Diplomatie

Climat décevant à New York

Le président du Togo, Faure Gnassingbé, a participé mardi à New York au Sommet sur les changements climatiques organisé par les Nations Unies.

Il était accompagné, notamment, du ministre de l'Environnement, Kossivi Ayikoe.Ce sommet, censé relancer la négociation d'un nouvel accord contre le réchauffement à Copenhague, a déçu les attentes faute d'annonces majeures des principaux joueurs.

Cependant, même en l'absence d'annonce chiffrée, la volonté d'avancer de la Chine a été saluée par de nombreux observateurs.

A moins de 100 jours de la conférence sur le climat de l'ONU à Copenhague, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a réuni pour une journée une centaine de chefs d'Etat et de gouvernement afin de donner une impulsion politique à des discussions "au point mort", selon les termes du président français Nicolas Sarkozy.

Pour les débloquer, ce dernier a d'ailleurs suggéré aux principales économies, qui représentent 80% des émissions de gaz à effet de serre, de se retrouver en sommet à la mi-novembre "pour préciser leurs engagements" et "assurer le succès de Copenhague".

Le futur traité, quelle que soit la forme qu'il prendra, devra garantir des engagements ambitieux de réduction des émissions de gaz à effet de serre, afin de contenir l'envolée du thermostat mondial.

La Chine s'est ainsi engagée à réduire la croissance de ses émissions de CO2 et à desserrer progressivement sa dépendance aux énergies fossiles - surtout au charbon - pour porter progressivement à 15% la part des énergies non fossiles.

Sans précision d'objectifs chiffrés, cette annonce ne répond pas aux énormes attentes qu'elle suscitait ces derniers jours, y compris au sein de l'ONU.

Cependant, notait le ministre français du développement durable Jean-Louis Borloo, "même sans la magie des chiffres, c'est la première fois que la Chine décline ainsi ses engagements nationaux devant la communauté internationale: on va vers une maîtrise de la croissance des émissions", s'est-il félicité.

La Chine "montre un esprit d'initiative impressionnant", a également relevé Al Gore, l'ex-vice-président américain et Prix Nobel de la Paix. Selon lui, "en cas d'importants progrès dans les négociations, la Chine (a indiqué qu'elle) sera prête à faire même davantage".

Mais pour Barack Obama, "le plus dur reste à faire". Il a appelé les grands pays en développement à "prendre leur part" du combat contre le réchauffement, mais sans évoquer d'efforts supplémentaires de la part de son pays. Ce que personne n'attendait, tant l'administration américaine est prisonnière d'un agenda national crispé avec le débat sur l'assurance santé.

Le Japon en revanche a confirmé son objectif de réduction de 25% de ses émissions polluantes en 2020 "par tous les outils possibles", a souligné le Premier ministre Yukio Hatoyama, qui a annoncé un soutien financier et technologique renforcé aux pays en développement.

M. Sarkozy a d'ailleurs souhaité une "initiative particulière pour l'Afrique" et qu'un chapitre à part lui soit consacré dans l'accord de Copenhague.

D'un format inédit, ce sommet s'est poursuivi en tables rondes, les dirigeants étant appelés à plancher sur les principales dispositions du futur accord: l'idée de ce sommet était qu'en rentrant chez eux, ils soient en mesure de donner des consignes politiques claires à leurs négociateurs, a rappelé Janos Pasztor, directeur du Climat auprès de M. Ban.

En ouverture, Ban Ki-moon les a prévenus qu'un échec à Copenhague serait "moralement inexcusable, économiquement à courte-vue et politiquement mal avisé".

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