
Selon la dernière édition d’Africa’s Pulse (Banque Mondiale) publiée ce 7 octobre, la croissance économique en Afrique subsaharienne poursuit sa remontée malgré un contexte mondial marqué par une forte incertitude sur les politiques économiques.
Selon la dernière édition d’Africa’s Pulse (Banque Mondiale) publiée ce 7 octobre, la croissance économique en Afrique subsaharienne poursuit sa remontée malgré un contexte mondial marqué par une forte incertitude sur les politiques économiques.
Après un creux en 2023, l’activité régionale devrait progresser de 3,8 % en 2025, contre 3,5 % en 2024, et accélérer encore pour atteindre en moyenne 4,4 % par an entre 2026 et 2027.
L’un des moteurs de cette reprise est le recul de l’inflation, même si son rythme varie selon les pays. Après un pic de 9,3 % en 2022, l’inflation médiane dans la région est tombée à 4,5 % en 2024, et devrait se stabiliser autour de 3,9 à 4,0 % en 2025-2026. Ce retour progressif à la stabilité des prix renforce la confiance des ménages et des entreprises, tout en ouvrant des marges de manœuvre pour la politique monétaire.
Croissance sans emploi : le talon d’Achille
Cependant, la croissance actuelle ne parvient pas à se traduire en opportunités d’emploi de qualité. Dans la plupart des pays de la région, les nouveaux entrants sur le marché du travail sont absorbés par des secteurs informels à faible productivité, où les perspectives de progression salariale, de réduction de la pauvreté et de mobilité sociale restent très limitées.
Les emplois salariés – généralement plus stables et mieux rémunérés – ne représentent que 24 % de l’emploi total, un chiffre encore plus faible si l’on exclut l’Afrique australe. Cette situation souligne un déséquilibre structurel entre les dynamiques économiques et la capacité des marchés du travail à générer des emplois décents.
Face à cette réalité, Africa’s Pulse appelle à un changement de paradigme : la région doit désormais s’appuyer sur un modèle de croissance fondé sur les entreprises de taille moyenne et grande, seules capables de soutenir durablement la productivité et la création d’emplois formels.
Ce tissu entrepreneurial intermédiaire reste sous-développé dans de nombreux pays africains, souvent pénalisé par un accès limité au financement, des infrastructures défaillantes et un cadre réglementaire peu incitatif. Stimuler son développement exige des réformes ciblées, un meilleur accompagnement institutionnel et un engagement politique fort.
La croissance revient, l’inflation recule, mais le défi de l’emploi reste entier. Si elle veut pleinement tirer parti de sa reprise économique, l’Afrique subsaharienne devra investir dans les piliers d’un marché du travail plus inclusif, productif et résilient.
Car au-delà des indicateurs macroéconomiques, ce sont les emplois qui traduisent la croissance en progrès réel pour les populations.
AFRICA PULSE OCTOBRE 2025.pdf
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