La Journée économique du Togo qui s'est tenue mercredi dernier à Paris a été un succès. L'intérêt manifesté par les participants est de bonne augure pour la relance économique. Le forum a rassemblé plusieurs centaines d'hommes d'affaires. Il faut dire que pendant près de 15 ans, le Togo n'avait plus organiséce genre d'opération, empêtré dans une crise sociopolitique qui avait dissuadé les investisseurs.
Le président de la Chambre de commerce et d'industrie du Togo, Jonathan Fiawoo, a le sentiment que la délégation togolaise, conduite par le Premier ministre, a su convaincre les participants. Republicoftogo.com : En venant à Paris, quels étaient vos objectifs ?
Jonathan Fiawoo :
En tout premier lieu, donner plus de visibilité au Togo et à ses opportunités d'investissement Togo en s'adressant à des opérateurs français et européens qui ont l'avantage historique de connaître nos pays.
Il existe aujourd'hui de bonnes raisons d'investir au Togo.
Cette Journée a répondu à nos attentes ; elle a été une réussite par le nombre de participants et par la qualité des contacts qui se sont noués. Je tiens également à saluer le travail de la presse qui a assuré une excellente couverture de l'évènement.
Republicoftogo.com : Avez-vous senti un réel intérêt de la part des investisseurs français ?
Jonathan Fiawoo :
Absolument. On attendait 140 participants, il en est venu près de 300 ! La qualité des exposés a été appréciée par l'assistance.
Je crois que le secteur privé togolais et le gouvernement sont parvenus à convaincre en apportant tous les éléments de réponse que les hommes d'affaires sont en droit d'attendre. Ils ne vont pas investir au Togo pour nous faire plaisir, mais pour développer leur activité et gagner de l'argent. La Journée économique a été une occasion de les informer et de les rassurer. Je pense qu'ils sont repartis avec la conviction qu'il y a de bonnes affaires à faire au Togo.
Republicoftogo.com : Ce succès est aussi, quelque part, celui de la Chambre que vous dirigez depuis quelques mois
Jonathan Fiawoo :
Nous travaillons à faire connaître davantage le Togo à l'extérieur. La Chambre de commerce peut jouer un rôle comme outil de la croissance et participer ainsi au développement du Togo. Et pour nous, la meilleure manière de le faire, c'est d'aller à la conquête des marchés étrangers pour y présenter les potentialités, exposer les atouts et montrer qu'il existe des avantages réels pour une implantation dans le pays.
Republicoftogo.com : Quelle est la prochaine étape ?
Jonathan Fiawoo :
Nous préparons avec l'appui de la Maison de l'Afrique la venue à Lomé d'une mission d'hommes d'affaires français. Ils seront sur place d'ici quelques mois.
Discours prononcé par Jonathan Fiawoo à l'ouverture de la "Journée économique du Togo" à Paris
Chers invités,
Il m'est particulièrement joie de vous accueillir à cette édition de la Journée économique du Togo. Votre présence à cette manifestation témoigne du grand intérêt que vous lui accordez et qui rejoint parfaitement les préoccupations de mon pays. C'est le lieu d'exprimer mes sentiments de gratitude à la Chambre de Commerce et d'Industrie de Paris, et à travers elle, à la Maison de l'Afrique, qui a bien voulu abriter la présente rencontre. Cela traduit, s'il en était besoin, le souci des responsables de la Maison de l'Afrique d'Œuvrer constamment pour une meilleure connaissance des réalités économiques africaines, un des objectifs phares de cette belle institution créée en 1976.
Excellence Monsieur le Premier Ministre de la République du Togo,
Mesdames et Messieurs,
Le but de la présente rencontre, vous vous en doutez, est de mettre en relation des opérateurs économiques du Togo avec leurs homologues de France et d'Europe. Ce faisant, nous souhaiterions que des relations d'affaires, multiformes et mutuellement profitables, se créent pour déboucher sur des entités économiques robustes et prometteuses.
Cela passe par la mise en place d'unités de transformation de nos matières premières sur place, pour créer de la valeur ajoutée bénéfique à toutes les parties.
Pour nous, opérateurs économiques du Togo, une telle mutation est indispensable pour armer et équiper nos entreprises à affronter la concurrence inévitable à laquelle nos unités de production devront se confronter, au lendemain de la signature des Accords de Partenariat Economiques avec l'Union Européenne.
La mise en place des grandes entités économiques, évitera à nos entreprises de subir passivement le nouveau type de partenariat qui inéluctablement va se développer dans le cadre des APE. Mais avant l'avènement de ce partenariat, il nous revient d'étudier avec vous les potentialités de notre sous région forte de 72 millions d'âmes pour l'UEMOA et de plus de 270 millions d'habitants pour la CEDEAO, d'identifier quelques produits susceptibles d'être absorbés par ces braves populations, en créant des économies d'échelle et en nous focalisant sur la loi des grands nombres, à l'instar de ce que nous réalisons aujourd'hui avec le Ciment Togolais. Notre développement passe à tout prix par ce processus et il convient de trouver les créneaux indispensables pour réaliser cet objectif.
Mesdames et Messieurs,
Chers invités,
Nous nourrissons beaucoup d'ambition pour notre pays le Togo à travers les entreprises dont beaucoup de représentants sont parmi nous ici. Toutefois, cette préoccupation légitime tient naturellement compte de vos intérêts, sans lesquels nous ne saurions parler d'opportunités d'affaires. Cependant, ces ouvertures ne doivent pas prendre la forme de délocalisation de vos unités de productions. Au contraire, il sera question de trouver avec nous, à partir de nos matières premières, et autres produits du cru, soit nationaux soit sous régionaux, des produits finis susceptibles d'intéresser le marché français, et pourquoi pas européen. Il s'agira de poser les jalons pour que la vision importer pour vendre cesse d'être la préoccupation première de nos opérateurs économiques.
Pour atteindre ces objectifs, le Gouvernement s'est employé à assainir le cadre politique et à créer les conditions qui encouragent les investisseurs étrangers.
Sur le plan politique, je voudrais rappeler que depuis 2005 notre Gouvernement a mis en route d'importantes réformes qui ont eu pour effet d'instaurer un climat apaisé. La signature de l'Accord Politique Global (APG) par la classe politique togolaise a permis au Gouvernement de parachever sa démarche dans l'instauration d'une dynamique de dialogue politique franc et sincère qui reste perfectible.
Grâce à ces résultats louables, le Gouvernement a pu regagner la confiance des principaux partenaires financiers et rétablir par la même occasion la coopération financière internationale.
Par ailleurs, la présence de son Excellence Monsieur le Premier Ministre, représentant personnel du Chef de l'Etat Togolais, à cette Journée économique témoigne du grand intérêt que le Gouvernement attache au redécollage économique du Togo.
Cet intérêt s'est également manifesté à travers la volonté avérée des autorités du Togo d'imprimer un nouvel élan à l'institution que j'ai l'honneur de présider. En effet, qu'il vous souvienne que ce fut à la Chambre de Commerce et d'Industrie de Paris, il y a quatre ans, que le Chef de l'Etat Togolais avait pris l'engagement de hâter la mise en place d'une nouvelle équipe dirigeante à la Chambre de Commerce et d'Industrie du Togo. Cet engagement s'est concrétisé par un processus sanctionné par des élections reflétant le choix des opérateurs économiques que nous avons humblement l'honneur de représenter. Depuis son installation, la Chambre de Commerce et d'Industrie du Togo Œuvre inlassablement pour traduire dans les faits, les préoccupations devant renforcer le cadre politique incitatif à la relance économique. La création d'un Guichet unique dans le processus de création d'entreprise est à inscrire à l'actif de tels efforts. Notre souci, en acceptant la présidence de la CCIT, est de donner une nouvelle dynamique à cette organisation et d'essayer de combler sinon de réduire le retard pris pendant près d'une décennie de baisse de régime de notre institution. C'est dans cet esprit qu'il faut placer la manifestation de ce jour.
Sur un autre plan, il convient de relever l'importante réforme en cours, notamment la Charte des PME/PMI qui vient d'être validée et qui ouvre des opportunités de mieux catégoriser et imposer les entreprises selon leur taille. En outre, des réformes de la modernisation de la Justice sont en cours pour assainir le fonctionnement de ce secteur. Ceci pour rassurer et donner les garanties nécessaires aux investisseurs étrangers.
Mesdames et Messieurs,
Chers invités,
La Chambre de Commerce et d'Industrie du Togo est forte de 8.000 entreprises évoluant dans les domaines du commerce, de l'industrie et des services. Rien qu'au dernier trimestre 2008, ce chiffre s'est accru de près de 5.000 nouveaux membres. Ces entreprises, constituées pour la plupart de PME et de PMI sont venues grossir le rang de celles déjà existantes. Malheureusement, il s'agit de toutes petites unités qu'il conviendrait de renforcer à travers un partenariat dynamique et énergique.
Il est à noter que les grands projets en gestation comme l'agrandissement du Port Autonome de Lomé (PAL) pour la déserte des pays de l'hinterland (le Niger, le Burkina et le Mali), les projets d'autoroute inter état Lomé-Cotonou-Accra et Lomé-Burkina Faso sont à inscrire au chapitre de secteurs attractifs ouverts aux entreprises françaises ou européennes.
Par ailleurs, sur le plan de la production, d'importants efforts sont en cours pour la redynamisation du secteur agricole, notamment dans la filière café cacao et coton, pour aboutir à des capacités de production compétitives et conséquentes. A cela, il faut ajouter les efforts consentis pour améliorer les capacités productives de l'usine d'extraction des phosphates.
Chers invités,
Voilà brièvement présentées, les raisons pour lesquelles la Chambre de Commerce et d'Industrie du Togo vous invite à venir découvrir les opportunités qui s'offrent à vous et à nouer un partenariat gagnant gagnant avec des entreprises togolaises.
Vive les relations franco togolaises à travers nos entreprises,
Vive le partenariat entre les PME/PMI du Togo et de la France.
Présentation de l'environnement institutionnel par Yiva k. BADOHU, membre du Bureau exécutif de la Chambre de Commerce et d'industrie du Togo, Conseiller au Commerce
Mr le Premier Ministre,
Madame, Monsieur les membres du Gouvernement,
Messieurs les députés à L'Assemblée Nationale,
Monsieur le Président de la Chambre du Commerce et d'industrie de Paris,
Monsieur le Président de la Chambre du Commerce et d'industrie du Togo,
Messieurs les présidents des associations professionnelles,
Mesdames, Messieurs chefs et dirigeants d'entreprises,
Pour les autorités togolaises le secteur privé en général et les PME/PMI en particulier constituent le moteur de la croissance. Elles participent de ce fait pleinement au développement économique du Togo.
Dans cette optique, le Gouvernement actuel, a mis un accent particulier le secteur privé par la création d'un ministère délégué auprès du Président de la République chargé du commerce et de la promotion du secteur privé. Ce portefeuille est confié à une personne issue du privé MR Guy LORENZO, ancien directeur du courtage de la COFACE et conseiller économique du Président de la République. Cette nomination démontre la volonté du Chef de l'Etat et du Gouvernement togolais d'Œuvrer en concertation avec les acteurs du développement que sont les chefs et dirigeants d'entreprises tant nationaux qu'étrangers.
Cette position permet au Ministre chargé du commerce d'avoir une vue époptéenne sur l'ensemble de l'économie togolaise. Ainsi, par son reporting constant au Président de la République, Mr LORENZO facilite la résolution rapide de nos problèmes.
Cette volonté de mettre le secteur privé au centre du développement économique, a également abouti, en juin 2008 à l'élection d'une assemblée consulaire, élection organisée après 14 ans de sommeil pour remettre LA CCIT sur les rails. De cette élection est issue une assemblée consulaire composée de 70 membres installés sur l'ensemble du territoire et représentant tous les secteurs du commerce, de l'industrie et des services. En outre, cinq (5) délégations régionales informent l'assemblée consulaire de la vie économique des régions et surtout des opportunités d'affaires qui pourraient favoriser l'aménagement du territoire, et surtout un développement et une croissance harmonieuse.
LA CCIT est actuellement dirigée par un Bureau Exécutif de sept (7) membres élus par l'assemblée consulaire. L'objectif de ce Bureau peut se résumer en sept (7) points, dont les plus importants sont :
La représentation des entreprises et le dialogue avec les pouvoirs publics ;
L'Assistance et l'appui aux entreprises et particulièrement aux entreprises en difficultés ;
La formation professionnelle pour fournir une main-d'Œuvre qualifiée et adaptée aux besoins des entreprises. Par ailleurs, nous venons d'initier un programme de formation des chefs et dirigeants d'entreprises par la création de l'Exécutive Club HEC Togo en collaboration avec HEC Paris.
Sur les neufs commissions techniques mises en place à la CCIT, la commission de la promotion et du développement des investissements est chargée du lobbying destiné à faire venir des investisseurs étrangers mais aussi et surtout à promouvoir les investissements endogènes indispensables à la création de la richesse locale et de l'emploi. Car comme vous le savez sans nul doute, plus de 50 % population Togolaise à moins de 20 ans.
Pour sécuriser les investissements nationaux et étrangers, nous appuyons le programme de modernisation de la justice mis en Œuvre par le gouvernement en favorisant l'émergence d'un cadre juridique et judicaire des affaires. A cet effet, nous avons prévu dans notre budget de 2009 les ressources nécessaires au démarrage, au cours du deuxième trimestre 2009, des activités du centre de médiation d'arbitrage et de conciliation de la CCIT.
Il ne saurait y avoir de développement sans une lutte efficace contre la corruption. C'est pour cela que nous soutenons l'avant-projet de loi déposé par le Gouvernement devant l'Assemblée Nationale pour lutter contre ce fléau qui annihile tous les efforts et sacrifices de nos populations, minant par conséquent l'action du gouvernement. A ce titre la CCIT sera membre de la commission de lutte contre la corruption qui sera mise en place dans le respect des règles internationales en la matière.
LA CCIT que nous appelons affectueuse la Vielle Dame est la plus ancienne institution économique togolaise car créée depuis 1921. Elle a conçu et accouché de grands projets tels la création de l'ETI (Ecobank Transnational Incorparated) dont le siège est à Lomé, premier groupe bancaire panafricain aujourd'hui présente dans 25 pays du continent. Elle a également piloté la mise en place effective de la BRVM (bourse régionale des valeurs mobilières) dont le siège est à Abidjan .
Aujourd'hui plus qu'hier la CCIT informe, conseille et assiste tout investisseur désirant s'implanter au TOGO. Dans cette perspective, le centre de formalités des entreprises (CFE) logé par la CCIT est devenu depuis novembre dernier, le guichet unique pour la création de sociétés au Togo. Si actuellement, la durée de création d'une entreprise est de 14 jours environ, la nouvelle équipe dirigeante de la CCIT en collaboration avec le Ministre chargé du Commerce prendra toutes les mesures idoines et des dispositions nécessaires pour simplifier les formalités administratives afin de réduire ce délai.
Tout cela se fera dans le respect des lois pour la lutte contre le blanchiment et les trafics illicites.
Pour les investisseurs désirant s'installer en zone franche, la société d'administration des zones franches SAZOF, est chargée de les accueillir et des accompagner.
En tant que membre du Bureau Exécutif de la chambre de commerce et d'industrie du Togo et jeune homme d'affaires togolais, je vous invite à venir investir dans ce pays où l'économie réelle regorge d'immenses opportunités.
Je vous remercie.