Eco & Finance

Une reprise mondiale à deux vitesses

Tant qu’une grande partie de la population mondiale restera non vaccinée, la planète demeurera exposée au risque de nouveaux variants toujours plus destructeurs. 

Abebe Selassie, directeur du Département Afrique du FMI © IMF/Cory Hancock

Le FMI a publié fin octobre son rapport sur les Perspectives économiques régionales pour l’Afrique subsaharienne.

Le document a été présenté officiellement à Lomé la semaine dernière par le représentant du Fonds au Togo, Maximilien Kaffo.

L’étude revêt un intérêt particulier en pleine crise sanitaire et avec l’apparition d’un nouveau variant potentiellement plus contagieux que le Delta.

Tant qu’une grande partie de la population mondiale restera non vaccinée, la planète demeurera exposée au risque de nouveaux variants toujours plus destructeurs. 

Toutefois, indique le FMI, par rapport à de nombreuses autres régions, l’Afrique subsaharienne a été plutôt favorisée, les taux de contamination ayant été relativement faibles. Cependant, les taux de létalité restent supérieurs à la moyenne mondiale.

La campagne de vaccination en Afrique subsaharienne a été la plus lente.

La campagne de vaccination décevante s’explique essentiellement par des problèmes d’approvisionnement à l’échelle mondiale et par un accès inégal aux vaccins.

Alors qu’environ 12 milliards de doses doivent être produites à travers le monde en 2021, il faudra probablement plus d’un an avant qu’un nombre significatif de personnes soient vaccinées en Afrique.

La croissance en Afrique subsaharienne devrait être de 3,7 % en 2021. 

C’est une très bonne chose, souligne le Fonds, mais la reprise reste modeste par comparaison avec les autres régions. 

Bonne nouvelle, contrairement à d’autres pays, le Togo s’est distingué en 2020 par un léger ralentissement de 1,8%  tandis que la croissance en 2021 est projetée a plus de 5%. 

La différence de performance s’explique par les mesures de soutien du secteur public et la résilience de l’économie.

Pour autant, la reprise de la région sera la plus lente.

Maîtriser la dette publique et augmenter les recettes

Concernant le Togo, selon les prévisions, la croissance sera de à 5,1 % en 2021 puis 5,9 % en 2022. 

La croissance de 2021 a été revue à la hausse de façon significative à la suite du rebond observée au niveau de la demande intérieure au premier trimestre de 2021. On a notamment enregistré de bonnes performances au niveau des recettes fiscales, de la consommation d’électricité et des produits pétroliers, et du trafic portuaire et aéroportuaire

Les écarts observés à l’échelle mondiale devraient perdurer à moyen terme, estime le FMI.

Outre des perspectives de vaccination très diverses, la reprise mondiale à deux vitesses témoigne des différences notables de mesures publiques de soutien.

Un examen plus approfondi de la crise fait apparaître trois réalités : dans la région, les écarts se creusent à tous les niveaux.  L’environnement est de plus en plus difficile et complexe. La coopération et l’aide internationale demeurent indispensables.

Les dirigeants des pays d’Afrique subsaharienne sont confrontés à trois enjeux budgétaires majeurs : répondre aux besoins urgents de dépenses de développement de la région, maîtriser la dette publique et augmenter les recettes dans un contexte où des mesures supplémentaires sont en général peu appréciées.

Le FMI s’engage à faire en sorte que ses membres les plus vulnérables bénéficient d’une aide financière suffisante. L’allocation de DTS de 650 milliards de dollars, annoncé en août dernier, sera particulièrement utile pour les pays les plus vulnérables de la région.

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