Médias

Pas de passeport diplomatique pour l'ex-présentateur vedette

Eugène Atigan-Améti n'a jamais été chargé de mission à la Présidence de la république de même qu'il n'est pas titulaire d'un passeport diplomatique. C'est ce qu'écrit L'Union dans un article publié vendredi mettant fin ainsi aux rumeurs colportées par certains journaux et sites. Ce présentateur vedette de la TVT (télévision publique) a été arrêté le 19 septembre dernier à l'aéroport de Lomé en possession d'une importante quantité de cocaïne dans ses bagages.

##S_B##Voici une sélection d'articles publiés vendredi par L'Union  

 

Verbatim

Marchons pour l'éducation

Le développement économique du Togo préoccupe autant les gouvernés que les gouvernants. Pour les premiers, il ne fait aucun doute que leur évolution sociale et bien-être se trouvent entre les mains des décideurs qui détiennent tous les pouvoirs politiques et économiques.

Au volet économique, notons que l'Etat a obligation d'inciter des réformes susceptibles de créer de la richesse en promouvant l'emploi. Il doit construire des infrastructures routières, administratives, sociales voire hôtelières. La régularité des salaires l'incombe de même que la régulation du commerce intérieur.   

Sur le plan politique, il s'agit surtout de la mise en place d'institutions crédibles, appropriées et efficaces dont les rôles consistent à orienter le pays vers un développement harmonieux. S'entend, une politique sociale tenant en compte tous les individus de la société sans distinction de race, d'ethnie, de religion ou de classe sociale : accès à l'éducation, à l'eau potable, à l'électricité, à la santé…au travail. En somme, un partage équitable de la richesse générée par l'effort collectif.

C'est ce que réclament les populations togolaises en acceptant de mener la lutte démocratique à laquelle les politiques les convient. 

Fort malheureusement, les politiques au Togo, en l'occurrence ceux de l'opposition, ne semblent pas se préoccuper des actions sociales et économiques que mènent les gouvernants. Tout observateur avisé de la vie sociale du Togo peut s'en rendre facilement compte. Ailleurs, ce sont les partis politiques qui donnent l'alerte sur les lois en passe d'être votées par le législateur ou des décrets pris par l'exécutif. En cela, ils font des propositions concrètes et constructives afin de pousser à l'abrogation ou à l'annulation desdits projets. Chez nous, on peut sortir dans la rue toutes les semaines pour les sujets politiques. Pourvu que les intérêts des dirigeants politiques soient ébranlés. C'est ainsi qu'on laisse passer les lois, les décrets, les décisions d'ordres social et économique pour crier au voleur pendant leur application.

Le samedi dernier, l'opposition est encore allée dans la rue pour réclamer la présidence de la Commission Electorale Nationale Indépendante (Ceni). Nul ne peut condamner cette manifestation. Seulement, pendant cette marche, une voix s'est élevée pour demander pourquoi l'opposition ne peut-elle pas se prononcer sur le phénomène dramatique de l'abrutissement des populations par de graves et fausses informations fomentées, développées et commentées par la presse locale et sur la toile. - Je n'en sais rien. Mais je peux dire que cela l'arrange. - Cette question est d'autant plus pertinente qu'elle mérite une réflexion nationale. Car, en réalité, ce sont les générations futures qui sont en danger. Qu'on n'oublie guère que le soubassement de tout développement social et économique est avant tout l'éducation. Une population bien éduquée peut se prendre facilement en charge, comprendre les lois de la République et vivre en harmonie avec ses adversaires politiques. Au cas contraire, elle est une bombe à retardement pouvant s'exploser à tout moment. 

 

 

 

 

Signes de la précampagne 2010

Le CAR ne veut pas être mordu par l'UFC, comme en 2007

Le Comité d' action pour le renouveau (CAR) n'a pas trop voulu attendre pour remettre l'Union des forces de changement (UFC) à sa place. Après que des informations savamment distillées font état de ce que le parti fondé par Madji Agboyibo aurait plutôt perçu des billets de banque en contrepartie de la renonciation à la marche de protestation du 26 septembre 2009 que Gilchrist et les siens tenaient à maintenir contre vents et marrées.

Mieux, le CAR est déjà taxé par les affidés de l'éternel opposant de faux parti d'opposition, de traitre et consorts. «Nous avons estimé la proposition du facilitateur comme une opportunité à ne pas rater. Nos deux partis ont reçu le même message. Chacun a donné son point de vue. On ne s'est pas compris et, à la fin de notre entretien, chacun a pris acte. Nous ne savons pas pourquoi les responsables de l'UFC ont présenté cela comme un fait douteux et ils l'ont entouré de mépris. C'est extrêmement grave. Ce que Lawson Patrick a fait d'une extrême gravité. C'est de la calomnie. C'est une manière de livrer le CAR à la facture du public. Entre deux partenaires qui se respectent, sur le terrain des faits, on peut débattre, mais sur le terrain de l'opinion, on doit se respecter. Chacun a le droit d'avoir sa position», a souligné vertement Me Agboyibo dans un point de presse.

Le candidat du CAR, et non le présumé candidat selon les mots de Patrick Lawson, est certain que les faits ont été présentés sous «forme d'ironie et de sarcasme à la foule». Et d'ajouter : «s'il y a eu mensonge, ce n'est pas du côté du CAR qu'il faut chercher l'origine, mais du côté de l'UFC. Rappelez-vous que Lawson Patrick a parlé au nom du parti et il l'a dit en des termes vibrants. Le public est reparti avec ce que Patrick a dit et non avec ce que Gilchrist a dit. Il revenait à l'UFC qui a tenu à faire la marche de trouver la formulation qu'il faut à la foule pour qu'elle puisse dire que la position du CAR est une position qui se comprend. Mais en la présentant en des termes de dénigrement, il y a violation de la liberté à l'opinion (…) Nous nous étonnons des propos malveillants et truffés de contre vérités des responsables de l'UFC».

Ce qui fait dire déjà à des observateurs, face à cette montée de ton entre les deux partis de l'opposition parlementaire, que la persistante illusion d'un candidat unique est un jeu de dupes. Mais, au-delà, le parti de Madji Agboyibo doit se rappeler ses nombreuses sorties médiatiques de l'après législatives 2007 pour crier à des campagnes calomnieuses. Le constat n'avait pas épargné surtout l'UFC qui aurait fait croire à tous que le CAR était pire que le RPT en faisant partie d'un gouvernement, soit-il d'union nationale. Ce qui avait marché.

Et le CAR ne l'avait compris que tardivement, après les résultats microscopiques. Même dans ses propres fiefs. A l'époque, on avait avoué ne pas vite mesurer la portée de la méthode UFC. De quoi comprendre qu'on ne voudra nullement être mordu de façon successive pour les mêmes enjeux. Il faut donc parer au plus pressé. 

 

 

 

Nouvelle politique d'aménagement du territoire

Kara bientôt érigé en pôle d'équilibre, Blitta doté d'un port sec

Ce sont deux des exigences de la stratégie de mise en Œuvre de la nouvelle politique nationale d'aménagement du territoire visant à corriger le caractère macrocéphale de Lomé vis-à-vis des chefs-lieux de régions. La promotion à terme de la ville de Kara comme pôle d'équilibre devra faire répercuter les effets attendus dans toute la partie nord du pays ; la création d'un port sec à Blitta pour servir de relais au port de Lomé, dont les conditions seront étudiées afin d'offrir au Togo le maximum d'atouts pour drainer le trafic sous-régional vers l'hinterland, notamment les pays du Sahel. En plus de la promotion des chefs-lieux des régions en métropoles d'équilibre, la dotation de nouvelles orientations à l'aéroport international de Niamtougou pour le rendre opérationnel, la promotion de marchés à vocation sous-régionale à Cinkassé, Kétao, Anié, Vogan, etc. avec toutes les infrastructures y afférentes.

Encore qu'en amont, on y mette véritablement les infrastructures de communication comme les axes routiers transversaux de liaison avec les pays voisins et de desserte des villes moyennes et des zones de production ainsi que les équipements socio-collectifs indispensables. Les métropoles d'équilibre étant des centres urbains qui, par leurs fonctions et l'importance de leurs populations et équipements, jouent un rôle moteur de développement dans les régions et dans les préfectures.

Plus est, la nouvelle volonté politique devra forcément intégrer les actions d'aménagement, de la décentralisation, de la planification régionale et de la promotion du développement participatif à la base. Au regard de la complémentarité entre l'aménagement du territoire et la planification du développement. Le premier ne saurait, à lui seul, promouvoir le développement participatif à la base. La planification économique et sociale doit rechercher une meilleure affectation des ressources financières limitées en fonction des priorités. D'où, aujourd'hui, la mise en Œuvre effective de la loi n°2007-011 du 13 mars 2007 relative à la décentralisation et aux libertés locales.

Il s'agit aussi d'un engagement à associer les réformes cohérentes et convergentes des politiques sectorielles nationales et communautaires telles que contenues dans la Politique Agricole de l'Union (PAU), la Politique Industrielle Commune (PIC), la Politique Minière Commune (PMC), la Politique Energétique Commune (PEC) ainsi que le Programme Communautaire Artisanal, le Programme Commun d'Infrastructures Routières et celui des transports maritime et aérien déjà élaborés er adoptés.

Les principes directeurs

Le gouvernement en dégage huit. L'unité et la solidarité nationales exigent que les richesses soient destinées à tous les habitants qui doivent en tirer la satisfaction de leurs besoins fondamentaux pour des conditions de vie acceptables. Ainsi, il est impératif que les populations perçoivent les intérêts qui leur permettent de vivre ensemble en paix et en sécurité sur un territoire commun malgré leur diversité. C'est l'une des causes de conflit et de rejet de l'Autorité. La solidarité veut que la communauté nationale vienne en aide aux régions et populations en difficulté, lutter contre les exclusions.

Selon le principe d'anticipation, il faut appréhender, par des études et analyses prospectives, les évolutions et les mutations dans un horizon de 20 à 30 ans afin d'accompagner les dynamiques souhaitables et d'infléchir les évolutions non désirées. A défaut, c'est l'improvisation et le pilotage sans repère face aux défis.

Par la cohésion économique et sociale, on vise notamment la redistribution des moyens publics et la mise en place de structures qui favorisent l'exercice de la solidarité. Tous les acteurs doivent en être convaincus et s'accepter.

La complémentarité s'entend une meilleure mise en valeur des potentialités et atouts naturels de chaque région sur la base des avantages comparatifs. Et la participation se veut un partenariat fort avec les populations pour favoriser un transfert des responsabilités du sommet à la base, de la conception à l'élaboration et à la mise en Œuvre de la politique d'aménagement. L'intégration régionale englobe les perspectives d'intégration dans les grands ensembles régionaux et sous-régionaux.

Suivant le principe de durabilité, il faut concilier les objectifs du développement des court, moyen et long termes en vue d'assurer une certaine équité entre les générations présentes et futures et de sauvegarder l'avenir. Au nom de la conception sacrosainte de la continuité de l'Etat.

La subsidiarité est un principe selon lequel l'Etat, hors des domaines relevant de sa compétence exclusive, ne traite au niveau national que ce qui ne peut être traité de façon efficace au niveau régional et local. Elle rime avec efficacité et nécessite une évaluation périodique de la capacité des différents acteurs…pour inciter à l'investissement local.

C'est en 2006 que le Togo avait adopté la déclaration de politique nationale d'aménagement du territoire, conformément à une recommandation de l'Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA). Elle est approuvée le 16 septembre 2009 en conseil des ministres.

 

 

 

 

Pour les revendications des agents publics

Le Togo ressuscite le Conseil supérieur de la fonction publique

Ce n'est point dénigrant de dire que le Togo est résolument malade à toutes ses articulations. Du moins, un autre pan de sa vie sociale a été négligé depuis le début des années 90. Jusqu'à la nouvelle volonté courant septembre 2009. Et pour preuve, le Conseil supérieur de la fonction publique n'a pas, malheureusement, connu de constance dans son fonctionnement réel.

Au point de compromettre sa propre existence. Selon le ministère de la Fonction publique, il n'a été véritablement actif pour la dernière fois qu'en 1991 où il a pourtant joué un rôle non négligeable dans les revendications des agents de l'Etat qui s'estimaient lésés dans l'évolution de leur carrière. Pis est, le mandat des membres nommés à l'époque n'a pas été renouvelé lorsque celui-ci était venu à expiration. D'autres membres n'ont pas non plus été nommés. La situation a perduré jusqu'ici malgré le décret n°2003-134/PR du 28 mars 2003 relatif audit Conseil. Or, beaucoup de revendications nées sont étouffées, sans être réglées selon l'art.

Aujourd'hui, fait remarquer le ministère dans le cadre du processus de réforme et de la modernisation de l'administration en cours, la première étude structurante qui porte sur la revue de cadre juridique induira l'adoption de nouveaux instruments juridiques et mécanismes de gestion devant être validés au préalable par le Conseil. C'est le sens du nouvel acte.

Le Conseil supérieur de la fonction publique est prévu par l'article 19 de l'ordonnance n°1 du 4 janvier 1968 portant statut général des fonctionnaires de la République togolaise. Il a compétence générale sur toutes questions concernant les fonctionnaires ou la Fonction publique et peut être saisi par le ministre en charge de la Fonction publique ou tout autre membre du gouvernement sur des aspects touchant à la bonne marche de l'administration.

Ses membres sont nommés pour un mandat de deux ans renouvelable. Relativement au décret de 2003, il se compose des représentants de l'administration (ministères de la Fonction publique, de l'Economie et des Finances, de la Santé, de l'Agriculture, de l'élevage et de la pêche, des Enseignements primaire et secondaire et de la Cour suprême) et des centrales syndicales opérant sur le territoire.

 

 

 

En remède à la démotivation du personnel de la météo

L'Etat revoit en hausse les indemnités de technicité

 

Les changements climatiques, et leurs corollaires de sécheresse et d'inondations qui affectent nombre de régions sur le plan mondial, appellent de plus en plus à la modernisation et au renforcement des capacités des personnels et services des météorologies pour plus de fiabilité et de précisions des prévisions. Face à ces nouvelles donnes, les autorités togolaises ont fait, malheureusement, le constat d'une certaine démotivation du personnel de la météorologie nationale, de la fermeture de plusieurs postes climatologiques et pluviométriques. Plus grave, le matériel est volé, «avec pour conséquence le manque de régularité et de fiabilité des données», a affirmé, mercredi en conseil des ministres, Comla Kadjé des Travaux publics et des transports.

Il a été établi qu'à la base de ces dysfonctionnements se situe une grille d'indemnités vieille de bientôt 43 ans (décret n°66-28 du 24 janvier 1966). Même modifié et complété 3 ans plus tard (décret n°69-230 du 5 décembre 1969), le texte fixe les indemnités mensuelles des diverses catégories du personnel de la météorologie nationale entre 2.000 et 5.000 francs Cfa. Pour les observateurs des postes pluviométriques et climatologiques, un arrêté signé du gouverneur de la France d'Outre-Mer, commissaire de la République du Togo, le 9 juin 1954, fixe les indemnités mensuelles respectivement à 1.800 et 2.000 francs.

De quoi semer et cultiver, à nos jours, la démotivation. Sinon l'abandon des postes d'observations.

Conscientes des exigences particulières d'exercice des fonctions de météorologies – dont le personnel «s'emploie jour et nuit avec patience et abnégation à recueillir les données (…) malgré des conditions difficiles voire rudes de temps» (dixit Comla Kadjé) –, les autorités se sont engagées à combler ce décalage entre la fonction et sa rétribution. Un décret du chef de l'Etat pris mercredi fixe la nouvelle grille des indemnités entre 6.000 pour les aides météo et autres agents et 50.000 francs Cfa pour le représentant permanent du pays auprès de l'Organisation météorologique mondiale (OMM). Entre les deux se trouvent les ingénieurs de conception (25.000 francs) et des travaux ou application (20.000), les techniciens supérieurs (15.000), les adjoints techniques (10.000) et assistants météo (8.000).

Les fonctionnaires astreints à effectuer des travaux supplémentaires – heures normales de nuit et les jours fériés, chômés et payés – bénéficient d'une gratification horaire et journalière respectivement de 300 francs/heure de nuit et de 3.000 francs par jour. Par ailleurs, de 1.800 et 2.000, les observateurs pluviométriques et climatologiques passent respectivement à 10.000 et 15.000 francs mensuels. Voilà qui risque de donner de l'entrain aux agents face aux déchaînements du climat.

La décision du chef de l'Etat abroge les textes antiques, mais exclut également les fonctionnaires et agents de la météorologie placés en position de stage à l'étranger.

 

 

 

Communauté d'affaires

Le Togo d'accord pour recadrer l'OHADA

Le conseil des ministres du 30 septembre 2009 autorise le parlement à ratifier le Traité portant révision du Traité relatif à l'Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires (OHADA) signé à Québec le 17 octobre 2008. Le Traité lui-même ayant été signé à Port-Louis (Ile Maurice) le 17 octobre 1993, entré en vigueur le 18 septembre 1995 et ratifié par le Togo le 27 octobre 1995. Selon l'exposé des motifs, des insuffisances dans l'organisation et le fonctionnement de l'OHADA sont apparues et ont conduit les Etats membres à proposer la révision du Traité en vue de doter l'organisation d'une haute instance politique capable de lui insuffler une dynamique nouvelle, réviser certaines dispositions du préambule et du Traité donnant prétexte à l'interprétation erronée selon laquelle l'OHADA est «une organisation fermée des pays africains francophones ou de la zone franc» alors que celle-ci est ouverte à toute l'Afrique. En plus, améliorer la rédaction de certaines dispositions du Traité pour les rendre plus pratiques et adapter les règles et les institutions aux exigences d'une plus grande efficacité, notamment les dispositions relatives aux langues de travail, au nombre de juges, etc.

Ainsi, aux nouveaux articles 42 et 63, le français, l'anglais, l'espagnol et le portugais sont retenus comme langues de travail de l'OHADA. Selon l'article 31, la Cour commune de justice et d'arbitrage (CCJA) est composée de neuf (9) juges. Toutefois, le Conseil des ministres peut, compte tenu des nécessités de service et des possibilités financières, fixer un nombre de juges supérieur. Les juges de la CCJA sont élus pour un mandat de sept ans renouvelable, parmi les ressortissants des Etats parties et parmi les magistrats ayant acquis une expérience professionnelle d'au moins quinze années et réunissant les conditions requises pour l'exercice dans leurs pays respectifs de hautes fonctions judiciaires, les avocats inscrits au Barreau de l'un des Etats parties, les professeurs de droit, tous avec quinze années d'expérience également.

La Cour peut comprendre plus d'un ressortissant du même Etat. L'article 49 nouveau étend à tous les arbitres de la CCJA, dans l'exercice de leurs fonctions, les privilèges et immunités diplomatiques dont jouissent les fonctionnaires de l'OHADA. Les immunités et privilèges peuvent être levés par le Conseil des ministres, selon les circonstances. En outre, les juges ne peuvent être poursuivis en dehors de l'exercice de leurs fonctions qu'avec l'autorisation de la Cour.

Quant aux articles 14, 17 et 39, ils portent sur l'élargissement des compétences, la composition et le fonctionnement efficace de la CCJA. La CCJA assure l'interprétation et l'application communes du Traité ainsi que des règlements pris pour son application, des actes uniformes et des décisions. Saisie par la voie du recours en cassation, la Cour se prononce sur les décisions rendues par les juridictions d'appel des Etats parties dans toutes les affaires soulevant des questions relatives à l'application des actes uniformes et des règlements prévus au Traité à l'exception des décisions appliquant des sanctions pénales.

Elle se prononce dans les mêmes conditions sur les décisions non susceptibles d'appel rendues par toute juridiction des Etats parties dans les mêmes contentieux. En cas de cassation, elle évoque et statue sur le fond. L'incompétence manifeste de la Cour peut être soulevée d'office ou par toute partie au litige in limine litis. Elle se prononce dans les 30 jours qui suivent la date de réception des observations de la partie adverse ou celle d'expiration du délai imparti pour la présentation desdites observations.

Il est institué par l'article 41 un établissement de formation, de perfectionnement et de recherche en droit des affaires dénommé Ecole régionale supérieure de la magistrature (ERSUMA), rattaché au Secrétariat permanent qui est l'organe exécutif de l'OHADA et son représentant vis-à-vis de l'extérieur (article 40).

L'article 4 consacre expressément la «décision» comme nouvelle catégorie d'acte de mise en Œuvre du Traité. «Des règlements pour l'application du présent Traité et des décisions seront pris, chaque fois que de besoin, par le Conseil des Ministres, à la majorité absolue».

 

 

 

 

Affaire de drogue : spéculations autour de la personnalité du coupable

« Eugène Atigan-Améti n'a jamais été Chargé de mission à la Présidence »

 

L'arrestation d'Eugène Atigan-Améti depuis le 19 septembre dernier suscite des commentaires les plus folles dans la capitale togolaise Lomé et sur l'Internet. L'homme est présenté en détail depuis ses supposées relations professionnelles qu'intimes jusqu'à son train de vie qualifié d'extravagant.

 

Co-présentateur avec Edwige N'zonou de «Couleurs des Vacances» l'une des émissions les plus suivies sur la première chaîne de télévision nationale, Eugène a la qualité exceptionnelle d'amener le téléspectateur à suivre l'intégralité de leur émission. Il a débuté sa carrière sur l'une des radios périphériques privées de Lomé, Tropik Fm, avant de se frayer un parcours fulgurant sur la Télévision Nationale Togolaise (Tvt) avec l'émission Télé Loisirs produite par M. Ohin et plus tard Le Cabaret de Saint-Valentin. Il s'est aussi imposé dans la présentation des spectacles et autres activités culturelles.

Eugène pris en flagrant délit

L'édition 2009 de Couleurs des Vacances à peine clôturée en beauté, tel un couperet, l'arrestation d'Eugène est venue ternir l'image de la meilleure émission interactive de la Tvt. En effet, ce 19 septembre, pendant qu'il s'apprêtait à se rendre à Amsterdam, il a été appréhendé par les services de sécurité de l'Aéroport International Gnassingbé Eyadéma (Aige) en possession d'une quantité importante de drogue enfouie dans un sac. L'information a fait immédiatement le tour de Lomé avec des rumeurs les plus incroyables.

Il a été présenté comme un Chargé de mission à la Présidence de la République très proche du Chef de l'Etat et, à ce titre, dispose d'un passeport diplomatique. En sus, selon toujours les rumeurs attribuées à une source discrète de l'Agence Nationale des Renseignements, il a impliqué un demi-frère cadet du Président de la République comme son mentor. Et plus loin, la directrice de l'agence de voyage Jossika voyage.

Rien que des affabulations

Face à la gravité de ces informations dont nous ignorons les principales sources, le journal L'Union s'est approché des autorités compétentes pour en vérifier leur crédibilité. Il ressort donc de nos investigations que le sieur Eugène n'a jamais été chargé de mission à  la Présidence de la République et qu'il n'entretient aucune relation particulière avec le Chef de l'Etat. Pour preuve, ni son nom, ni son image ne figure nulle part parmi les Conseillers et encore moins les Chargés de mission à la Présidence. Référence faite surtout au site Internet de la Présidence (www.presidencetogo.tg).

Au niveau de la Direction Générale de la Documentation Nationale (Dgdn), il n'a bénéficié que de passeports ordinaires. "A quel titre doit-on lui délivrer un passeport diplomatique ?", nous a-t-on sèchement répondu. "S'il détient un passeport diplomatique, ce ne peut qu'être un faux", a en outre ajouté notre source.

En ce qui concerne l'implication d'un prétendu demi-frère cadet du Chef de l'Etat, les autorités policières ont été fermes pour faire savoir qu'à leur connaissance, le coupable n'a jamais donné d'indication sur une quelconque complicité. A ce sujet, elles ne comprennent pas les raisons qui poussent certains individus à noircir de paisibles citoyens pendant que l'instruction suit son cours. A l'évidence, citer nommément les membres de la famille Gnassingbé relève alors d'une volonté manifeste d'ébranler le pouvoir en place.

Sur la toile, il est indiqué que Mey Gnassingbé est le patron d'Eugène et que le pouvoir cherche à le protéger. Approché, ce dernier nous a confirmé ce que ses proches nous avaient déjà dit, qu'il n'a aucune relation avec le coupable et qu'il ne l'a jamais rencontré ni physiquement ni au téléphone.

En attendant que cette affaire, encore en instruction, aille devant les juridictions compétentes, nous conseillons à notre lectorat une extrême prudence face aux nombreuses rumeurs dirigées. Ayons de la peine pour des citoyens en difficultés, malgré la gravité de leur acte.

 

 

 

Une journée dans un bidonville de Lomé

Noussignon Edoh, 35 ans, vit à Agbadahonou, un quartier où s'anime  le marché des céréales situé à quelques kilomètres du grand marché de Lomé. Avec ses quatre enfants, ils partagent  une petite cabane de quinze mètres carrés faite de tôles et de bois, qui ne résiste pas aux intempéries mais qui leur reviennent à 5000fcfa le mois. Veuve, elle se lève de bonne heure pour ne revenir que tard dans la nuit.

Elle doit assurer l'étalage et  la rentrée des sacs de céréales d'une revendeuse ainsi que la propreté des lieux. Toutes les familles du quartier vivent dans des conditions similaires, elles ne disposent pas d'eau potable ni d'électricité ni de sanitaire. Il faut se réveiller à trois heures du matin pour chercher l'eau (25fcfa la bassine) et dépenser également 25Ffca pour se soulager dans les latrines publiques. «Cet endroit, dit- elle avec dégoût, c'est comme le bout du chemin où s'installent les gens qui ne savent pas où se loger». 

Noussignon et ses enfants sont arrivés de Lilikopé à Lomé en août 2005, la famille ayant perdu dans un premier temps ses superficies cultivables à la suite d'un litige foncier et dans un second temps contraint de quitter le village à la suite d'une décision des sages. «On nous avait tout retiré. Les terres et les récoltes pour une histoire de sorcellerie. Nous n'avions plus de quoi nourrir les enfants et les envoyer à l'école, c'est pour cela que nous sommes venus à Lomé», explique-t-elle d'une voix à peine audible. Cette dernière et son mari ont dû dès leur installation dans ce bidonville, survivre respectivement grâce aux «métiers» de portefaix et de pousse-pousse.

En effet, son mari avait été désigné par les oracles, responsable du décès subit d'un de ses neveux, étudiant en année de maitrise en droit à l'université de Lomé. Selon la coutume, il doit être expulsé de la communauté avec les membres de sa famille. «Je suis persuadée que mon mari était innocent. Les vrais coupables se servent de la coutume et briment les innocents », déclare la mère de famille. 

Les réalités du quotidien de la capitale sont difficiles pour cette famille.  Les conditions de vie vont de mal en pis. En  septembre 2008, son mari est tombé malade et est mort de la fièvre typhoïde, une maladie qui aurait pu être traitée si elle avait été rapidement détectée et soignée correctement. Il était déjà très malade lorsqu'il avait finalement décidé de se rendre au centre de santé. Pendant plusieurs mois, il a ignoré la maladie et a passé son temps à prendre des mixtures et à travailler au marché.

À présent, c'est aux plus âgés des enfants deux filles respectivement âgées de 22 et 20 ans que reviennent la lourde responsabilité d'aider leur maman dans les dépenses du ménage. Elles ont abandonné les études et vont chaque jour travailler comme portefaix au marché pour ramener un peu de l'argent nécessaire à la survie de la famille. Ils peuvent à peine se permettre deux maigres repas par jour, trois encore moins. Quand à l'unique garçon de la famille, 18 ans, il vit dans la rue et ne rentre que très rarement à la maison. La benjamine constitue une source d'espoir. Elle a 9 ans et en classe de 6ème. «Nous allons la soutenir financièrement pour ses études.

Elle est notre seul espoir», a déclaré la sŒur aînée.

A côté de cette modeste famille, le destin des autres habitants du quartier n'est pas aussi bien tracé et leurs perceptions de ce mode de vie sont divergentes. Fo Koffi, un homme avoisinant la cinquantaine est forgeron et installé dans le taudis depuis 1988. Il nous confie qu'il se sent à l'aise d'autant plus qu'il y a passé la grande partie de sa vie et qu'il a moins de personnes en charge comparativement à la majorité de ses cohabitants.

Même si ce forgeron se veut optimiste, il convient d'une manière plus objective de relever la précarité des conditions de vie de ces habitants qui à première vue émeuvent.

 

 

 

Culture

Littérature

Kossi Efoui, Prix des Cinq continents

On attendait le roman Le Ciel de City Bay de la Québécoise  Catherine Mavrikakis mais c'est à Solo d'un revenant (Editions du Seuil)  du Togolais Kossi Efoui que le jury présidé par Lise Bissonnette a préféré donner le Prix des Cinq Continents, prix créé par l'Organisation internationale de la Francophonie. Solo d'un revenant devient un phénomène littéraire, ayant remporté de nombreux prix cette année.

L'écrivain togolais a déjà fait preuve par le passé de sa gourmandise pour les prix littéraires. Celui que l'on peut considérer à la fois comme le fondateur de la littérature et du théâtre togolais, a déjà remporté par le passé de nombreux prix, dont les prestigieux Grand Prix de littérature d'Afrique noire et Prix RFI du Théâtre francophone. Chaque fois, l'enfant terrible Josué Kossi Efoui a toujours été le premier Togolais à avoir un prix, ouvrant ainsi la voix à d'autres, créant des émules dans le champ littéraire national. Cette forte présence se remarque par son influence sur les jeunes dramaturges nationaux.

Difficile de prendre un texte sans constater au passage,  ça et là, l'influence notable d'Efoui.

«Ce qui nous a beaucoup frappés, c'est la liberté d'écriture de Kossi Efoui, a expliqué l'ancienne patronne du Devoir et de la Bibliothèque nationale. Il casse le cadre du roman, pour y mêler la poésie, la fable, le théâtre. L'auteur porte sur la cruauté du monde un regard qui, sans être sanglant, est vif et alerte.»

Le jury du Prix des cinq continents, créé par l'Organisation internationale de la Francophonie, regroupe 12 écrivains issus de l'espace francophone, dont le Prix Nobel Jean-Marie La Clézio, qui a voté à distance. Dix livres étaient en lice, mais le choix s'est fait rapidement. «On a été très impressionnés. La délibération n'a pas été très longue», a admis Mme Bissonnette.

Depuis la création de ce prix francophone en 2001, aucun auteur québécois ne l'a remporté, même si Pierre Yergeau s'en était approché en 2006, à Bucarest, en décrochant une mention spéciale pour La Cité des vents (L'instant même).

Cette année, deux Québécois étaient en lice: Catherine Mavrikakis, donc, pour Le Ciel de Bay City, et Jean Barbe, pour Le Travail de l'huître (Leméac).

La romancière libanaise Vénus Khrouy-Ghata a vigoureusement défendu le livre magnifique de Catherine Mavrikakis, mais elle n'a pas été suivie par ses collègues.

Quand à Jean Barbe, son roman était, parmi les 10 livres dans la course, le «plus abouti de tous sur le plan romanesque», a confié un membre du jury. «Si le Prix des cinq continents était un prix de littérature fantastique, il l'aurait gagné haut la main», a-t-il poursuivi.

Cette remarque repose la question du processus de sélection des finalistes (québécois notamment), dont les livres ne correspondent pas toujours à l'esprit du Prix des cinq continents. Celui-ci «récompense un roman d'un écrivain témoignant d'une expérience culturelle spécifique enrichissant la langue française».

Catherine Mavrikakis, dont le roman a été salué par une partie de la presse française, et par Télérama en particulier, est en lice pour deux prix littéraires français: le Femina et le Wepler, qui seront décernés en novembre.

© L'Union du 2 octobre 2009

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