Le forum économique initié par la Chambre de commerce et d'industrie du Togo (CCIT) en partenariat avec la Chambre de commerce de Paris (CCIP) et la Maison de l'Afrique s'est achevé mercredi sur un succès. Plus de 300 chefs d'entreprise ou de représentants de sociétés assistaient aux travaux.
Le président de la CCIP s'est déclaré heureux d'accueillir une telle manifestation à Paris. « Après des années difficiles, le Togo est enfin de retour parmi nous », a déclaré Pierre Simon.Dans son intervention, Gilbert Houngbo s'est félicité de « la forte mobilisation autour du présent événement qui démontre l'intérêt que les hommes d'affaires Togolais et Français accordent à ce moment d'échanges et de contacts pour élargir et approfondir les relations commerciales au profit de nos deux pays ».
Le Premier ministre a rappelé à l'assistance « le chemin parcouru sur le plan politique au cours de ces dernières années (…) ». Progrès démocratiques, nouveaux rapports au sein de la société togolaise ont favorisé un climat de tolérance et d'ouverture et ont abouti à la reprise de la coopération économique avec l'ensemble des partenaires internationaux.
Face à un parterre d'hommes d'affaires, M. Houngbo a mis en avant le programme de modernisation de l'administration « pour la rendre plus performante afin qu'elle réponde dans les meilleures conditions aux attentes des opérateurs économiques ».
Le Premier ministre a ensuite énuméré les différents secteurs à fort potentiel de développement : fer, phosphates, clinker, dolomite, attapulgite, pétrochimie, industrie de conditionnement, construction mécanique et électronique, agroalimentaire, cosmétiques, BTP, banques, assurances, télécommunications, etc…
Et pour se faire une idée plus précise des opportunités d'affaires, rien de mieux qu'un voyage d'étude au Togo. Gilbert Houngbo a invité les hommes d'affaires français et européens, « qui ont l'avantage historique de connaître notre pays à venir découvrir le nouvel environnement des affaires en constante amélioration ainsi que des importantes opportunités ».
Le ministre du Commerce, Guy Lorenzo, a, de son côté indiqué, que la chasse à la bureaucratie état ouverte et que tout serait mis en Œuvre pour accélérer et faciliter les formalités aux entreprises togolaises comme étrangères.
Enfin, le président de la Chambre de commerce et d'industrie du Togo (CCIT), a expliqué aux participants que le Togo de 2009 n'était plus celui des années 90. « C'est un pays totalement remodelé avec des mentalités nouvelles. Libéralisme et dynamisme sont nos valeurs », a lancé à la salle Jonathan Fiawoo, le patron de la CCIT, lui-même chef d'entreprise à Lomé.
La délégation togolaise présente à Paris comprenait, notamment, les ministres des Mines, des Télécommunications, du Tourisme, du Commerce et de l'enseignement technique.
Côté français, de nombreuses sociétés étaient représentées parmi lesquelles la Société Générale, Colina, le Port de Dunkerque, Oberthur, CFAO, Jaf, Eurocopter, Siemens, Icom, France Telecom, Eutelsat, Airwell, Deloitte.
L'après-midi a été consacrée à des rencontres bilatérales entre officiels ou privés togolais et les partenaires français.
« Un climat résolument orienté vers une volonté commune de faire des affaires », expliquait un chef d'entreprise français au terme de cette journée de contact.
Voici le discours prononcé mercredi à l'ouverture de la « Journée économique du Togo » par le Premier ministre, Gilbert Houngbo
Je voudrais, au nom du président de la république, Son Excellence Monsieur Faure Gnassingbé, vous dire combien le gouvernement et le peuple togolais sont heureux de la tenue ce jour de la journée économique du Togo ici à Paris.
La forte mobilisation autour du présent événement démontre l'intérêt que les hommes d'affaires Togolais et Français accordent à ce moment d'échanges et de contacts pour élargir et approfondir les relations commerciales au profit de nos deux pays.
Qu'il me soit permis, à cet effet, de dire notre satisfaction aux organisateurs de cette manifestation qui nous réunit, pour leur professionnalisme. Le secteur privé togolais, moteur de croissance économique, qui s'est concrétisé par l'adoption d'une politique dynamique d'assainissement du cadre des affaires, a besoin, pour jouer son véritable rôle de locomotive, d'un soutien du gouvernement et des services publics.
Cette politique se vivifie grâce au retour d'un climat de stabilité politique depuis bientôt quatre ans et par la mise en Œuvre de réformes économiques pour l'éclosion du génie togolais et l'épanouissement de son dynamisme entrepreneurial.
Le chemin parcouru sur le plan politique au cours de ces dernières années, grâce à l'engagement et la mobilisation citoyenne des acteurs politiques et de la société civile, est particulièrement élogieux.
A ce titre, je me félicite, encore une fois, de la signature de l'Accord Politique Global en août 2006, la mise en place d'un gouvernement d'union nationale et la tenue des élections législatives d'octobre 2007 dans une atmosphère de paix, de sécurité et de consensus demeurent quelques-unes des étapes importantes dans ce processus d'édification de la démocratie et de l'Etat de droit au Togo.
Les progrès enregistrés à ce jour en matière de dialogue politique et d'avancées démocratiques sont à cet égard le reflet de nouveaux rapports au sein de la société togolaise en général et de la classe politique en particulier. Ils illustrent la volonté et la détermination des autorités togolaises à promouvoir une culture de tolérance et de respect mutuel et à assurer les conditions de paix et de stabilité indispensables au développement économique et au progrès social.
Les résultats de ces efforts ont permis de renouer les relations de notre pays le Togo avec l'Union européenne et d'autres partenaires au développement, après une quinzaine années de rupture. Le Togo vient donc de très loin. Le gouvernement voudrait mettre à profit ce regain de confiance de nos bailleurs, en instaurant un climat propice aux affaires pour développer les atouts naturels et stratégiques du Togo, entre autres, son littoral et sa situation géographique exceptionnelle qui lui donnent le statut de porte principale d'accès de la sous-région de l'Union Economique et Monétaire Ouest Africain (UEMOA).
Honorables invités,
Mesdames, Messieurs les investisseurs,
Avec le concours des partenaires au développement, notamment le FMI et la Banque Mondiale, nous avons élaboré un programme de facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance (FRPC) qui permettra au Togo d'atteindre en 2010 le point d'achèvement en vue de bénéficier de l'allègement de la dette prévu dans le cadre de l'initiative PPTE. Nous avons, dans ce contexte, atteint le point de décision en décembre dernier.
Aussi la dernière mission d'évaluation du FMI de février a-t-elle estimé, je cite, que « la performance dans le cadre du programme soutenu par la FRPC a été très satisfaisante. Tous les repères quantitatifs et les critères de réalisation liés aux politiques budgétaires du gouvernement ont été largement observés. Le gouvernement a accompli des progrès notables dans la mise en Œuvre des réformes structurelles visant à renforcer la gestion des finances publiques, restaurer la santé du secteur bancaire et réformer les entreprises publiques afin de soutenir la croissance », fin de citation.
Malgré les effets dommageables de la flambée des prix mondiaux des denrées alimentaires et des produits pétroliers et des graves inondations qui ont endommagé les infrastructures routières, détruit la production vivrière et paralysé le commerce en 2008, le Togo continue de faire son bout de chemin de développement grâce à la détermination de son peuple qui y croit fermement.
Le gouvernement a, en outre, entrepris un vaste programme de modernisation de l'administration pour la rendre plus performante afin qu'elle réponde dans les meilleures conditions aux attentes des opérateurs économiques.
D'autre part le programme de modernisation de la justice soutenu financièrement par les partenaires au développement suit son cours afin de permettre à la justice togolaise d'être plus efficace et plus proche des justiciables par l'adoption de nouvelles lois sur l'organisation judiciaire, sur le conseil supérieur de la magistrature, sur le statut de la magistrature et des professions judiciaires et d'un code d'étique de la magistrature et des professions judiciaires.
D'autres chantiers sont en cours et concernent le code des marchés publics, le démarrage effectif des travaux de la cours des comptes et l'élaboration d'une stratégie globale de réforme de la politique fiscale en harmonie avec celle des pays de l'UEMOA.
Les autorités togolaises sont décidées à tout mettre en Œuvre pour encourager et stimuler le processus de croissance économique. Mais elles veulent compter sur l'autre acteur clé qu'est le secteur privé pour prendre le relais en créant des emplois et en prenant des risques calculés qui seuls assurent les rendements.
Honorables invités,
Mesdames Messieurs,
Le Togo est un pays privilégié de la sous-région par sa situation géographique, en bordure de mer, en zone tropicale humide, avec une pluviométrie régulière et des terres fertiles exploitées à seulement 50% et bénéficiant d'un bon climat propice à l'agriculture, l'élevage et la pêche.
Le gouvernement veut tabler sur le secteur secondaire pour jouer un rôle de premier plan dans la sous-région avec un programme d'industrialisation dans les secteurs à fort potentiel de croissance où la transformation des produits issus du secteur primaire peut jouer un rôle prépondérant.
Les pôles concernant le fer, les phosphates et le clinker, la dolomite, l'attapulgite devront être retenus. La filière de l'industrie manufacturière est aussi très peu exploitée, notamment la pétrochimie, l'industrie de conditionnement, la construction mécanique et l'électronique. L'agroalimentaire, la pharmacie, les cosmétiques, l'industrie plastique les BTP et le secteur de l'énergie sont des domaines qui pourront bien être développes par des investissements conséquents.
Dans le secteur tertiaire, les banques, les assurances, les télécommunications, la logistique, la formation, les Technologie de Information et de la Communication sont des pôles de compétitivité intéressants pour les investisseurs. Je voudrais particulièrement insisté sur les potentialités énormes dont regorge le Togo sur le plan touristique et artisanal, où des efforts du gouvernement sont concentrés sur le renforcement du cadre réglementaire des activités pour plus de professionnalisme et de services de qualité. La recherche d'une croissance accélérée passe forcément par des ruptures, un nouvel état d'esprit et un nouvel élan. Elle nécessite donc d'envisager d'autres moyens permettant d'accroître significativement et rapidement la réalisation des actions, des projets et des activités par des partenariats entre les autorités publiques et le monde des entreprises pour assurer le financement, la construction, la rénovation, la gestion ou l'entretien d' infrastructures et la fourniture de service.
Nous voulons par notre présence ici montrer que le secteur privé est incontournable dans la mise en Œuvre des mutations profondes entreprises dans le développement économique du Togo et qu'il mérite l'appui du gouvernement.
Je voudrais, de cette tribune, lancer une chaleureuse et cordiale invitation aux hommes d'affaires français et européens, qui ont l'avantage historique de connaître notre pays, pour qu'ils viennent découvrir le nouvel environnement des affaires en constante amélioration ainsi que des importantes opportunités. Mais, en attendant, je leur souhaite de très fructueux échanges avec la forte délégation des hommes d'affaires du Togo, venus à Paris, mais aussi avec les membres du gouvernement qui sont présents à cette manifestation et qui sont tous à votre disposition.
Je souhaite que ces échanges soient couronnés de succès et déclare ouvertes la Journée Economique du Togo.
Je vous remercie