Diaspora

Réparations : John Mahama exhorte l’Afrique au « courage politique »

Le président ghanéen John Dramani Mahama a reçu vendredi à l’occasion du sommet sur la Diaspora à Accra une délégation internationale mobilisée en faveur de réparations pour l’esclavage transatlantique et le colonialisme, rapporte Mena Today.

John Dramani Mahama (G) et Faure Gnassingbé vendredi à Accra © DR

Le président ghanéen John Dramani Mahama a reçu vendredi à l’occasion du sommet sur la Diaspora à Accra une délégation internationale mobilisée en faveur de réparations pour l’esclavage transatlantique et le colonialisme, rapporte Mena Today.

Les représentants ont appelé le chef de l’État à convaincre ses homologues africains de faire preuve de « courage plutôt que de confort » en soutenant cette initiative en pleine montée en puissance.

La délégation, composée d’experts venus d’Afrique, des Caraïbes, d’Europe, d’Amérique latine et des États-Unis, a présenté au président ghanéen une série d’actions prioritaires inscrites dans l’agenda de réparations de l’Union africaine. En février dernier, l’UA a lancé une démarche visant à définir une vision commune des réparations, allant des compensations financières à la reconnaissance officielle des crimes historiques, en passant par des réformes politiques.

Il y a quelques jours à Lomé, la 9e Conférence panafricaine, avait formulé des demandes similaires.

Le président du Conseil du Togo, Faure Gnassingbé, participait d’ailleurs au sommet sur la Diaspora.

Entre le XVe et le XIXe siècle, au moins 12,5 millions d’Africains ont été déportés par des navires européens et réduits en esclavage. Les défenseurs des réparations estiment que les conséquences de cette histoire, notamment le racisme structurel, continuent de peser aujourd’hui.

Si les revendications gagnent du terrain, elles se heurtent toutefois à une opposition croissante, en particulier en Europe, où plusieurs dirigeants rejettent l’idée de tenir les États actuels pour responsables de crimes historiques.

Bien que le Ghana soit l’un des pays les plus engagés sur la question, la délégation a insisté sur la nécessité d’une unité politique à l’échelle du continent. Elle a exhorté John Dramani Mahama à encourager les dirigeants africains à s’aligner avec la société civile et les communautés de la diaspora.

Les membres de la délégation ont également rencontré le ministre ghanéen des Affaires étrangères, Samuel Okudzeto Ablakwa, ainsi que l’envoyé spécial du président pour les réparations, Ekwow Spio-Garbrah.

Lors du récent sommet Union européenne–Union africaine à Luanda, les dirigeants des deux blocs ont reconnu les « souffrances indicibles » causées par l’esclavage et le colonialisme, sans toutefois s’engager sur des réparations. À cette occasion, la vice-présidente ghanéenne Jane Opoku-Agyemang a appelé les États européens à soutenir une résolution de l’ONU portée par le Ghana visant à reconnaître l’esclavage comme l’un des crimes les plus graves contre l’humanité.

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