Diplomatie

Le Conseil de sécurité soutient le projet de Charte de Lomé

Robert Dussey lundi au Conseil de sécurité à New York

Le Conseil de sécurité a organisé lundi un débat de haut niveau consacré à la piraterie et vols à main armée en mer dans le Golfe de Guinée. Un débat auquel était convié Robert Dussey, le ministre togolais des Affaires étrangères, dont le pays organisera au mois d’octobre un sommet sur la sécurité maritime.

M. Dussey a souligné que l’initiative du Conseil témoignait tout l’intérêt qu’il porte à la promotion de la paix, de la sécurité et la stabilité, notamment en Afrique.

Le Conseil de sécurité a invité les Etats de la région du Golfe de Guinée à coopérer pour lutter contre les actes de piraterie et les vols à main armée en mer menaçant la navigation internationale, la sécurité et le développement économique de la région.

C'est la première fois en près de cinq ans que le Conseil consacre une réunion à cette question, a noté à cette occasion le Sous-Secrétaire général des Nations Unies aux affaires politiques, Taye-Brook Zerihoun.

M. Zerihoun a souligné qu'au cours des dernières années, il y a eu une baisse notable des actes de piraterie et de vols à main armée en mer dans le golfe de Guinée. « Toutefois, l'insécurité en mer reste une source de préoccupation dans la région », a-t-il ajouté. Au premier trimestre 2016, le Bureau international maritime a enregistré six attaques et six tentatives d'attaque dans le golfe de Guinée.

Selon M. Zerihoun, la lutte contre la piraterie exige souplesse et capacité d'adaptation dans la mesure où ceux qui commettent des actes illégaux en mer sont très bien informés et utilisent des méthodes de plus en plus sophistiquées. « Les initiatives visant à s'occuper du développement socio-économique et à affronter le manque d'emplois sont également nécessaires pour fournir des perspectives aux populations marginalisées qui peuvent être impliquées dans des activités de piraterie, notamment les jeunes », a-t-il ajouté.

Dans une déclaration publiée par la Présidence du Conseil, les membres du Conseil de sécurité déclarent être profondément préoccupés « par le nombre et la violence des actes de piraterie et vols à main armée qui auraient été perpétrés en mer dans le golfe de Guinée depuis 2014 » et condamnent énergiquement « les assassinats, enlèvements, prises d'otages et vols que commettent les pirates qui sévissent dans le golfe de Guinée ».

Ils demandent aux Etats de la région et à toutes les parties prenantes concernées « de redoubler d'efforts pour obtenir que tous les gens de mer otages dans le golfe de Guinée ou aux alentours soient libérés immédiatement sains et saufs ».

Le Conseil prie instamment les Etats membres des Nations Unies et les organisations internationales compétentes « d'aider les Etats de la région et les organisations régionales et sous-régionales à veiller à ce que les mesures nécessaires soient prises pour empêcher que les produits d'actes de piraterie et de vols à main armée commis en mer contribuent au financement du terrorisme ».

Selon le Conseil, il est « essentiel de coordonner l'action menée au niveau régional pour lutter contre la menace que représentent les actes de piraterie et les vols à main armée commis en mer ».

Il se félicite de l'initiative prise par l'Union africaine d'organiser un Sommet extraordinaire sur la sécurité et la sûreté maritimes et le développement en Afrique, à Lomé, le 15 octobre 2016, en vue notamment d'adopter un texte sur la sécurité et la sûreté maritimes et le développement économique et social en Afrique. Il invite la communauté internationale et les partenaires bilatéraux et multilatéraux à y participer activement et à l'appuyer.

Robert Dussey a indiqué que le sommet de Lomé devait déboucher sur l’adoption et la signature d’une Charte africaine relative à la sécurité et à la sûreté maritimes et au développement.  

‘Appelé à contribuer à la mise en œuvre de la Stratégie africaine intégrée pour les mers et les océans (Stratégie AIM 2050), ce projet de charte met en relief l’importance de la coopération régionale et internationale contre la piraterie maritime, les trafics illégaux de tout genre transitant par la mer, la pêche illicite non déclarée et non réglementée et la pollution de l’environnement marin. Son adoption permettrait aux Etats africains d’accroître l’efficacité de la surveillance de leurs espaces maritimes et côtiers grâce aux échanges et au partage d’informations  ainsi qu’au renforcement de leur coopération en matière d’entraide judiciaire dans le cadre des poursuites contre les auteurs présumés de ces actes’, a-t-il déclaré.

A l'initiative de cette réunion, on trouve la Chine qui préside actuellement le Conseil de sécurité et le Sénégal et l'Angola, membres non-permanents.

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