Diplomatie

Michel de Bonnecorse et le mélange des genres

Dans une interview accordée à RFI vendredi dernier, Michel de Bonnecorse, l'ancien conseiller Afrique du président Jacques Chirac reconnaît explicitement qu'il a donné l'ordre de rétablir le mandat d'arrêt contre Charles Debbasch, l'ancien doyen de l'université d'Aix-Marseille (Sud de la France) et ministre conseiller à la présidence de la république du Togo. « L'affaire a été signalée par moi-même (au garde des Sceaux, ndlr), explique M. de Bonnecorse. Une initiative étrange et qui semble en tout cas illégale.

##S_B##Voici la transcription du reportage diffusé par Radio France Internationale le 18 mai (édition de 7h30 TU)

C'est à la suite d'un banal contrôle de la police des frontières que Charles Debbasch a été interpellé à l'aéroport de Bruxelles. Le conseiller juridique de Faure Gnassimbé s'apprêtait alors à partir pour le Maroc, aussitôt informée de cette arrestation, l'ambassade du Togo en Belgique, et selon nos informations, est intervenue pour rappeler aux autorités Belges que l'ancien doyen de la fac de droit d'Aix en Provence bénéficie d'une immunité diplomatique, reste que pour Charles Debbasch la raison de sa rapide libération est ailleurs.

Interview de Charles Debbasch

Moi, j'ai argué de la nullité du mandat d'arrêt, moi je suis fidèle aux règles juridiques, je suis professeur de droit et je trouve ahurissant que la république française se comporte parfois comme un état bananier, et qu'un mandat d'arrêt qui a été régulièrement levé par l'autorité judiciaire ait été rétabli sur l'ordre d'un personnage qui était alors à l'Elysée et qui n'y est plus aujourd'hui. C'est Monsieur de Bonnecorse, un de mes anciens étudiants d'Aix en Provence.

L'ancien patron de la cellule Afrique de l'Élysée dément les accusations de Charles Debbasch et assure qu'il s'est contenté d'alerter les autorités compétentes sur les incohérences de cette affaire.

Interview de Michel de Bonnecorse

C'est la machine judiciaire qui l'a décidé et je ne suis pas intervenu. En revanche, on était dans une situation de paradoxe puisque la justice française avait délivré un mandat d'arrêt international et qu'en même temps un juge d'application des peines permettait à Monsieur Debbasch de venir à Paris. Donc Monsieur Debbasch pouvait être arrêté à l'étranger et il circulait librement en France, donc l'affaire a été signalée au cabinet du garde des sceaux qui a mis bon ordre.

Par vous-même ?

Michel de Bonnecorse :

L'affaire a été signalée par moi-même, oui.

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