Diplomatie

Tous égaux !

Le président togolais, Faure Gnassingbé, se trouve depuis vendredi à Lisbonne où il participe au Sommet Europe-Afrique. Européens et Africains vont tenter de lancer un nouveau "partenariat" d'égal à égal.

"L'Europe a besoin de l'Afrique autant que l'Afrique a besoin de l'Europe", a déclaré à l'ouverture du sommet le président ghanéen John Kufuor, qui assure la présidence tournante de l'Union africaine."C'est un sommet entre égaux, nous sommes tous égaux ici", a déclaré le Premier ministre portugais José Socratès, hôte de ce 2e sommet UE-Afrique qui rassemble près de 70 chefs d'Etat et de gouvernement.

"Il y a sept ans que se tenait le sommet du Caire. Ces sept années où rien ne s'est produit de significatif ont porté préjudice à l'essor de notre coopération. Ca nous a empêché de faire face aux nouveaux défis à affronter", a-t-il continué, soulignant le "devoir de relancer de façon urgente le dialogue politique" entre les deux continents voisins.

Le 2e sommet UE-Afrique, prévu en 2003, a été sans cesse repoussé les Européens étant divisés sur l'opportunité d'inviter le président Mugabe, interdit de séjour dans l'UE en raison des violations des droits de l'Homme de son régime.

Mais, malgré le boycott du sommet par le Premier ministre britannique Gordon Brown, les Européens ont préféré accueillir Robert Mugabe, et devraient lui dire en face ce qu'ils pensent de son régime.

"Nous devons parler de tout. Les sujets sur lesquels nous avons facilement un accord" mais aussi "la situation au Darfour, les accords de partenariat économique, les droits de l'Homme et la gouvernance", a estimé le commissaire européen au Développement Louis Michel.

Si un demi siècle après la décolonisation, l'Europe se tourne résolument vers l'avenir de sa relation avec l'Afrique, où son influence historique est de plus en plus concurrencée par la Chine, les Africains semblent avoir plus de mal à tourner la page.

"Durant 500 ans, les relations entre nos continents n'ont pas été une relation heureuse", a souligné M. Kufuor, citant "la traite abominable des esclaves", la colonisation, et l'apartheid.

"Ce sommet est important pour corriger cette injustice de l'histoire", a-t-il ajouté.

"Le continent africain a beaucoup de problèmes de développement, surtout de sous-développement, liés à des causes historiques, surtout la colonisation", a également déclaré le Premier ministre marocain El Fassi Abbas, rejetant le "paternalisme".

A veille de l'ouverture du sommet, le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi avait ouvert les hostilités en exigeant des "compensations pour la période coloniale" lors de laquelle les richesses de l'Afrique avaient été "spoliées".

"Les colonisateurs ont déjà payé des sommes considérables pendant des décennies (...) On n'a pas de leçon à recevoir de ce point de vue", lui a répondu samedi Louis Michel.

Cinq grands thèmes ont été choisis pour ce sommet par l'UE et l'Afrique: Paix et sécurité; Démocratie et droits de l'homme; Commerce et développement; changement climatiques/énergie; Migrations et emplois.

M. Socrates a promis une discussion "franche, un dialogue sans tabou, sans thème interdit".

"Il nous appartient de faire de ce sommet une fenêtre d'espoir pour la tragédie des réfugiés, en Somalie, au Darfour, c'est notre devoir, notre responsabilité", a-t-il estimé.

Dimanche, les chefs d'Etat et de gouvernement adopteront formellement cette "stratégie conjointe", accompagnée d'un plan d'action définissant huit partenariats prioritaires à mettre en oeuvre dans les trois ans, avant un prochain sommet, théoriquement prévu en 2010 en Afrique.

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