Le premier marché du crédit carbone forestier africain a été lancé mercredi à Lomé par le ministre de l'Environnement et des Ressources forestières, Kossivi Ayikoué. Initiative de l'Anglo African enrgy Group (AAEG), ce projet vise à mobiliser les ressources en vue de créer une bourse africaine du crédit carbonne. Les experts venus d'Europe, d'Asie, des Etats-Unis et d'Afrique vont tenter de s'unir pour que l'économie verte devienne une réalité sur le continent et un vrai business.
Tout en remerciant les initiateurs du projet d'avoir choisi le Togo pour abriter la réunion, M. Kossivi a apporté son soutien à toute initiative susceptible d'utiliser les ressources de l'Afrique tout en protégeant l'environnement et en créant, si possible des richesses.Le président d'Anglo African Energy Group, Philippe Solomon (photo), explique à republicoftogo.com, le sens du projet.
Republicoftogo.com : Le crédit carbone forestier, c'est quoi au juste ?
Philippe Solomon :
Le crédit carbone est la résultante chimique et atmosphérique de la préservation des forêts. C'est toute la masse de carbone dioxyde nocive qui n'est pas envoyée dans l'atmosphère et qui permet ainsi aux pays industrialisés de continuer à polluer en diminuant cependant les dommages causés à l'environnement.
La préservation des forêts et la lutte contre la déforestation sauvage permet à la planète de vivre en absorbant naturellement par conservation la pollution. C'est ce droit de polluer que l'Afrique va faire payer aux pays industrialisés sous forme de crédit carbone.
Chaque tonne de CO2 préservée à un prix, et ce prix sera acquittée par les pollueurs directement auprès de ceux qui participeront à ce sauvetage humanitaire. C'est un nouveau concept, un nouveau marché, une nouvelle ressource naturelle et surtout une nouvelle manne financière potentielle pour les Etats africains.
Republicoftogo.com : En quoi va consister l'action de l'AAEG dans la collecte de ces nouvelles ressources ?
Philippe Solomon :
Nous allons mobiliser le plus grand nombre dans le conception, comme dans l'évaluation, la réalisation et la négociation de ces crédits carbones.
Nous lançons un appel aux bailleurs, aux chefs d'entreprises, aux banques et institutions financières internationales pour qu'ils se joignent à cette action de sauvetage de la planète.
Republicoftogo.com : Le Togo n'est pas un grand pays forestier, pourquoi avez-vous fait le choix de lancer ce projet ici ?
Philippe Solomon :
Pour deux raisons. D'abord, il faut remarquer que Lomé est une plaque financière où beaucoup d'institutions comme la BOAD, la BIDC, Ecobank, Financial Bank, ont leur siège. C'est un atout car Lomé peut devenir la place financière du crédit carbone forestier et le Togo en tirer des profits importants.
Ensuite il faut noter que le Togo a la chance de disposer de certaines compétences dans le domaine. Ainsi, notre directeur des opérations scientifiques et technique, le professeur Ayité-Lo - qui est le poumon du projet - est un Togolais.