Va-t-on assister à un remake de la politique de la chaise vide de 1994 initiée et pratiquée par le CAR, s'interroge cette semaine l'hebdomadaire L'Union, commentant les menaces de boycott parlementaire de ce parti et de l'UFC. Des menaces qui font d'ailleurs sourire une partie de la classe politique. « Si le nombre de 36 députés (pour le CAR seul) n'a rien pu faire en 1994, ce n'est pas avec 31parlementaires (CAR et UFC compris) que le miracle sera produit », écrit l'hebdo.
Et l'union de rappeler que selon l'article 51 du règlement intérieur de l'Assemblée nationale, la présence des députés est obligatoire aux séances plénières. Voici une sélection d'articles publiés par L'Union
Système éducatif dans l'UEMOA
Le Togo veut harmoniser son Bac 2
Après un premier rendez-vous manqué, le Togo entend faire coïncider cette année sa période d'écrit du baccalauréat 2è partie avec celle des pays de l'Union économique et monétaire ouest africaine. Empêcher les candidats de se présenter la même année à un même examen dans deux pays différents. C'est la guerre que veulent ainsi mener les Etats membres de l'Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) contre les élèves de la classe de Terminale qui se positionnent simultanément dans deux pays frontaliers afin de s'augmenter les chances de réussite. A cet effet, les autorités de l'éducation de ce regroupement économique ont uniformisé les dates de cet examen qui ouvre aux admis les portes des études universitaires. «Cela se passait, c'est une forme de fraude», indique-t-on.
A en croire le ministre togolais de l'Enseignement supérieur et de la recherche Messan Aduayom, les écrits du baccalauréat commencent dans l'espace UEMOA le 18 et le 21 juin 2009 dans tous les pays pour le compte de l'année scolaire 2008-2009. Et d'ajouter que, normalement, tous les pays qui se sont engagés dans cette voie devront prendre leurs dispositions. Lesquelles dispositions sont déjà opérationnelles depuis le 31 décembre 2008. En fait, la mesure sous-régionale a commencé à être effective depuis la tenue du baccalauréat 2008 dans l'UEMOA, moins le Togo.
Par l'effet de circonstances atténuantes. «Le Togo est dans cette disposition d'esprit puisque nous nous sommes engagés. Cette année, c'est ce que nous ferons. L'année dernière, nous n'avons pas pu le faire parce que la rentrée a été tardive», explique le ministre Aduayom. Avec obligation du respect de l'engagement pris. Seulement, «s'il y a des événements majeurs qui se produisent de nature à ce que objectivement l'écrit ne pouvait pas se tenir dans cette période, nous informerons les instances de l'UEMOA pour qu'on comprenne qu'il ne s'agit pas de dispositions de complaisance», conclut-il.
Désapprobation sociale
Les licenciés de Wacem toujours dans l'attente
De sources confirmées, les licenciés de la société de fabrication de ciment Wacem implantée à Tabligbo (préfecture de Yoto) attendent toujours de reprendre fonction. Cela peut paraître bizarre qu'un licencié puisse être repris. Mais, c'est ce qui aurait été convenu entre l'Autorité étatique et la direction de Wacem depuis six mois. Visiblement convaincue qu'un mouvement de débrayage sous le motif de l'amélioration des conditions de travail n'était pas un mobile suffisant pour justifier la mise à la porte, l'Autorité aurait ainsi convaincu les patrons de Wacem à procéder à une réintégration de la vingtaine de jeunes employés licenciés.
Aujourd'hui, la réticence de Wacem à satisfaire cette demande est réelle. Et, selon les mêmes sources, la direction de Wacem joue à la montre pour finalement bouder l'application de la solution convenue. Surtout que celle-ci a continué à payer les licenciés pendant les six derniers mois alors même qu'ils ne sont pas autorisés à reprendre service. La méthode viserait ainsi à faire endormir le gouvernement pour consacrer un refus définitif de réintégration des licenciés. Ce qui est d'autant plus certain dans la mesure où on annonce que Wacem est en train d'explorer la possibilité d'ouvrir une usine dans la localité de Dalavé dans la préfecture avoisinante de Zio au détriment de celle de Tabligbo. A terme, les employés seront mis devant l'évidence d'un licenciement collectif pour permettre à la société d'engager d'autres personnes.
Ceci reste une ingéniosité fortement appliquée dans le secteur privé où il est certain que, malgré les conditions décriées, d'autres personnes accepteront d'aller à l'aventure. Il urge que le gouvernement revisite le dossier de Wacem à un moment où il est logiquement (c'est selon) critiqué dans la mise en exécution du plan social ayant conduit au licenciement de centaines d'employés à la Société nouvelle des phosphates du Togo (SNPT).
Projets de développement communautaire
Arrêter le drame des populations de Sada, Matékpo et autres
Au moment où pourtant des richissimes de cette contrée se pavanent dans la capitale en «arrosant» leurs maîtresses et autres copines occasionnelles, ceux qui sont restés au village continuent d'égrener les jours de leur drame. Et on attend le gouvernement… Les deux images de l'article (mises en blanc noir) sont loin d'être illustratives.
Sur la première, on y voit une fillette en pleine fouille de la terre à la recherche de l'eau…non potable. Cette scène de corvée d'eau est tout aussi normale et quotidienne à Matékpo, à une dizaine de kilomètres de la Nationale n°1 après le village de Sada, depuis le début de l'année. Pour s'approvisionner en eau, il faut multiplier des creux dans le lit totalement asséché de la rivière et passer des heures à racler le sol pour remplir sa petite bassine. Au pire des cas, entre mars et avril, il faut accomplir une marche de 15 kilomètres (2 fois) qui sépare du fleuve Mono pour y faire sur place la vaisselle, la lessive avant de revenir au village avec des bidons remplis du précieux liquide. On peut donc comprendre que des gens peuvent passer une semaine sans les bains quotidiens… Le comble aura été que des individus, qui ont promis de leur ériger un forage, se sont volatilisés avec la cagnotte de 400.000 francs Cfa constituée par les pauvres paysans. Et au finish, Matékpo n'a pu bénéficier d'un seul des 180 forages construits par le gouvernement. Pour cause de difficultés pratiques, dit-on.
Un peu plus à l'ouest vers la montagne, c'est l'école publique de Sada qui offre une autre image pitoyable. Depuis avril 2008, les tout-petits du primaire sont obligés de côtoyer soleil, pluie, insectes et serpents. Le toit du seul bâtiment en dur de l'école est resté couvert au tiers ; le reste étant en partie coiffé par des feuilles de palmiers non tissées, donc facilement attaquable par un vent violent pareil à celui qui avait sévi le 16 avril dernier. Et depuis-là, le corps enseignant attend le messie après avoir envoyé un rapport à la hiérarchie. Mais, rien de soulageant ! Jusqu'à cette visite organisée par la Coordination du Projet de développement communautaire (PDC), soutenu financièrement par la Banque mondiale. Ah, l'école dispose de deux hangars servant de classe.
Ces populations attendent ainsi de voir un début de solution dans un mois, comme souhaité par le bailleur. En attendant, le gouvernement prend l'engagement de garantir une gestion rigoureuse et transparente des ressources éjectées dans l'intérêt des populations bénéficiaires. C'est aussi ça le problème des projets communautaires.
Conçu par le Togo et financé par la Banque mondiale, le PDC s'étend sur quatre ans renouvelables, de 2009 à 2012, et veut réaliser les infrastructures, renforcer les capacités de tous les acteurs et développer les activités génératrices de revenus. D'un coût total d'environ 10 milliards de francs Cfa, il engloutit au moins 350 microprojets (à raison de 82 pour la Maritime, Plateaux 78, Centrale 56, Kara 64 et 70 pour les Savanes) répartis dans les cinq régions économiques du pays, avec le fort accent mis sur l'approche participative. En clair, contrairement au Programme d'ajustement structurel imposé du dehors, les besoins sont ici exprimés par les collectivités, les projets conçus par les potentialités locales et réalisés par et au profit des communautés à la base.
Le lancement officiel du Projet de développement communautaire a eu lieu le 6 février dernier à Atakpamé. Sa gestion est confiée aux Agences d'appui aux initiatives de base (AGAIB), implantées dans les régions du Togo. Certaines questions cruciales prises en compte par le PDC sont déjà relevées dans le Document intérimaire de stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP) dont la version finale est en cours de vulgarisation.
En encadré
La précision de la Banque mondiale
Le Togo est sur la bonne voie. «C'est au vu des résultats encourageants du Programme d'urgence pour la réduction de la pauvreté (PURP) que la Banque mondiale a décidé d'accorder un montant pratiquement cinq fois plus élevé que celui accordé au PURP à ce nouveau Projet», note le représentant résident de la Banque mondiale au Togo, Joseph Baah-Dwomoh. Et d'avertir : «les fonds du projet doivent être utilisés selon ce qui est convenu ; il faudra veiller à ce que les travaux à réaliser soient d'une bonne qualité pour que les communautés ne se retrouvent pas dans les mêmes situations peu de temps après l'exécution des projets ; les communautés doivent se sentir libres dans le choix de leurs priorités et non se les voir imposer. Il est donc important qu'on puisse percevoir la responsabilisation et l'autonomisation des communautés dans la mise en Œuvre de ce projet».
Il n'a pas manqué de rappeler la mise en garde sur la transparence et la bonne gouvernance dans la gestion des fonds débloqués. «Dans ce sens, les procédures en matière de passation des marchés et de gestion financière doivent être suivies de façon rigoureuse. Ce projet ne doit souffrir d'aucune influence de quelque nature que ce soit. Les objectifs visés sont nobles et la Banque mondiale n'acceptera pas qu'il y ait de mauvaises pratiques dans la gestion des fonds», a-t-il lancé.
Le CPDC et les réformes de l'APG
Le gouvernement réaffirme sa position
Quel sort pour les résultats obtenus au sein du Cadre permanent de dialogue et de concertation (CPDC) ? Doit-on y aller par ordonnance ? Quel sens revêtent les points 1.1 et 3.2 de l'Accord politique global (APG) s'il faut considérer que cet accord du 20 août 2006 est toujours en vigueur ? Des questions auxquelles ne veut pas répondre l'opposition parlementaire avant d'avoir arraché la présence des observateurs européens et de la facilitation. Seulement, il faut que les textes se fassent par consensus et par dialogue. Sans dire sous quelle forme ils seront finalement appliqués. Le RPT, lui, ne veut pas faire trop de gymnastique : le mécanisme du CPDC marque la volonté du Chef de privilégier sa politique de large concertation. Ici, la sérénité confirme que la position à peine voilée du gouvernement ne fausse pas les calculs. A moins qu'il est plutôt autorisé de voir une indiscipline au sein de l'équipe gouvernementale.
Visiblement, ce n'est qu'un rappel d'une précédente position. En effet, dans une interview à notre confrère Forum de la Semaine, le ministre Gilbert Bawara, un des représentants du gouvernement dans les discussions, se prononce : «il sied de souligner que l'APG n'a jamais entendu instituer une instance suprême ou parallèle pour la conduite des réformes politiques, en dehors des institutions républicaines». «Sur le fond, il s'agit de privilégier l'esprit de dialogue et de concertation sans pour autant s'arc-bouter sur des considérations de pure forme ni donner le sentiment de dépouiller les institutions républicaines et démocratiques de la réalité de leurs prérogatives constitutionnelles, au risque de transformer les élus du peuple en députés godillots et de muer l'Assemblée nationale en une chambre d'enregistrement», poursuit-il. Avant de préciser : «…contrairement à certaines affirmations, l'Union européenne n'est pas partie prenante à l'APG et aucune règle n'habiliterait cette institution à contraindre les institutions républicaines du Togo à rechercher impérativement le consensus sur les réformes projetées». En clair, les législatives de 2007 ont été un arbitrage dont se prévalent tous les partis du parlement à ne pas autoriser d'autres entrées dans le CPDC. Au grand dam de la CPP de Edouard Kodjo qui veut convaincre tout le monde qu'elle est la 4ème force du pays. Pour Cornelius Aïdam, rien ne devrait se discuter sur le long terme sans la présence (non par écrit) de son parti chéri.
Courant 2008, c'est le ministre Pascal Bodjona, aujourd'hui président du CPDC au titre de représentant du Chef de l'Etat, qui donnait le ton. Dans une émission spéciale à la TVT, le 16 octobre dernier, le ministre de l'Administration territoriale et des collectivités locales précisait ce qui devra se faire. Lorsqu'une mesure consensuelle sera prise dans un cadre, quelle que soit sa dénomination, elle doit forcément passer devant l'assemblée nationale pour avoir force de loi ; on ne peut appliquer une décision politique, aussi unanime soit-elle, si elle n'est pas transformée en loi. Encore que les réformes en ligne de mire entraînent aujourd'hui des conflits avec certaines dispositions actuelles de la loi fondamentale et des règlements. Autrement, tout doit passer devant le parlement. Dans les coulisses, on annonce que l'institution entend arracher sa place dans tous les cas. Et par tous les moyens.
Le Cadre permanent de dialogue et de concertation (CPDC), mis en place le 4 janvier 2009 par décret du chef de l'Etat, devra rechercher le large consensus autour des réformes du code électoral, du statut de l'opposition et des questions institutionnelles et constitutionnelles. Il regroupe le RPT, le CAR, l'UFC, le Gouvernement et le représentant du président de la République. A l'étape actuelle, aucun consensus n'est trouvé sur les différents points à l'ordre du jour. Quatrième séance de tergiversations!
En encadré
Les dispositions de l'APG
1.1 - Compte tenu du rôle déterminant de l'Assemblée Nationale pour la crédibilité des institutions démocratiques, la poursuite des réformes constitutionnelles et l'enracinement de l'Etat de droit, les parties s'engagent à créer les conditions qui garantiront des élections libres, ouvertes et transparentes.
3.2 - Les Parties prenantes au Dialogue National, engagent le Gouvernement à étudier les propositions de révision constitutionnelle, notamment: le régime politique, la nomination et les prérogatives du Premier Ministre, les conditions d'éligibilité du Président de la République, la durée et la limitation du mandat présidentiel, l'institution d'un Sénat, la réforme de la Cour Constitutionnelle.
Le Gouvernement prendra en charge ces propositions pour la prochaine législature.
La plaisanterie du boycott du parlement
Sortie de l'escarcelle de l'opposition parlementaire, l'exigence du facilitateur au sein du Cadre permanent de dialogue et de concertation (CPDC) a divisé les parties prenantes pendant les trois premiers jours des discussions. Au point de passer sans attendre aux questions prioritaires en l'occurrence le code électoral et la place de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) dans l'organisation des futures élections. Ce qui veut dire que le règlement intérieur n'est toujours pas arrêté. Ainsi, unanimement, on ne veut plus revivre les péripéties des débuts des discussions ayant abouti à l'APG.
Que se passera-t-il si le CAR et l'UFC se sentent marginalisés par la version du texte à envoyer au parlement pour adoption ? C'est ici qu'on s'interroge sur l'idée de boycott que ventilent les deux partis réunis par la force des événements. A y voir de près, cela ressemble à un remake de la politique de la chaise vide de 1994 initiée et pratiquée par le CAR de Madji Agboyibo. Aujourd'hui, dans les couloirs du palais des congrès, on est plus poussé à en rire. Car, si le nombre de 36 (pour le CAR seul) n'a pu rien faire en 1994, ce n'est pas avec 31 (CAR et UFC compris) que le miracle sera produit.
Selon l'article 51 du règlement intérieur de l'Assemblée nationale, la présence des députés est obligatoire aux séances plénières. A l'ouverture de chaque séance, le président procède à la vérification du quorum.
L'Assemblée nationale ne peut délibérer que si la majorité des députés la composant est présente. Dans le cas contraire, la séance est suspendue. Logiquement, il suffira seulement que le RPT majoritaire décide d'étudier le projet envoyé par le gouvernement. L'essentiel, c'est de mobiliser les siens pour une présence effective, car «les procurations ne sont pas prises en compte».
Forum national des paysans à Kara
Le paysan, pilier de la relance économique
Le secteur agricole contribue pour 38% de la constitution du Produit intérieur brut (PIB). Il fournit plus de 20% des recettes d'exportation et procure l'essentiel de l'alimentation à la nation toute entière. Par ailleurs, ce secteur occupe et fait vivre plus des deux tiers de la population active nationale. Ces quelques données fournies par le ministère de l'Agriculture démontre que le secteur est constitue le fondement de la croissance de l'économie du pays et le principal soutien à la formation de la richesse nationale. D'où le choix des autorités d'impliquer, ou plutôt de placer le paysan au centre de la politique de relance agricole et économique
Pour ce faire, il est apparu, d'après Kombaté Konlani, directeur de cabinet du ministre de l'Agriculture, «nécessaire de créer un cadre permanent de concertation et d'échange entre les acteurs du monde paysan et les plus hautes autorités du pays…». Ce cadre, c'est le Forum national des paysans togolais (FNPT, qui tient ses premières assises depuis hier, et pour trois jours, à Kara. Près de 800 producteurs agricoles et une centaine de technicien des pouvoirs publics et de partenaires.
A Kara, autour des sujets aussi variés que «l'Amélioration du circuit de distribution des engrais», «Importance de la commercialisation des produits agricoles locaux dans la lutte contre la cherté de la vie», les acteurs seront sensibilisés sur les performances et les solutions susceptibles de lever durablement les contraintes majeures qui freinent les performances du secteur agricole. L'accent sera mis sur les contributions spécifiques des producteurs, des autorités et des partenaires à la levée des principales contraintes en vue de la réussite agricole 2009-2010.
Le clou de l'événement sera sans doute l'entretien, demain, entre les producteurs et le chef de l'Etat. Ainsi que les orientations et les instructions que celui-ci aura à donner pour la relance du secteur.
Le FNPT se veut uns rencontre annuelle et placée sous le patronage du chef de l'Etat dans le but de lui permettre d'échanger avec le monde paysan et d'autres professionnels du milieu.
© L'Union du 13 février 2009