Le président du Togo, Faure Gnassingbé, et la plupart des chefs d'Etats africain se retrouvent vendredi soir au Qatar pour évoquer la crise financière internationale à la veille d'une conférence de l'Onu sur le financement du développement. Les participants doivent examiner, selon les organisateurs, des propositions du Qatar sur une réforme du système financier international, incluant un instrument de surveillance des trente premières banques mondiales, et un système d'alerte sur les crises financières au sein du Fonds monétaire international (FMI).
La réunion a été souhaitée par le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon et les autorités du Qatar, petit mais riche monarchie gazière du Golfe, ont donné suite à cette idée.Il doit s'agir d'une "réunion-retraite de haut niveau, avec des dirigeants du G-20 et d'autres, pour discuter de la crise financière mondiale", avait indiqué la porte-parole adjointe de M. Ban, Marie Okabe.
M. Ban entend notamment insister sur la nécessité d'intégrer la lutte contre la pauvreté et les mesures à envisager contre le réchauffement climatique dans tout plan global d'action contre la crise économique et financière.
"Le sommet qui précède la conférence de l'Onu sera entièrement consacré à la crise financière actuelle et les interventions seront axées sur les moyens d'y remédier", a déclaré à la presse Mohammad Roumaïhi, assistant du ministre des Affaires étrangères du Qatar, à la veille de ce rassemblement.
A partir de samedi et jusqu'au 2 décembre, une conférence se déroulera à Doha au niveau ministériel sur le financement du développement autour des objectifs du millénaire de l'ONU.
Les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), approuvés par les dirigeants mondiaux en 2000, sont la réduction de moitié de l'extrême pauvreté à l'horizon 2015 par rapport à ses niveaux de 1990, le recul des grandes pandémies, de la mortalité infantile et de l'illettrisme.
La Banque mondiale a appelé de son coté les pays donateurs à augmenter leurs aides aux pays en développement.
Ces pays "se trouvent à la merci d'une crise qu'ils n'ont pas produite", a souligné jeudi dans un communiqué le président de la banque Robert Zoellick, avertissant qu'"un retour au protectionnisme et au nationalisme économique de la part des pays développés ne ferait qu'aggraver le dommage" subi par les pays en développement.
Un forum des ONG organisé à Doha avant la conférence a quant à lui durement critiqué les pays occidentaux, appelant à "mettre fin à la mainmise américaine sur le système financier international", selon son projet de déclaration.
Ziad Abdel Samad, qui dirige un collectif d'ONG arabes, a souhaité "l'émergence d'un ordre mondial qui permette aux nations de formuler des politiques économiques adéquates" de nature à favoriser le développement.