"Je ne peux que souligner l'importance d'un réengagement massif, rapide et coordonné de la communauté internationale dans un pays orphelin de l'aide ». Jean-Marc Chataigner, le directeur de Cabinet du secrétaire d'Etat français à la Coopération, a lancé jeudi à Bruxelles un vibrant appel pour la mobilisation des bailleurs de fonds en faveur du Togo. « La communauté financière internationale est désormais en mesure de se réengager au Togo (…) Elle doit le faire avec précision, générosité, clairvoyance (…) », a encore indiqué M. Chataigner.
Un plaidoyer en faveur du Togo et un appel pressant aux bailleurs internationaux : C'est maintenant que le Togo a besoin de nous ; pas demain et pas après-demain », a martelé le représentant français.« Ce qui se passe aujourd'hui au Togo est exceptionnel. A nous bailleurs de fonds de nous comporter de façon exceptionnelle et de ne pas y faire les choses comme d'habitude », a lancé Jean-Marc Chataigner aux dizaines de pays et institutions internationales venus assister à Bruxelles à la conférence des partenaires au développement du Togo.
Voici des extraits du discours du représentant français
Permettez-moi aujourd'hui de vous faire part de la grande satisfaction de la France de nous voir réuni aujourd'hui à Bruxelles pour cette conférence sur le Togo. Le mérite en revient en premier lieu aux autorités togolaises.
Ceux d'entre nous qui suivent le dossier depuis plusieurs années savent le chemin que vous avez parcouru et qui a été rappelé par Louis Michel et par le Premier ministre.
La France a fait le choix d'encourager les évolutions politiques qui ont conduit à la reprise de l'aide européenne et aux élections législatives d'octobre 2007. Le retour à la paix civile et l'émergence d'une opposition parlementaire sont des acquis fondamentaux.
La France a soutenu et continue de soutenir le processus de réconciliation, d'ouverture, de réformes, de progrès conduit avec lucidité, courage et détermination par le président Faure Gnassingbé. Elle encourage les autorités togolaises à poursuivre la dynamique des réformes politiques dans le prolongement des 22 engagements pris en avril 2004 vis à vis de l'Union européenne et de l'Accord politique global (APG, ndlr) d'août 2006.
La France se félicite du lancement du processus « vérité, justice et réconciliation ». La France se réjoui tout particulièrement des nouveaux engagements annoncés aujourd'hui par le Premier ministre Houngbo qui nous semblent très importants dans l'accélération dans la conduite du processus en cours.
Au nom du gouvernement français, au nom du secrétaire d'Etat à la Coopération et à la Francophonie, Alain Joyandet, qui s'est rendu à Lomé il y a quelques jours, je veux vous dire notre conviction profonde que transition politique et transition économique sont intimement liées
Nous devons faire en sorte que le Togo bénéficie de l'appui de la communauté internationale.
La communauté financière internationale est désormais en mesure de se réengager au Togo. C'est l'enjeu de cette réunion. Elle doit le faire avec précision, générosité, clairvoyance en accordant une attention particulière au rythme et aux modalités de décaissement de l'aide.
La France est mobilisée. Sur le court terme, elle a décidé en 2008 d'allouer une aide budgétaire de 5 millions d'euros pour financer des mesures d'urgence, notamment la relance de la production vivrière. Elle a apporté une contribution significative pour alléger la dette.
Au total, l'effort français pour la période 2008-2012 sera de 215 millions d'euros.
C'est important, mais ce n'est sans doute pas suffisant et nous avons besoin des efforts de tous.
Je ne peux que souligner l'importance d'un réengagement massif, rapide et coordonné de la communauté internationale dans un pays orphelin de l'aide.
Nous bailleurs de fonds avons une responsabilité particulière vis à vis du Togo pour ne pas répéter nos erreurs du passé, pour éviter l'émiettement de nos actions, pour travailler dans un cadre aussi intégré que possible.
Ce qui se passe aujourd'hui au Togo est exceptionnel. A nous bailleurs de fonds de nous comporter de façon exceptionnelle et de ne pas y faire les choses comme d'habitude.
Affectons au Togo les meilleurs spécialistes des agences de développement, allégeons nos procédures, soyons pragmatiques et concrets. Décaissons rapidement et efficacement. Ne disons pas il faut le faire, mais faisons le. Soyons à la hauteur des demandes de nos partenaires togolais d'aujourd'hui.
C'est maintenant que le Togo a besoin de nous ; pas demain et pas après-demain.
L'assainissement financier étant maintenant bien engagé, il faut maintenant favoriser la relance économique en conduisant à leur terme les réformes structurelles engagées, en mobilisant efficacement les ressources.
La stabilisation durable du pays en dépend.
La France adresse tous ses vŒux de succès aux autorités togolaises, en particulier au gouvernement du Premier ministre, Monsieur Houngbo qui a dessiné un cadre qui nous convient admirablement et nous espérons que nous, communauté internationale pourrons être à la hauteur de vos efforts.
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