Politique

Un démocrate africain

Cellou Dalein Diallo, le candidat malheureux à l’élection présidentielle en Guinée, était à Lomé cette semaine pour participer au colloque organisé par l’Observatoire panafricain de la démocratie (OPAD) que dirige l’avocat Djovi Gally. M. Diallo estime que de grands progrès ont été accomplis en Afrique en matière de démocratisation, même si beaucoup reste à faire. A propos du Togo, il constate les évolutions : liberté de la presse, débat ouvert, discours transparent des autorités.
« Je pense que le Togo a toutes les chances de relancer son économie et de réduire la pauvreté. Ce pays dispose d’un vrai potentiel de développement », confie Cellou Dalein Diallo.
Republicoftogo.com : 20 ans de démocratie en Afrique. Le bilan est-il satisfaisant ?
 
Cellou Dalein Diallo : Des progrès non négligeables ont été réalisés. Un exemple : il n’y a plus de parti unique en Afrique et
quel que soit la qualité des institutions et la transparence des processus électoraux, on a quand même le multipartisme intégral sur le continent.
Il faut ajouter à ce tableau le rôle joué par la presse ; elle est plus libre, il y a moins de censure, on a libéralisé les radios et les télévisions.
Maintenant, on peut toujours mieux faire. L’objectif est de trouver des solutions pour que le suffrage de la population soit respecté. Comment éviter les fraudes lors d’élections ? C’est la grande question. Jadis, les scrutins étaient organisés par les ministères de l’Intérieur, mais aujourd’hui, ce sont les CENI qui ont la responsabilité du processus. C’est une avancée notable.
Ceci dit, ce n’est pas la formule parfaite et je suis bien placé pour le dire. Il nous faut donc progresser.
 
Republicoftogo.com : Le Togo vient de fêter le 51e anniversaire de son indépendance. Quel regard portez-vous sur ce pays ?
Cellou Dalein Diallo : La réalise oblige à dire que ce fait a fait d’énormes progrès en matière de démocratie. J’ai lu les journaux, j’ai écouté les radios privées, c’est une évidence. Le Togo avance. Je pense qu’il a toutes les chances de relancer son économie et de réduire la pauvreté. Il dispose à mon avis d’un potentiel non négligeable de développement.
 
Republicoftogo.com : Parlons un peu de votre pays, la Guinée. Etes-vous optimiste pour l'avenir ?
 
Cellou Dalein Diallo :  Je suis déçu. Je suis certes un opposant mais aussi un citoyen guinéen. Ces dernières années, comme vous le savez, la Guinée a mené un grand combat pour les libertés, pour la démocratie et pour l’amélioration de la gouvernance et l’installation de l’Etat de droit. Mais à cet égard, après trois mois de gestion du pays par Alpha Condé, je constate qu’il y a beaucoup de faiblesse, notamment, une volonté délibérée de ne pas respecter la constitution.

Republicoftogo.com : Pourquoi n’avez-vous pas contesté les résultats du second tour alors que vous aviez remporté le premier ?
 
Cellou Dalein Diallo : C’est un choix personnel. Disons que j’ai en moyenne 50% des guinéens avec moi et j’aurais pu contester les élections.  Mais cette option aurait pu susciter une vague de violence et déboucher sur une guerre civile. Je n’ai pas voulu faire payer ce prix à la population. C’est pourquoi, j’ai cru devoir me conformer à la décision de la Cour suprême qui est la plus haute juridiction du pays.

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