Diplomatie

Où est passé le véhicule immatriculé au Togo ?

Au troisième jour de leur disparition, on était toujours sans nouvelles mercredi de Robert Fowler, l'envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU pour le Niger, et de son assistant Louis Guay, deux diplomates canadiens qui se sont volatilisés dimanche soir à l'ouest de Niamey. Le porte-parole du gouvernement et ministre de la communication, Mohamed Ben Omar, a indiqué que les recherches se poursuivaient.

Acte crapuleux ou politique, la disparition inexpliquée des deux hommes et de leur chauffeur nigérien tombe à un mauvais moment pour les autorités nigériennes qui sont en pleines célébrations, en présence d'invités étrangers, du cinquantenaire de la République du Niger, notamment dans la ville de Tillaberi. Précisément la région où les deux Canadiens ont disparu.En prévision de ces festivités, un dispositif de sécurité exceptionnel avait été mis en place dès la semaine dernière sur la centaine de kilomètres qui séparent Niamey de Tillaberi, la route qu'ont forcément dû emprunter Robert Fowler et Louis Guay.

Le président Mamadou Tandja devrait probablement évoquer l'affaire dans le message à la nation attendu mercredi soir sur les médias publics.

Signe d'un certain embarras, les medias d'état se contentent depuis mardi de reprendre les communiqués officiels.

L'affaire est d'autant plus gênante que les deux diplomates n'ont pas disparu dans la zone de conflit (interdite aux étrangers et à la presse) depuis deux ans entre les forces régulières nigériennes et un groupe rebelle touareg (Mouvement des Nigériens pour la Justice, MNJ), mais à un bon millier de kilomètres de là, à seulement quelques dizaines de kilomètres de la capitale.

Selon M. Ben Omar, les autorités ont été alertées de leur disparition lundi vers 03H00 du matin, lorsque leur véhicule a été découvert dans les environs de la localité de Karma.

Apparemment les diplomates ont disparu après une excursion sur un site aurifère exploité par la société canadienne Etruscan Resources à Samira, une localité sur la rive droite du fleuve Niger à laquelle on accède par une route en latérite après avoir traversé le fleuve Niger en bac.

Selon M. Ben Omar, leur véhicule a été découvert sur la rive gauche près de l'embarcadère du bac qui effectue des navettes entre les deux rives. Ils étaient donc sur le chemin de retour vers Niamey.

A l'intérieur de leur véhicule on a retrouvé trois téléphones, un appareil photo et un blouson, ce qui tendrait a priori à exclure la piste crapuleuse.

Pour épaissir le mystère, selon le porte-parole du gouvernement, la voiture du fonctionnaire de l'ONU avait été suivie dès sa sortie de Niamey par un autre véhicule non identifié immatriculé au Togo. Véhicule qui n'a apparemment pas été retrouvé.

Du côté des mouvements rebelles touareg, on nie farouchement toute implication dans ces disparitions.

Après avoir dans un premier temps revendiqué l'"enlèvement" sur son site internet, le Front des Forces de redressement" (FFR) a "formellement démenti être impliqué".

"Ce type d'action est contraire à la vision et l'approche du FFR", a affirmé au téléphone le chef du FFR Mohamed Awtchiki Kriska, une figure de la révolte touareg des années 1990.

Quant au principal mouvement rebelle touareg, le MNJ, il s'est dit "stupéfait et consterné" par la disparition des diplomates, assurant qu'il allait "mettre tout en oeuvre pour démasquer ou aider à démasquer les auteurs ainsi que leurs commanditaires", selon un commentaire diffusé sur son site internet.

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