chargé des infrastructures. «On ne peut que se réjouir avec cette nomination, le chef de l'Etat ne s'est pas trompé dans ce choix. C'est la première fois que je vois un président de la République réagir à la vitesse de l'éclair, cela témoigne que effectivement il a envie de bien faire, nous lui rendons un témoignage mérité (…) Je crois que maintenant il y aura de l'ordre au sein des travaux publics», a chanté le président du SNEBTPT, Hervé Piza.

Il n'a pas manqué de vanter les mérites du nouveau commis du gouvernement. «…il a été un ancien ministre du Commerce et des Transports, après Directeur général des TP et aujourd'hui ministre. C'est quelqu'un dont le profil répond à celui des TP. Donc, on n'a pas beaucoup de choses à lui apprendre ; je suis sûr que, le connaissant très rigoureux dans la gestion de la chose, il ne mettra pas assez de temps pour mettre de l'ordre». C'est l'un des grands chantiers à attaquer. Avant d'assainir la passation des marchés et le lancement des appels d'offres (voir L'Union n°166 du 20 février 2009). Encore que, de leur côté, les professionnels des travaux publics s'organisent mieux pour répondre aux normes internationales.

Cinéma africain

Le Togo au Fespaco par Epé-Ekpé

Avec tout le soutien –sans détails– du président Faure Gnassingbé, le documentaire « Epé-Ekpé ou la prise de la pierre sacrée » veut ramener un prix au pays. Une distinction qui consacrera quatre années d'efforts, de sacrifice et de détermination à immortaliser la culture togolaise, selon son réalisateur Zavier Balouki lors d'un point de presse le 23 février dernier. C'est la première phase d'un projet en quatre épisodes qui consistera à archiver entre autres, sur support audiovisuel, les rites initiatiques et fêtes Evala en pays Kabyè, D'Pontre chez les Bassar et Agbogbozan chez les Ewé. Pour cette première phase, Aného a été choisi pour sa proximité et le budget relativement faible à supporter pour la production. Et il a fallu convaincre les Togbé (en français, les rois et les divinités) pour pénétrer des couvents initialement interdits aux non-initiés.

Basé totalement sur la réalité, le documentaire retrace dans son synopsis la tradition d'un peuple, ses rites et ses pratiques religieuses unificatrices qui vont au-delà des frontières. Peuple uni et profondément croyant en sa religion, les Guin installés sur tout le littoral du Golfe de Guinée ne se sont pas laissés envahir par tous les bouleversements religieux avec l'arrivée du christianisme. Tout est basé sur le cycle lunaire, base du calendrier Guin, et perpétué par les prêtres vaudous appelés Hounon qui sont aussi bien les gardiens des divinités que les ministres des cultes.

Epé-Ekpé est le film documentaire togolais sélectionné et programmé en IN par les organisateurs du Festival panafricain di cinéma de Ouagadougou (FESPACO). Il dure 52 minutes et a pour partenaires la présidence de la République, le ministère de la Culture et l'Ambassade de France au Togo.

Relance économique au Togo

Le FMI table sur une croissance de 1,7% en 2009

«En 2009, la croissance devrait être modeste (environ 1,7 %) car les effets du ralentissement de l'économie mondiale seront amortis par l'impact positif du programme économique du gouvernement…». C'est ce qui ressort du rapport, le 25 février, de la dernière mission du Fonds monétaire international (FMI) au Togo. Il est prévu une reprise de la production vivrière suite aux dommages causés par les inondations survenues l'année dernière, notamment grâce aux efforts déployés par le gouvernement pour stimuler la production par des subventions ciblées pour l'achat d'intrants. En outre, les réformes structurelles en cours, notamment dans le secteur financier, devraient favoriser la croissance, indique le rapport.

Mais, dans le cadre du programme du gouvernement, l'activité économique sera tirée par un accroissement des dépenses d'investissement publiques, qui seront financées en grande partie par une aide extérieure accrue. Par ailleurs, la crise financière mondiale entraînera probablement une baisse des recettes d'exportation du phosphate et du coton, et des transferts des migrants. L'inflation devrait se situer dans la limite de 3 % fixé au niveau régional.

1,1% de croissance en 2008

La mission du FMI, dirigée par Marshall Mills, a séjourné à Lomé du 11 au 25 février 2009 où elle s'est entretenue notamment avec les autorités togolaises au titre de l'Article IV pour l'année 2009 et de la deuxième revue du programme du gouvernement appuyé par un accord conclu au titre de la facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance (FRPC).  Elle n'a tablé que sur une croissance économique de l'ordre de1,1 % en 2008, malgré des signes d'un retour de la confiance avec la mise en Œuvre du programme de relance du gouvernement.

Cette performance serait justifiée par l'impact de la flambée des prix mondiaux des denrées alimentaires et des produits pétroliers et des graves inondations qui ont endommagé les infrastructures routières, détruit la production vivrière et paralysé le commerce.

Néanmoins, le constat est fait que la situation des finances publiques s'est nettement améliorée, grâce à un effort de recouvrement des recettes plus important que prévu, même si les dépenses d'investissement tant nécessaires n'ont pas atteint les niveaux visés en raison des contraintes liées aux capacités administratives. Avec le concours des partenaires au développement, les autorités togolaises ont élaboré un plan d'action pour lever les goulots d'étranglement en vue d'accélérer l'exécution des projets d'investissement, tout en maintenant des contrôles appropriés. Elles ont également exprimé leur détermination à remplir les conditions nécessaires pour atteindre en 2010 le point d'achèvement en vue de l'obtention de l'allègement de la dette prévu dans le cadre de l'initiative PPTE.

Les autorités ont en outre souligné que la réalisation de progrès dans ces domaines serait indispensable pour favoriser une croissance forte et soutenue et faire reculer la pauvreté. Le Fonds s'est dit disposé à soutenir le Togo dans sa détermination à mettre en Œuvre son programme de réforme.

La performance dans le cadre du programme soutenu par la FRPC a été très satisfaisante, note le FMI. «Tous les repères quantitatifs et les critères de réalisation liés aux politiques budgétaires du gouvernement ont été largement observés. Le gouvernement a accompli des progrès notables dans la mise en Œuvre des réformes structurelles visant à renforcer la gestion des finances publiques, restaurer la santé du secteur bancaire et réformer les entreprises publiques afin de soutenir la croissance», a-t-il indiqué.

L'Union du 27 février 2009

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