Diplomatie

Le Togo et le Qatar, artisans discrets du rapprochement Kigali–Kinshasa

Washington se prépare à vivre un moment diplomatique décisif ce jeudi. Le président américain Donald Trump réunira le président rwandais Paul Kagamé et son homologue de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, pour signer deux accords majeurs destinés à apaiser des décennies de tensions dans la région des Grands Lacs et à ouvrir la voie à d’importants investissements occidentaux dans les minerais stratégiques.

L'article publié jeudi par Mena Today © DR

Washington se prépare à vivre un moment diplomatique décisif ce jeudi. Le président américain Donald Trump réunira le président rwandais Paul Kagamé et son homologue de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, pour signer deux accords majeurs destinés à apaiser des décennies de tensions dans la région des Grands Lacs et à ouvrir la voie à d’importants investissements occidentaux dans les minerais stratégiques.

Mais derrière cette mise en scène internationale, deux acteurs-clés ont patiemment façonné les conditions du rapprochement : le Togo et le Qatar, véritables chevilles ouvrières de la médiation, révèle Mena Today.

Faure Gnassingbé, la voix africaine qui apaise et rassemble

Désigné par l’Union africaine comme médiateur du conflit entre la RDC et le Rwanda, Faure Gnassingbé, président du Conseil du Togo, sera présent à Washington aux côtés des trois chefs d’État. Sa participation n’a rien de protocolaire.

Selon Mena Today, le leader togolais a mené, ces derniers mois, une intense diplomatie navette, multipliant les consultations discrètes avec Kigali, Kinshasa et les partenaires internationaux. Son objectif : maintenir ouverts les canaux de dialogue au moment où les combats reprenaient dans l’est de la RDC.

Une source proche du dossier résume ainsi le rôle togolais :
« Le Togo offre une voix africaine crédible, neutre et capable de parler à tout le monde. »

Qatar, la puissance silencieuse qui façonne les accords

Autre acteur déterminant : le Qatar, co-médiateur central aux côtés des États-Unis.
Doha a contribué à bâtir l’architecture du plan de paix en cours de finalisation, grâce à son réseau diplomatique tentaculaire et sa capacité à créer des passerelles entre Washington, Kigali, Kinshasa et l’Union africaine.

D’après les informations rapportées par Mena Today, le Qatar a joué un rôle crucial en : maintenant la pression pour une désescalade, en garantissant la continuité du processus de dialogue et en facilitant l’adhésion de partenaires régionaux et internationaux au cadre proposé.

La rencontre de jeudi doit officialiser : un pacte d’intégration économique conclu en novembre entre la RDC et le Rwanda et un accord de paix proposé par Washington, signé en juin mais resté inappliqué.

La Maison Blanche espère que cette double signature stabilisera l’est de la RDC assez longtemps pour permettre l’afflux de milliards d’investissements occidentaux dans le cobalt, le cuivre, le lithium, l’or et d’autres minerais critiques — un enjeu stratégique au moment où Washington cherche à réduire sa dépendance vis-à-vis de la Chine.

Malgré cette dynamique diplomatique, la situation sur le terrain reste extrêmement volatile.

Mardi, l’armée congolaise et les rebelles du M23 se sont mutuellement accusés de violer le cessez-le-feu.

Le porte-parole du gouvernement congolais, en visite à Washington, a accusé Kigali de « ne pas vouloir la paix ».

Le M23, soutenu par le Rwanda selon plusieurs rapports onusiens, ce que Kigali nie, n’est pas invité à Washington et ne sera pas lié par l’accord.

Les tensions entre Kigali et Kinshasa nourrissent des cycles de guerre depuis près de 30 ans.
Les deux guerres du Congo (1996–2003) ont fait plusieurs millions de morts. Les récents gains territoriaux du M23 — qui a capturé les deux plus grandes villes de l’est de la RDC cette année — ont ravivé la crainte d’un embrasement généralisé.

Washington, Doha… et Lomé : un trio diplomatique inédit

Jeudi, lorsque les dirigeants congolais et rwandais apposeront leur signature, ce sera aussi la victoire d’une médiation africaine incarnée par Faure Gnassingbé, et d’un partenariat diplomatique hors norme entre le Qatar et les États-Unis.

Comme le souligne Mena Today, le Togo portera à Washington la voix d’un continent qui veut une paix durable, une sécurité renforcée, une intégration économique régionale et une sortie du cycle infernal des violences.

Un moment historique, fragile, mais porteur d’espoir, que la communauté internationale observera de très près.

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