La crise alimentaire de 2008 en Afrique a provoqué une "aggravation du déficit budgétaire" dans les huit pays de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).
Ils ont dû prendre des mesures coûteuses, a indiqué mardi le ministre ivoirien de l'Economie et des Finances.Le déficit s'est établi à 5,7% en 2008 contre 5,1% en 2007, a déclaré le ministre Charles Koffi Diby (photo) à l'ouverture de la 13e conférence ordinaire des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UEMOA à laquelle participe le président du Togo, Faure Gnassingbé.
Cette situation est due aux "mesures budgétaires prises par les Etats pour lutter contre la cherté de la vie" en raison de la crise alimentaire mondiale, a-t-il assuré.
Marquée par le renchérissement des prix des denrées de première nécessité (riz, maïs, huile), la crise avait provoqué des manifestations parfois violentes dans certains pays de l'UEMOA, notamment au Burkina Faso, au Sénégal et en Côte d'Ivoire où un manifestant a été tué.
Par ailleurs, les "fortes" tensions sur les prix des céréales ont porté le taux d'inflation dans l'Union à 7,4% en 2008 contre 2,4% en 2007, selon M. Diby.
Au niveau des échanges extérieures, l'UEMOA a enregistré en 2008 un excédent global de 55,5 milliards de francs CFA (84,6 millions d'euros), un montant divisé par 12 par rapport à 2007 (689,6 milliards de FCFA).
Cependant, l'UEMOA a enregistré une croissance économique de 3,9% en 2008 contre 3,7% en 2007.
A l'ouverture de la session, étaient présents, outre Faure Gnassingbé, les présidents Boni Yayi (Bénin), Blaise Compaoré (Burkina Faso), Laurent Gbagbo (Côte d'Ivoire), Amadou Toumani Touré (Mali), ainsi que le Premier ministre nigérien Seïni Oumarou, le ministre sénégalais des Finances Abdoulaye Diop et le président intérimaire de Guinée-Bissau, Raimundo Pereira.
M. Compaoré a indiqué qu'ils examineraient un document sur la politique énergétique de la région, mais aussi les solutions envisagées pour faire face à la crise financière internationale.