Eco & Finance

Titrisation, sukuk, project bonds : les instruments de la transformation économique

La première édition du Structured Finance Africa Forum 2025 s’est déroulée jeudi à Dakar en présence du Togolais Kossi Amenounve, directeur général de la BRVM, la Bourse commune aux 8 pays de l’UEMOA.

Kossi Amenounve (C) jeudi à Dakar © DR

La première édition du Structured Finance Africa Forum 2025 s’est déroulée jeudi à Dakar en présence du Togolais Kossi Amenounve, directeur général de la BRVM, la Bourse commune aux 8 pays de l’UEMOA.

Cette rencontre a mis en lumière un enjeu majeur pour les économies africaines : le financement de long terme. Infrastructures, énergie, logement, santé, transition climatique… les besoins dépassent 100 milliards de dollars par an à l’échelle du continent.

Lors de son keynote speech, M. Amenounve a rappelé que la finance traditionnelle ne suffit plus. Désormais, la finance structurée s’impose comme une réponse incontournable.

Loin d’être réservée aux places matures, la finance structurée s’ouvre à l’Afrique, à l’instar de l’Asie ou de l’Amérique latine. 

Titrisation, project bonds, obligations sécurisées ou sukuk sont désormais utilisés pour financer des projets d’envergure. 

Les exemples du 3ᵉ pont d’Abidjan, du port de Kribi ou du barrage de Nachtigal illustrent la capacité de ces instruments à transformer durablement les économies.

Depuis 2016, plus de 1 895 milliards de FCFA ont été mobilisés via les Fonds Communs de Titrisation de Créances (FCTC) et les sukuk sur le marché de l’UEMOA. 

À ce jour, la BRVM enregistre 10 FCTC pour une capitalisation de 313,94 milliards de Fcfa et 2 sukuk pour 46,37 milliards, soit respectivement 2,86 % et 0,42 % de la capitalisation obligataire. Si les résultats sont encourageants, la marge de développement reste considérable.

Pour faire de la finance structurée un moteur durable du financement africain, trois priorités ont été mises en avant :

  1. Valoriser les actifs existants : terres arables, patrimoines immobiliers publics ou industriels pourraient être intégrés dans des structures financières innovantes afin de mobiliser davantage de capitaux de long terme.
  2. Construire un écosystème adapté : cela passe par une régulation proactive, la vulgarisation de la notation financière, l’élargissement des capacités d’investissement institutionnel (assurances, fonds de pension), mais aussi l’exploration de la tokenisation des actifs et leur cotation en Bourse.
  3. Stimuler la collaboration : États, régulateurs, bourses, investisseurs institutionnels et intermédiaires financiers doivent travailler ensemble pour renforcer la confiance et la profondeur du marché.

La finance structurée peut devenir un levier stratégique de financement pour l’Afrique de l’Ouest, en créant des solutions adaptées aux besoins massifs en infrastructures et en développement social.

À condition d’unir les forces publiques et privées, elle pourrait non seulement mobiliser des ressources durables, mais aussi accélérer la création de richesses et renforcer la résilience économique de la région.

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