Le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, a déclaré lundi à Ouagadougou avoir "mieux compris comment aider plus efficacement" les pays africains après une réunion avec cinq chefs d'Etat de Union économique et monétaire ouest africaine (Uémoa, 8 Etats).
"Les débats francs et productifs que j'ai eus avec eux (les chefs d'Etat) au sujet des défis lancés à la région et au continent ont permis de mieux comprendre comment le FMI (Fonds monétaire international) peut aider plus efficacement ces pays à lutter contre la pauvreté, à accélérer la croissance et à atteindre les OMD", les objectifs du millénaire pour le développement, a dit M. Strauss-Kahn dans une déclaration remise à la presse.Ce texte a été publié après une rencontre lundi entre le dirigeant du FMI et les chefs d'Etat du Mali Amadou Toumani Touré, du Bénin Thomas Yayi Boni, de Côte d'Ivoire Laurent Gbagbo, du Togo Faure Gnassingbé et du Burkina Faso Blaise Compaoré, en présence des Premiers ministres du Niger, Seyni Oumarou et de Guinée-Bissau, Martinho Dafa Cabi et l'ambassadeur du Sénégal à Ouagadougou.
M. Strauss-Kahn était arrivé dimanche à Ouagadougou dans le cadre d'une tournée africaine, la première en Afrique depuis sa prise de fonction en novembre 2007.
Selon le porte-parole du FMI, David Hawley, les discussions entre M. Strauss-Kahn et les chefs d'Etat de l'Uémoa, qui se sont tenues à huis clos, ont porté sur "la région (l'Uémoa) face à la récession économique mondiale, les perspectives de l'économie régionale et le coton", dont la chute des cours affecte des pays de l'Union producteurs de coton comme le Burkina, le Bénin et le Mali.
Interpellé auparavant sur les manifestations violentes contre la vie chère mercredi et jeudi au Burkina qui ont abouti à plus d'une centaine d'interpellations, M. Strauss-Kahn a indiqué que la hausse des prix, à l'origine de ces violences, est un phénomène "mondial" auquel "il faut plutôt (apporter) des réponses à long terme".
Pour le porte-parole des chefs d'Etat de l'Uémoa, le président béninois Boni Yayi, M. Strauss-Kahn "est venu nous rassurer, pour dire qu'on peut compter sur le FMI parce que désormais il va se rajeunir et essayer d'adapter ses instruments, ses méthodes, ses procédures pour tenir compte de nos préoccupations essentielles en tant que pays pauvres très endettés" (PPTE).
"Nous attendons qu'il (le FMI) puisse améliorer sa gouvernance, notamment rendre ses instruments financiers beaucoup plus accessible pour les (pays africains). Nous attendons aussi une meilleure représentation du continent dans les instances d'administration" du FMI, a déclaré à la presse le président burkinabè Blaise Compaoré, également président en exercice de l'Uémoa.
Dominique Strauss-Kahn doit quitter Ouagadougou mardi pour se rendre au Nigeria puis en Tanzanie.
En photo : le président Faure Gnassingbé en discussion avec le directeur général du FMI