Lomé accueille une concertation régionale sur les risques agricoles

Face aux aléas climatiques, économiques et sanitaires qui affectent de plus en plus le secteur agricole, la Commission de la Cécéao, en partenariat avec le ministère togolais de l’Agriculture, a lancé mardi à Lomé une concertation régionale pour jeter les bases d’un programme intégré de gestion des risques agricoles.

Le secteur agricole, qui mobilise près de 60 % de la population active en Afrique de l’Ouest et contribue à 35 % du PIB, est confronté à de multiples défis : sécheresses prolongées, inondations récurrentes, maladies transfrontalières, flambée des prix des intrants, sans oublier les instabilités politiques.

Une réponse régionale à une urgence partagée

Dans un contexte où plus de 34 millions de personnes vivent en situation d’insécurité alimentaire dans la sous-région, cette rencontre vise à établir une feuille de route commune pour renforcer la résilience des systèmes agricoles.

« Chaque sécheresse, chaque inondation, chaque flambée des prix ou maladies transfrontalières emporte avec elle des mois, voire des années d'efforts, mettant en péril la stabilité des ménages, la croissance des économies rurales et parfois la paix sociale », a rappelé Massandjé Touré-Litsé, Commissaire aux affaires économiques et à l’agriculture de l'organisation ouest-africaine. 

L’objectif est clair : mutualiser les expériences, identifier les risques spécifiques par pays, et proposer des solutions concrètes intégrées aux politiques nationales.

La Cédéao prévoit ainsi la création d’une facilité régionale qui sera adossée aux Objectifs de développement durable (ODD) et coordonnée avec les plans d’action des États membres.

« La Commission de la Cédéao a décidé, dans un cadre de partenariat stratégique, d’accompagner nos États membres pour qu’ensemble, nous puissions intégrer cette question de gestion des risques agricoles dans nos politiques publiques », a déclaré Emmanuel Koffi Egle, responsable des programmes de développement rural à la CEDEAO.

La rencontre réunit les ministères de l’Agriculture des pays membres, les organisations de producteurs, des assureurs, ainsi que des institutions financières. L’objectif est d’élaborer un mécanisme régional opérationnel capable d’anticiper, d’atténuer et de gérer les chocs qui menacent la sécurité alimentaire et le développement rural en Afrique de l’Ouest.