Politique

Primature : l'attente

Après la démission mardi du Premier ministre Yawovi Agboyibo, les Togolais attendaient mercredi la désignation de son successeur qui pourrait être comme lui issu de l'opposition. Les législatives du 14 octobre, considérées comme transparentes et démocratiques par l'ensemble des observateurs internationaux, ont vu la victoire du parti au pouvoir, le Rassemblement du peuple Togolais (RPT).

Le président du Parlement sera élu le 23 novembre, alors que les nouveaux députés ont officiellement pris fonction mardi. C'est la première fois en 17 ans que l'UFC (opposition) y est représenté, après avoir participé à ses premières législatives en 1990.Si l'on s'en tient à la constitution, le président devrait nommer le Premier Ministre dans la majorité parlementaire, et donc choisir un membre du RPT qui a obtenu la majorité absolue en siège.

Mais la politique d'ouverture qu'il a lancée depuis un an penche plutôt pour une personnalité de l'opposition.

"Nous n'avons pas encore été consultés, mais dès qu'ils feront appel à nous, nous leur dirons ce que nous avons en tête et sur le coeur", indique mercredi Jean Pierre Fabre, le secrétaire général de l'UFC.

Les autres partis d'opposition dont le CAR d'Agboyibo, ainsi que la Convergence patriotique panafricaine (CPP) de l'ancien Premier ministre Edem Kodjo et la Convention démocratique des peuples africains (CDPA) de Léopold Gnininvi, n'ont pas non plus encore été consultés, selon des responsables de ces partis.

Mais selon des sources proches de la présidence, le président Faure Gnassingbé a déjà entamé des consultations secrètes pour trouver un successeur à Yawovi Agboyibo.

Dans un message à la nation le 1er novembre, Faure Gnassingbé avait affirmé qu'il allait tendre la main à toute la classe politique, "afin qu'ensemble, nous poursuivions dans un esprit d'union et de réconciliation, l'oeuvre de redressement du Togo".

"Tout le monde, y compris l'UFC, sans oublier la société civile sera invité" à discuter, affirme l'un de ses proches.

Mais, ajoute le même interlocuteur, "il ne faudrait pas que des partis politiques nous posent des conditions" inacceptables. "Nous travaillerons avec des gens de bonne volonté prêts à poursuivre l'oeuvre entamée par notre président", indique ce proche, dans une allusion claire à l'UFC.

Fin octobre, l'UFC a en effet envisagé pour la première fois de participer à un gouvernement d'union nationale "mais pas à n'importe quelles conditions".

"Le Togo est aujourd'hui dans une nouvelle dynamique. Tous les acteurs ont intérêt à assouplir leur position", estime un diplomate à Lomé.

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