Eco & Finance

Le ministère des Finances affiche son bilan

L'hebdomadaire L'Union publié vendredi propose à ses lecteurs une intéressante rétrospective des évènnements économiques survenus au Togo en 2008. Le journal rappelle que tout a débuté fin 2007 avec la reprise de la coopération avec l'Union Européenne et le déblocage des reliquats des 6ème, 7ème et 8ème Fonds Européen de Développement (FED), puis de la notification du 9ème FED. L'année écoulée a été celle du retour du FMI et de la Banque mondiale avec des aides et des remises de dette.

Le Club de Paris a également tiré un trait sur une partie des sommes dues par le Togo, tout comme la BAD (Banque africaine de développement). Enfin, le Togo a rejoint en décembre la liste des pays pauvres très endettés, établie par la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI), et devrait bénéficier ainsi d'un dispositif permettant d'effacer sa dette.

« La poursuite de l'amélioration de la gouvernance économique et politique permettra au Togo d'accéder aux financements des institutions internationales multilatérales et bilatérales comme le Millenium Chalenges des USA, des prêts concessionnels et des dons », écrit L'Union.

Voici une sélection d'articles publiés par L'Union

Développement durable

Le Togo a son document de plaidoyer

Resté une initiative personnelle de l'Exécutif depuis son adoption en juin 2004, le Document de la Stratégie intérimaire de Réduction de la Pauvreté  (DSRP I) connaît désormais sa phase participative avec les acteurs locaux du secteur privé et de la société civile, ainsi que les partenaires au développement dont le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). Aussi les acteurs locaux se sont-ils embrigadés à Togoville pour apporter depuis le 24 décembre 2008 leurs idées au Document complet baptisé DSRP-C. La mouture est ensuite soumise à l'appréciation du gouvernement qui doit internaliser les contributions des populations collectées par les différentes équipes de la société civile.

A la fin, le Document complet de la Stratégie de Réduction de la Pauvreté  (DSRP-C) restera pour les cinq prochaines années la Bible des acteurs de développement au Togo. En clair, il est le seul document de plaidoyer à partir duquel se constitueront tous les projets à soumettre au financement extérieur. Et les bailleurs de fonds auront à chaque fois un regard sur le DSRP-C pour cibler les décaissements en faveur des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD).

Le DSRP-C vise essentiellement l'amélioration de la gouvernance politique et économique, la consolidation du processus de relance économique et de promotion du développement durable et le développement des secteurs sociaux, des ressources humaines et de l'emploi. La stratégie devra permettre au pays d'atteindre le point d'achèvement de l'initiative PPTE pour un allègement substantiel du fardeau de la dette togolaise afin d'assurer la réalisation des OMD.

Les deux préoccupations des OSSC

La contribution nationale de la Coordination des organisations syndicales et de la société civile pour le DSRP (COSSC/DSRP) a été officialisée le 5 décembre 2008 à Tsévié.  Les organisations syndicales et de la société civile (OSSC) veulent ainsi conserver et renforcer le principe de base de leur action qui est de renforcer et de responsabiliser les communautés de base dans leur lutte contre les divers aléas en leur apportant l'appui conseil nécessaire, en se positionnant davantage comme un partenaire de développement de l'Etat dans la lutte contre la pauvreté au Togo. Pour ce faire deux préoccupations majeures formulées tendent à optimiser les chances de réussite dans la misse en Œuvre du DSRP-C.

Par rapport aux axes et programmes du DSRP-C, le grand défi pour les OSSC du Togo se repose essentiellement sur la mise place et l'animation d'un cadre permanent de concertation entre les différentes composantes de la Société civile et le renforcement de capacités techniques (au plan plaidoyer et le lobbying, le contrôle citoyen de l'action publique, …) et opérationnelles. Au regard des programmes, les OSSC estiment qu'un programme supplémentaire pour leur promotion s'avère nécessaire et peut se décliner en actions comme l'organisation de la société civile, l'institutionnalisation du statut juridique de la Société civile, le renforcement de capacités des OSSC, le financement des OSSC, et la mise en place d'un système d'information et de communication assortie de base de données. De quoi ressortir la volonté manifeste du Gouvernement togolais de ne laisser aucune couche socio professionnelles de la société pour compte. La mise en Œuvre de ce programme incombe aux OSSC elles-mêmes qui auront pour mission de faire en sorte que toutes les OSSC s'y retrouvent et se reconnaissent.

Par rapport à l'implication des OSSC dans la mise en Œuvre du  DSRP-C, leur participation ou implication effective à la mise en Œuvre des différents programmes du DSRP-C est indispensable. Particulièrement la mise en Œuvre des programmes ayant trait à la réduction de la pauvreté, l'accès aux services essentiels, la relance de l'économie agricole, l'environnement, l'éducation et la formation, etc., pour plus d'efficacité, devraient être relayés à la base par les OSSC. L'importance du rôle joué par les OSC dans les secteurs sociaux notamment en matière d'éducation, d'alphabétisation, d'agriculture, de formation, de santé ainsi que de promotion du genre et des activités génératrices de revenus (AGR) n'est plus à démontrer.

Revendications sociales

L'ISTT en autocritique début 2009

A quoi sert l'Intersyndicale des travailleurs du Togo (ISST)? Que fait-on avec l'ISTT? Qui fait quoi au sein du groupe? Que doit-on en conclure? Autant de questions sans réponse qui hantent les dinosaures de l'ISTT, au point qu'un fort courant de suspicion empêche aujourd'hui les porte-parole des travailleurs sans voix d'exprimer véritablement leurs doléances. A la sortie de la récente audience avec le Premier ministre Gilbert Houngbo, le fait de déclarer que la primeur de l'information est réservée à la base semble cacher le malaise. Jusque-là, la base attend.

Selon une confidence proche de l'ISTT, «cela a été beaucoup plus la première rencontre de prise de contact avec le Premier ministre depuis sa nomination, avant de s'ouvrir à une répétition des revendications traditionnelles». Et de poursuivre qu'au tout début du mois de janvier, l'union syndicale sera en conclave pour réfléchir. En clair, il faudra se dire en interne la vérité, reconnaître les dérives des uns et des autres. Car le constat est fait que les travailleurs, lassés par les attitudes de corruptibilité d'un passé récent, ont l'impression de se laisser aller à une autre mésaventure. Au lendemain du vote du budget 2009, on ne voit pas clairement où on est conduit, confie un censeur de lycée.

La même source confie qu'un climat d'identification traverse l'Intersyndicale. Entre eux, contrairement aux vertus syndicales, les leaders se rangent aujourd'hui en des catégories distinctes. Avec la précision que les habitués du sérail des travailleurs peuvent aisément voire qu'il y a le troisième larron sur les cinq leaders qui joue bien le rôle au moment de faire la décision. Au point d'ironiser pour plutôt féliciter le politique.

L'autre scandale est que certains prient déjà à une dissolution pure et simple voire une refonte de l'ISTT, sans jamais confirmer l'intention de vouloir créer un autre regroupement de centrales syndicales sur la base de l'affinité. Ce qui est difficile à réaliser, vu le bras de fer qui est en faveur de la minorité, si l'on s'en tient à l'effectif des leaders syndicaux qui animent l'Intersyndicale des travailleurs du Togo.

Pour constituer le stock de sécurité

Le sac de maïs augmenté à 18.000 F

Dans le prolongement de la récente flambée incompréhensible du prix du maïs au Togo, le pouvoir de Faure Gnassingbé s'est décidé à garantir la sécurité alimentaire, à défaut de la souveraineté alimentaire. L'autre objectif recherché veut qu'on lutte contre les réseaux de spéculateurs qui ont profité de l'opération d'achat du Programme alimentaire mondial (L'Union n°158 du 26 décembre 2008). Depuis le début de semaine, l'Exécutif a donc débloqué une somme de deux milliards de francs CFA pour collecter les céréales (maïs, riz, sorgho, mil) dans les zones de production dès le 2 janvier prochain en vue de garnir les magasins de l'Agence nationale de sécurité alimentaire (ANSAT).

12.000 tonnes de céréales doivent être rassemblées dans un délai de 30 jours, c'est-à-dire à la fin janvier 2009. En réalité, c'est la rondelette cagnotte de 1,6 milliard de francs qui est destinée à constituer le stock de sécurité, à raison de 1,4 milliard pour le maïs, 150 millions pour le riz local usiné, 56 millions pour le mil et 56 millions pour le sorgho.

Dans cette optique, une réunion a eu lieu le mardi dernier entre l'ANSAT et les groupements de paysans pour étudier les modalités de constitution dudit stock. «Il s'est agi d'une réunion périodique que l'ANSAT entretient avec les producteurs sur le plan national», a précisé le Colonel Ouro Koura Agadazi, directeur de l'ANSAT. Aux termes des discussions, il a été décidé de commun accord de fixer le prix d'achat du maïs auprès des paysans à 18.000 francs le sac de 100 kg, soit 450 francs le bol. L'opération se réalisera exclusivement avec les trois grandes centrales organisées de producteurs à savoir la Centrale des producteurs de céréales (CPC), le Mouvement alliance paysanne du Togo (MAPTO) et la Coordination togolaise des paysans (CTOP). Le prix d'achat du riz usiné blanc est pour sa part fixé à 40.000 francs le sac de 100 kg. Avec la forte précision que l'accent sera mis sur la qualité des céréales fournies. Comme au marché, les prix ont été arrêtés après une moyenne des différentes offres faites par les producteurs et l'ANSAT.

Le moins qu'on puisse dire, c'est que les organisations de paysans se sentent soulagées. Car, à l'issue d'une première rencontre le 18 septembre 2008, le prix d'achat du sac de 100 kg de maïs avait été fixé à 14.000 francs CFA. Mais, «entre-temps, les données ont changé avec la flambée du prix du mais dans les lieux de consommation, c'est-à-dire les marchés, entretenue par les réseaux de spéculateurs. Par rapport à cette donne, l'Etat a mis à la disposition de l'ANSAT les moyens financiers pour lui permettre de collecter rapidement les stocks de céréales pour répondre en 2009 aux besoins alimentaires des consommateurs togolais», a renchérit le Col. Agadazi. Et d'ajouter qu'il est plus que nécessaire de mener des actions de grande envergure au niveau des marches de production. «Avec ce signal fort du gouvernement, nous allons revenir au niveau des marchés de production pour stimuler les prix au niveau de la production, mais en même temps contenir les velléités de hausse au niveau des marchés de consommation», conclut-il.

Rappelons qu'après le 18 septembre, les paysans avaient senti un fléchissement dans l'action du gouvernement à travers l'ANSAT, ce qui les obligea à céder leurs stocks à moindre coût aux commerçants qui les revendent à un prix exagéré dans les marchés de consommation. Le nouveau stock à constituer sera revendu courant mai à un prix subventionné dans les kiosques ANSAT provisoirement fermés pendant les temps de récolte.

La bourse des produits agricoles pour 2009

L'autre information livrée aux groupements de paysans reste l'imminence de la bourse des produits agricoles. Et, visiblement, tout se fera vite pour son effectivité courant 2009. Comme nous l'évoquions dans notre dernière parution. Selon les explications de Dr Birregah Charles, l'un des tenants du nouvel instrument, la bourse agricole devra permettre au paysan togolais de s'approprier le marché national et aussi s'ouvrir à l'extérieur. «La bourse est la solution à la famine, l'instrument privilégié pour développer l'agriculture, contrairement à la méthode du prix administré à travers le collectivisme pratiqué dans l'ex Union soviétique», a-t-il dit. Autrement, la bourse sert à rencontrer l'offre et la demande, c'est-à-dire les acheteurs et les vendeurs, pour avoir à chaque moment un prix d'équilibre, un prix qui encourage le paysan à produire et le consommateur à pouvoir pourvoir convenablement à toutes les matières premières dont il a besoin. Ce qui va casser la spéculation ou le phénomène de la vie chère.

«A travers la bourse, il va falloir développer au niveau des céréales les contrats à terme, c'est-à-dire maîtrisant les acteurs sur la bourse, des contrats seront faits pour les saisons prochaines. Conséquence : le paysan étant sûr d'écouler sa marchandise sera motivé davantage et produira plus», a précisé Dr Birregah qui y trouve déjà une manière de provoquer désormais un exode urbain pour s'adonner à la terre. Plus est, la bourse va permettre aux bourgades de se développer et à l'Etat d'avoir la vérité sur les chiffres et la quantité annuelle consommée afin d'adapter une politique appropriée. Des investissements privés pourront aussi faire leur intrusion dans le développement agricole au travers de la bourse agricole. L'Agence nationale de sécurité alimentaire sera l'instrument privilégié et fiable qui représentera le pouvoir public pour garantir les contrats et assurer la livraison des quantités de céréales du producteur jusqu'au consommateur.

L'innovation consistera à doter la bourse des standards modernes qui permettent au paysan de communiquer son prix et les quantités disponibles. L'outil informatique sera ainsi utilisé pour annoncer en temps les prix sur tout le territoire. De quoi lutter contre la mévente et les récoltes perdues. Le tout vise à accroître la production locale et améliorer le circuit de distribution des céréales et produits vivriers locaux.

Le projet de bourse agricole est déjà actif au Niger, au Mali et, depuis avril 2008, en Ethiopie.

BILAN ECONOMIQUE 2008 AU TOGO

Très regardants depuis quelques années pour un retour à l'orthodoxie financière dans la gestion des fonds publics au Togo, après leur grand retour, la Banque mondiale et la Banque africaine de développement ont bouclé 2008 par des missions d'échanges et de soutien. Pour le compte de la Banque mondiale, la première mission dénommée «Secteur financier et Gouvernance» a eu pour objectif d'accompagner le Togo dans l'assainissement du secteur financier. La seconde mission «Relance économique» pour une évaluation de la réalisation des mesures programmées dans le cadre de la Coopération avec la Banque Mondiale a préparé un appui budgétaire en 2009.

La mission de la BAD participe à la validation de la stratégie par pays intermédiaire. La reprise de la coopération s'est faite après l'apurement de la dette du Togo envers cette institution grâce à un don FAD de 14,57 millions d'UC provenant de la Facilité des Etats Fragiles (FEF). Un atelier avait été ainsi animé le 11 décembre 2008 à Lomé avec les partenaires au développement, la Société Civile et le Gouvernement. Un Programme d'Appui aux Réformes et à la Gouvernance (PARG) qui est en négociation viendra compléter le Programme d'Appui aux Renforcements des Capacités Institutionnelles (PARCI) qui prend fin en septembre 2009.

 

Les résultats des reformes opérées

Le Togo a renoué avec la Communauté Economique et Financière internationale. Cela est le résultat des différents programmes de réformes politiques et économiques mis en place par les autorités togolaises depuis 2005. Aujourd'hui, presque tous les bailleurs de fonds ont décidé d'accompagner le gouvernement et les résultats sont publiés par le Secrétariat Permanent chargé des réformes économiques et des programmes avec les bailleurs de fonds (SP-PRPF), institution rattachée au ministère des Finances.

Année 2007 : Reprise de la coopération avec l'Union Européenne et déblocage des reliquats des 6ème, 7ème et 8ème Fonds Européen de Développement (FED), puis notification au Togo du 9ème FED (2008-2012).

Année 2008 : 21 avril 2008 : Le Fonds Monétaire International (FMI) a alloué au Togo une somme d'un montant de 108 millions de dollars US soit 49 milliards de francs CFA environ au taux de 450 FCFA le dollar US sur trois (3) années pour soutenir les réformes en vue de la relance de l'économie dont 13 millions de dollars US, soit 9 milliards de francs CFA environ, sont décaissables immédiatement. Ces ressources doivent servir prioritairement à combler le déficit du budget de l'Etat qui a été voté par l'Assemblée Nationale pour un montant de 42 milliards de francs CFA. Avec les 9 milliards de francs CFA, le solde du déficit budgétaire sera de 33 milliards de francs CFA (42 – 9) environ dont le financement est à rechercher.

29 mai 2008 : la Banque Mondiale a accordé une somme d'un montant de 170,7 millions de dollars US, soit 76,5 milliards de francs CFA, dont 153 millions de dollars US, soit 68,850 milliards de francs CFA, pour l'apurement des arriérés et le reliquat de 17,7 millions de dollars US, soit 7,6 milliards de francs CFA, pour soutenir le budget, en vue d'aider les autorités à faire face aux échéances envers cette institution jusqu'à la fin de l'année 2008. A ce montant s'est ajouté le don LICUS d'un montant de 17,2 millions de dollars US qui a été rétrocédé aux AGAIB chargés du développement communautaire au Togo.

12 juin 2008 : les créanciers bilatéraux du Club de Paris ont procédé au traitement des arriérés du Togo envers ces derniers d'un montant de 327 millions de dollars US, soit 147 milliards de francs CFA environ, selon l'accord de Naples : 67% de ces arriérés ont été annulés, soit 98,5 milliards de francs CFA et 33% rééchelonnés, soit 48,5 milliards de francs CFA, avec un différé de 3 ans. Les remboursements devraient commencer à partir de 2011 si jusque-là le Togo n'a pas atteint le point d'achèvement.

24 juillet 2008 : La Banque Africaine de Développement (BAD), a procédé à une opération similaire d'annulation des arriérés envers cette institution pour un montant de 10 milliards de francs CFA environ. Cette opération a permis au Togo de renouer avec toutes les institutions financières multilatérales internationales à l'exception de la Banque Européenne d'Investissement (BEI) avec laquelle les discussions sont engagées pour qu'un accord soit trouvé dans le cadre de coopération avec la Commission de l'Union Européenne (UE).

21 septembre 2008 : Suite à la revue concluante du programme de réforme avec les institutions de Bretton Woods et la catastrophe naturelle (inondations) que le Togo a connu, le Conseil d'Administration du FMI s'est réuni et approuvé un décaissement additionnel de 7 milliards de FCFA environ sur les 40 milliards de FCFA restants.

23 et 24 novembre 2008 : Les Conseils d'Administrations du FMI et de la BM ont respectivement inscrit le Togo au point de décision de l'Initiative des Pays Pauvres Trop Endettés (IPPTE) et de l'Initiative d'Allègement de la Dette Multilatérale (IADM) ou encore appelée Initiative PPTE renforcée.

Le Togo est le 34ème pays à atteindre le point de décision et essayera d'aller plus vite au point d'achèvement que les pays de la sous région comme le Bénin, le Sénégal et le Mali. A ce stade, certains créanciers pourront commencer à annuler une partie de la dette extérieure du Togo estimée à 2.208 millions de dollars US en valeur nominale à la date du 31 décembre 2007. En valeur actuelle nette, elle se chiffre à 1.805 millions de dollars US. Il est à noter que la valeur actuelle nette (VAN) d'une dette est la somme actualisée de toutes les obligations futures au titre du service de la dette (intérêts et principal ou encore service de la dette) en utilisant le taux d'intérêt du prêt.

Dès que le Togo atteindra le point d'achèvement de l'Initiative PPTE en réalisant à la satisfaction des bailleurs de fonds les réformes prévues (déclencheurs et autres), il bénéficiera d'allègements (allègement classique, allègement au titre de l'initiative PPTE et IADM, allègement de la dette bilatérale consenti en sus de l'initiative PPTE) qui auront pour effet conjugué de ramener la VAN de la dette togolaise de 396% des recettes budgétaires aujourd'hui à 65% de celles projetées pour 2010, date retenue pour ce point d'achèvement. A cet effet, le gouvernement s'est engagé à mettre en place des réformes majeures lui permettant d'atteindre le point d'achèvement en 2010. Cette situation offrira une capacité d'endettement aux autorités togolaises qui devraient rester prudentes afin de ne pas retomber dans une situation de dette insoutenable pour les finances publiques.

La poursuite de l'amélioration de la gouvernance économique et politique permettra au Togo d'accéder aux financements des institutions internationales multilatérales et bilatérales comme le Millenium Chalenges des USA, des prêts concessionnels et des dons. C'est le cas des pays voisins qui ont une part prépondérante des appuis budgétaires dans leurs budgets nationaux alors que le Togo n'a compté jusque-là que sur ses propres ressources internes essentiellement.

 

Développement social

La population togolaise estimée à près de 6 millions

* Elle double tous les 29 ans.

* Le taux de chômage est à 6,8%

* Le taux de vulnérabilité à la pauvreté estimé à 81,8% des individus

Alors que le Togo se prépare à lancer des opérations de recensement général de sa population en 2009, le quatrième du genre, celle-ci est estimée à 5 598 000 d'habitants en 2008, contre 4,629 millions en 2000, dont 6,8% de chômeurs. Elle compte un peu plus de femmes (51%) que d'hommes (49%), avec 42,2% de personnes âgées de moins de 15 ans, 31,5% entre 15 et 34 ans, et 6,5% pour les 80 ans et plus. La densité moyenne pour l'ensemble du pays y est de 99 habitants au kilomètre carré.

Ces chiffres sont contenus dans un rapport sur l'Etat de la population togolaise publié mardi à Lomé par le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA). L'institution onusienne situait cette population à 728 000 en 1922, lors d'un tout premier recensement de la population togolaise au cours de la période coloniale. Au dernier recensement, en 1981, elle était de 2,719 millions d'âmes. Elle est passée à 3,492 millions d'individus en 1990 et à 4,629 millions de personnes en 2000 d'après la direction générale de la statistique et de la comptabilité nationale.

Le rapport de l'UNFPA compilait ainsi des données d'enquêtes démographiques et de santé et des données de la direction générale de la statistique. En 86 ans, de 1922 à 2008, la population togolaise s'est multipliée par 7,7. A ce rythme d'accroissement, indique l'UNFPA, elle n'atteindra que 6,446 millions en 2015, 8,171 millions en 2025, 10,358 millions en 2035… et 16,644 millions d'âmes en 2055. Soit un doublement de la  population tous les 29 ans.

Le sud plus peuplé

Il est indiqué que la population togolaise est inégalement répartie et se caractérise par un glissement des résidents des régions septentrionales vers les régions méridionales. En 2008, sur 10,8% de la superficie du pays, la région Maritime, avec 2 551 500 habitants, regroupe 44,9% de la population du pays dont plus de la moitié soit 1 517 100 individus résident dans la commune et l'agglomération de Lomé. La région Maritime est plus peuplée et a une densité de 412 habitants au kilomètre carré en 2008, contre une densité moyenne de 99 habitant/km².

La région des Plateaux demeure la plus vaste –presque le tiers du pays– mais 22,5% de la population ; les régions Centrale et de la Kara –deuxième et troisième de part l'étendue– avec respectivement 9,1% et 12,3% de la population. La Savane, quatrième par l'étendue, boucle avec 11,4% de la population en 2008.

Population relativement pauvre

Avec un indice de développement de 0,495 (en 2005), la population togolaise est de toute évidence exposée à la pauvreté. La pauvreté est essentiellement perceptible dans la zone rurale où vivent 79,9% des individus pauvres. Le taux de vulnérabilité à la  pauvreté est à 81,8% des individus, répartis entre les  pauvres durables 39,6%, les pauvres transitoires 22% et les non  pauvres mais vulnérables 20,6%, indique le rapport sur l'Etat de  la population du Togo. Ainsi, le bas taux du chômage (6,8%), assez surprenant, s'explique d'après le rapport par l'importance du taux des sous-emplois –emplois précaires– estimés par l'UNFPA à 26,1%. Le chômage est plus élevé chez les jeunes de 15 à 24 ans (10,6%). Les ménages pauvres durables dirigés par des femmes supportent en moyenne près de 1,9 chômeurs ou inactifs contre 1,5 pour ceux dirigés par les hommes.

Disparités éducation-santé

Le taux d'alphabétisation, un des plus élevés de la sous région,  se chiffre à 76,4% pour les jeunes de 15 à 24 ans et à 56,9% pour les adultes. Il s'en souvient que l'un des buts des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) est l'accès universel à l'éducation de base et l'achèvement du cours primaire. Le Togo qui tient à atteindre cet objectif connaît un taux net de scolarisation dans le primaire (6-11 ans) est passé de 67% en en 1991… à 79,3% en 2006. Avec ce léger écart enter les garçons (88%) et les filles du même groupe d'âge (76%). Dans les milieux urbains, 94% des enfants sont scolarisés contre 77% en zone rurale.

En revanche, le taux de mortalité infantile était estimé en 2006 à 77 pour 1 000, alors que la probabilité de mourir des enfants âgés de moins de 5 ans tourne autour de 123 pour 1 000, indique le rapport sur l'Etat de la population. Cette probabilité est deux fois plus élevée dans les zones rurales. Et pourtant, la couverture vaccinale est de plus en plus renforcée. A total, un peu moins d'un enfant sur deux (48,3%) a reçu toutes les huit doses de vaccins du Programme élargi de vaccination et, parmi eux, 43% ont été complètement vaccinés avant leur premier anniversaire. Dans le même temps, 6% des enfants n'ont reçu aucun vaccin avant l'âge d'un an.

De la même manière, la mortalité maternelle a été évaluée au plan national, et d'une manière fiable pour la première fois en 1998 et le niveau du Taux de mortalité maternel (TMM) a été estimé à 478 décès pour 100.000 naissances vivantes pour la période 1993-1996. «Si le Togo voudrait atteindre l'objectif 5 des OMD, des efforts conséquents doivent être déployés pour ramener le taux de mortalité maternelle aux horizons de 2015 à 120 décès pour 100 000 naissances vivantes pour la périodes 1993-1996», recommande l'UNFPA.

Large accès à l'eau potable

Il est relevé enfin qu'un total de 61% de la population ont accès à une source d'approvisionnement améliorée en eau de boisson en 2006 contre 48% en 2000. Cette proportion est deux fois plus élevée dans les zones urbaines (90%) que dans les zones rurales (43%). Les sources d'approvisionnement en eau potable améliorées utilisées au Togo sont l'eau courante (5%), les bornes fontaines/kiosques à eau (35%), les forages (10%) et les puits protégés/l'eau de source protégée (7%).

Au regard des disparités constatées de part et d'autre, il est craint que le Togo pourra difficilement atteindre ne serait-ce que un ou deux des Objectifs du millénaire pour le développement sans efforts conséquents en 2015.

En Encadré

Quleques insolites de la population

•    PALUDISME – Le paludisme représente 41% des consultations externes et 19% des hospitalisations dans les formations sanitaires publiques en 2006. Le taux de mortalité hospitalière proportionnelle du paludisme est passé de 26,6% en 1999 à 15% en 2006. Le taux de prévalence du paludisme est de 106 pour mille en 2006 et le nombre de personnes qui sont atteintes de paludisme est estimé à 566 000 individus.

•    SANITAIRE – Au Togo, la proportion des ménages qui ont accès à un meilleur système d'évacuation des excréments est restée faible et a même tendance à diminuer passant de 40% en 2000 à 32% en 2006. Cette tendance a une détérioration des conditions d'élimination des excréments est généralisée et observée dans toutes les régions et dans tous les milieux de résidence du pays, y compris Lomé. Des résultats d'enquêtes indique que moins du tiers des ménages (32%) dispose d'installations sanitaires améliorées.

•    HABITAT – Selon des résultats d'enquêtes en 2006, 13% de ménages urbains ont indiqué qu'ils risquent d'être expulsés de leur logement, alors que 45% des ménages urbains ne disposent pas de papier en règle pour le logement occupé et que 6% des ménages urbains ont bien été expulsés d'une habitation où ils ont résidé au cours cinq dernières avant 2006. Au total, la moitié des ménages urbains (50%) n'a pas la sécurité de logement.

© L'Union du 2 janvier 2009

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