Médias

Energie propre et bon marché

Le Togo cherche depuis plusieurs années à développer les énergies alternatives et non-polluantes. Un impératif compte tenu des pénuries qui frappent l'ensemble de la région. Le bihebdomadaire L'Union paru mardi indique que les autorités ont lancé un projet pilote de production d'électricité à d'éoliennes. Le test vise, dans un premier temps, à doter Lomé d'un parc d'une puissance 10 MW à 25 MW. L'appel d'offre est lancé, indique le journal, et le soumissionnaire sera en régime de concession pour la conception, la construction et l'exploitation du parc.

Il a jusqu'au 20 juillet prochain pour se manifester. Voici une sélection d'articles publiés par L'Union

Actu nationales

Malgré le départ de Jacques Dupuydauby, la manutention toujours active au Port de Lomé

Nommé par l'ordonnance n°973/09 du 27 mai 2009 du président du tribunal de première instance de première classe de Lomé, sur saisine de l'Etat togolais et certains des autres actionnaires, le nouveau mandataire de justice de SE2M et SE3M Pascal Coti (venu du groupe Bolloré) veut vite rétablir la santé financière desdites sociétés et garantir leur place dans l'économie togolaise. Et selon le plan mis en place, aucune diminution du personnel n'est envisagée. De quoi ne pas d'ores et déjà encourager la déception et le découragement au sein d'une équipe qui n'a guère manqué à son devoir. Dans les coulisses, on signale que toutes les pistes seront explorées, même s'il faut faire appel à l'expertise extérieure pour accroître le rendement. Visiblement, le redressement fiscal de 12 milliards qui frappe ces entreprises n'émousse pas les ardeurs et les innovations. On veut plutôt relever un défi par un juste rétablissement dans ses droits pour le groupe Bolloré avec cette administration judiciaire provisoire. «Le directeur général provisoire doit opérer dans la continuité», dit-on, jusqu'à la nomination d'un D.G. par un prochain Conseil d'administration. Loin des spéculations sur une influence directe de l'extérieur qui aurait consacré un non droit.

Jusque-là appartenant au groupe Progosa du sieur Jacques Dupuydauby, les sociétés SE2M et SE3M interviennent dans les activités de manutention au Port autonome de Lomé depuis août 2001. Depuis le 27 mai 2009, un mandat d'arrêt international poursuit Gérard Perrier (directeur juridique de SE2M) et Vianney Dupuydauby pour assistance du délit de fraude fiscale reproché à Jacques Dupuydauby entre 2007 et 2009. Sur réquisition du procureur de la République.

 

 

La justice avait déjà donné raison à Bolloré depuis 2006

En réalité, tout était dit depuis 2006 en faveur du groupe Bolloré au point que certains ne parlent que d'un effet suspensif de la décision par l'appel interjeté par le conseil des sociétés SE2M et SE3M. Ce qui est sûr, les événements se sont trop vite accélérés contre Jacques Dupuydauby et les siens courant mai 2009.

Rendu sous le n°100/2006 du 3 février 2006, à la demande des sociétés SOCOPAO (de droit français) et SDV-TOGO, le jugement du tribunal de Lomé déclarait «nulles et de nuls effets les conventions du 28 mars 2005 prises par les présidents du Conseil d'administration des sociétés SE2M et SE3M pour la tenue du conseil à Séville en Espagne». Et annulait «toutes les écritures passées dans les registres des sociétés requises relativement aux transferts des actions SE2M et SE3M par la société Participaciones Ibero Internacionales SAU (P2i Espagne SAU) au profit de la société de droit luxembourgeois Participaciones Ibero Internationales (P2i Sarl)» et «toutes les délibérations adoptées par les assemblées générales des sociétés SE2M et SE3M tenues le 29 juin 2005».

SE2M et SE3M étaient ainsi condamnées à payer à chacune des sociétés requérantes 10 millions de francs Cfa à titre de dommages et intérêts à la partie demanderesse. Mais, par exploit en date du 7 février 2006, lesdites sociétés ont relevé appel du jugement et, à titre reconventionnel, exigé une condamnation à 20 millions et 300 millions pour préjudice subi. Finalement, le 28 mai 2009, la Cour d'appel de Lomé rend son dispositif : «Statuant publiquement et contradictoirement à l'égard de toutes les parties, en matière commerciale et en appel. En la forme : reçoit l'appel des sociétés SE2M et SE3M-TOGO.

Au fond : le déclare non fondé ; confirme en conséquence le jugement n°100/2006 du 3 février 2006 en toutes ses dispositions ; reconventionnellement, condamne les appelantes SE2M et SE3M-TOGO à servir aux intimées la somme de 90 millions FCFA à titre de réparation pour appel abusif et vexatoire ; condamne les appelantes aux dépens».

Pur langage technique ! Mais une constance sur l'origine du faux a jailli de la discussion et des pièces versées au dossier. SE2M et SE3M sont des sociétés anonymes de droit togolais dirigées toutes deux par Jacques Dupuydauby en qualité de président du conseil d'administration. Le Togo soucieux de libéraliser en deux phases d'exécution successives la manutention au Port de Lomé a, par convention du 29 août 2001, confié à la SE 2M par le biais de Jacques Dupuydauby la concession de l'activité d'arrimage de conteneurs dans le Port, et le permis d'arrimage des marchandises générales à la SE 3M, toujours par le canal de Dupuydauby. La société P2i Espagne SAU de droit espagnol (une filiale du groupe Bolloré) a son siège en Espagne et dirigée par Jacques Dupuydauby. La SOCOPAO , filiale du groupe Bolloré, détenait 15% des actions de SE2M et la SDV , encore une filiale de Bolloré, détenait 30% des actions de SE3M. Par contre, P2i Espagne SAU détenait la majorité des actions de SE2M et SE3M depuis le début de la concession de la manutention aux deux sociétés de droit togolais.

La société P2i Espagne ne remplissant pas les conditions exigées par l'Etat togolais a dû se rallier au groupe Bolloré qui en a pris le contrôle. En conséquence, le groupe contrôlant la P 2i Espagne contrôle également SE2M et SE3M car seul ce ralliement a permis à P2i Espagne d'avoir les moyens financiers et de profiter de la qualité de manutentionnaire du groupe Bolloré pour remplir les conditions fixées par le Togo. La grande majorité des actions de SE2M est détenue par P2i Espagne SAU, une filiale de Bolloré, soit 75% contre 15% pour SOCOPAO, 5% pour le Port de Lomé et 5% pour divers petits actionnaires ; SE3M est entièrement constituée par Bolloré à travers P2i SAU (70%) et la SDV (30%). Par contrat en mars 2005, P2i SAU a cédé à la société P2i Sarl, une tierce société de droit luxembourgeois, 15.035 actions de SE2M au prix de 1.566.088.513 FCFA et 13.980 actions de SE3M pour un prix de 1.398.000.000 FCFA.

Et, pour donner un agrément à la société acquéreuse P2i Luxembourg, le PDG a fait convoquer le 28 mars 2005 les conseils d'administration à Séville en Espagne pour le 30 mars 2005. Seulement, les convocations ne sont parvenues au siège de la SDV que le 29 mars 2005 et le report demandé n'avait été accordé. Les conseils ont été tenus le 30 mars à Séville, «en l'absence du groupe Bolloré, actionnaire majoritaire, et même propriétaire des sociétés SE2M et SE3M». Ce que rejette la Cour d'appel de Lomé, car la présence de l'actionnaire majoritaire était quasiment indispensable surtout que l'ordre du jour annonçait l'approbation de l'agrément d'un nouvel actionnaire. Le juge parle d'un préjudice aux droits des intimées «en ce sens que leurs actions dans SE2M et SE3M ont été à leur insu cédées à une tierce société et sans le moindre consentement de leur part».

 

 

La société SE2M dépose trois plaintes

Tout part du constat d'huissier fait le 29 mai 2009 dans les locaux de la SE2M, sur demande de Pascal Coti, agissant en qualité de mandataire de justice provisoire «pour les besoins urgents de fonctionnement». En présence du Directeur administratif et financier, du chef informatique et ses collaborateurs. Au finish, les 4 premiers serveurs sont dépossédés chacun de ses 5 disques durs et le 5è serveur de trois disques de données. Des logiciels et l'ensemble des données comptables ont disparu. Le reste du matériel est, lui, toujours en bon état. Aussi, pour le Conseil de la Société d'entreprise de manutentions maritimes (SE2M) et de la Société d'entreprise de moyens et de manutentions maritimes (SE3M), Me Gagnon Toble, il s'agit «incontestablement de vols et de destructions volontaires planifiées et réalisées par leur(s) auteur(s) dans le but de les paralyser dans le cadre de leurs activités et notamment de leurs missions de service public relatives à la manutention portuaire». Il porte plainte contre X pour vol et destruction de biens punis par les articles 97, 98 et 132 du Code pénal.

Une seconde plainte vise le sieur C.B. et autres pour abus de confiance depuis la même date (4 juin 2009). En l'espèce, SE2M a consenti, le 27 août 2008, un emprunt de un milliard de francs Cfa auprès d'une banque à Lomé, pour un besoin en fonds de roulement et la réalisation de travaux ponctuels. Contre le nantissement par le sieur Dupuydauby portant sur une grue de la SE2M pour un montant de 1,3 milliard. En décembre 2008, un contrat est signé avec une société basée à Dubaï par le sieur C.B. pour l'acquisition de 3 matériels de manutention à plus de 4,1 milliards. Contre toute attente, la livraison doit se faire à Dakar où SE2M n'exerce aucune activité. Puis, un ordre de virement est émis au profit de la société fournisseur pour 885,6 millions FCfa (une partie de l'emprunt bancaire). Seulement, près de six mois après, aucune prestation n'est effectuée. On parle d'un contrat fictif qui n'avait pour but que de détourner. Et la banque réclame le remboursement des échéances du prêt et menace d'exiger la réalisation du nantissement de la grue, actif très important pour l'exploitation de la SE2M.

La troisième plainte est dirigée depuis le 9 juin dernier contre Jacques Dupuydauby, Gérard Perrier et autres pour faux et usage de faux, complicité de faux et d'usage de faux, abus de confiance et complicité d'abus de confiance, escroquerie et complicité d'escroquerie. Ici, on cite des remises mensuelles de plusieurs millions sur les tarifs relatifs aux mouvements import/export de conteneurs manutentionnés par SE2M pour une autre unité basée au Port de Lomé. Et ce depuis le 1er janvier 2007. Le Commissaire aux comptes, lui, ne retrouve pas les documents pour se prononcer sur la validité et la sincérité des remises. De sources judiciaires, on découvre plutôt un compte bancaire en Espagne, à Séville, géré par le sieur Jacques Dupuydauby et alimenté par le versement de certains clients de SE2M. Puis, l'ordre est donné pour virer finalement les sommes sur un compte numéroté au Luxembourg n'appartenant pas à SE2M, mais à un titulaire identifié par des chiffres.

 

 

Sécurité des consommateurs togolais

L'ATC met à nu le commerce des produits pétroliers

Trois inquiétudes sont soulevées ce 12 juin 2009 par l'Association togolaise des consommateurs (ATC) pour en appeler à l'éveil des pouvoirs publics dans leur rôle de contrôle. «Il arrive des fois qu'au cours des trajets entre le lieu de stockage officiel et les points de vente ou dépôts qu'il y ait des manipulations frauduleuses sur le carburant par rajout de pétrole lampant ou du DDO (Diesel Distilled Oil) dans le gaz oil». C'est le constat dévoilé par Agouta Aladjou, secrétaire général de l'association, pour dire que le contrôle de qualité des produits pétroliers n'est pas régulier dans les stations de service au Togo et dans le circuit de distribution. Et comme pour se déclarer complices d'un manquement, les stations «ne prennent aucune mesure en vue de s'assurer de la qualité des produits». Alors même qu'il doit être respecté leur taux en souffre, plomb, benzène, phosphore, oxygène, etc. Il n'est donc pas superflu de disposer de matériels (pâtes détectrices d'eau, densimètres, explosimètres) pour mesurer la présence d'eau, la densité, la température, la conductivité électrique, les matières explosives, les gaz.

Et, pour corser la mise, on y retrouve une fraude sur le litrage à la pompe. Dans les faits, des «responsables malhonnêtes» truquent les pompes dans le but de diminuer les quantités de carburant, de pétrole ou de gaz oil vendues aux consommateurs.

Le moins qu'on puisse dire, c'est que le consommateur togolais est mal loti. Car, signale l'ATC, il vit sans cesse depuis quatre ans une pénurie de gaz butane désormais prisé par les ménages pour lutter, ensemble avec le pouvoir exécutif, contre la désertification. Une situation liée au monopole «désormais inadapté» du principal fournisseur Total. En attendant, «la pénurie du gaz a favorisé l'émergence de fournisseurs illégaux dans le secteur informel au mépris des règles sécuritaires et des dispositions en la matière», note l'institution de défense des droits des consommateurs. Et de s'inquiéter que des accidents graves peuvent être occasionnés à la suite de stockage hors norme et la vente du gaz dans des endroits non appropriés. Surtout qu'il faut voir des gens se promener à moto avec des bouteilles à la recherche du gaz. L'Etat doit briser le mutisme.

 

 

 

Dans l'euphorie des revendications des agents

Une mission du gouvernement attendue à Fortia Cement

De sources confirmées, le gouvernement entend entreprendre dans les prochains jours une mission de conciliation à l'usine de fabrication de ciment Fortia, à Tabligbo. Le but est de rapprocher les points de vue des parties en conflit, à savoir les dirigeants de ladite société et les employés renvoyés à la maison depuis des mois. Les premiers reprochent aux seconds d'avoir «saboté» le bon fonctionnement de l'usine par leur mouvement de grève qui vise l'amélioration des conditions de travail. Après plusieurs tentatives, rien ne semble se pointer à l'horizon car les dirigeants campent sur leur position malgré les tentatives d'arbitrage de l'inspecteur du Travail de la région Maritime siégeant à Aného.

Aujourd'hui, les employés «licenciés de fait» de Fortia Cement ne jurent finalement que par l'Etat ; ils disent avoir saisi le Premier ministre pour obtenir leur réintégration. En attendant, les employeurs ne veulent comprendre qu'on laisse le travail pour revendiquer ses droits. Ils ont recruté d'autres manŒuvres de circonstance et d'autres ouvriers de la société voisine de cimenterie Wacem pour faire tourner l'entreprise en remplacement des grévistes.

Selon le Syndicat démocratique des mines Fortia, d'autres employeurs sont mis à la maison après la levée du mot d'ordre de grève le 1er juin 2009.  Depuis 2005, les mouvements de débrayage ont commencé à Fortia pour décrier une grille salariale qui oscille entre 24.000 et 59.000 francs Cfa. Depuis la grève de juillet 2008, la visite médicale a, elle, été obtenue par les employés. La dernière rencontre des parties chez l'inspecteur du travail, le 29 mai 2009, n'a rien donné.

 

 

Economie

 Réformes économiques et règlement des dettes

Le Togo encouragé à poursuivre l'effort

Les efforts de Faure et sa compagnie en matière de réformes économiques ont été bien perçus par les partenaires, notamment les institutions telles que la Banque mondiale et la Banque africaine de développement (BAD). Résultats : en si peu de temps, le pays vient d'atteindre le point de décision de l'initiative Pays pauvres très endetté (PPTE). Tout comme la Côte d'Ivoire, en crise depuis 7 ans. Concrètement, cela permet au pays de souffler un peu au point de vue du remboursement de la dette extérieure, certaines dettes vis-à-vis de créanciers devant être effacées. «Je crois qu'il faut saluer les efforts que le Togo et la Côte d'Ivoire ont fait en vue d'arriver au point de décision de l'initiative PPTE. C'est très important parce que, pour y arriver, il a fallu faire de gros efforts. Je salue ces efforts et je salue les autorités togolaises et ivoiriennes», déclarait jeudi le gouverneur de la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'ouest (Bceao), Philippe-Henri Dacoury-Tabley, lors d'une visioconférence depuis le siège à Dakar, au Sénégal.

«Mais, ce n'est pas tout», rappelle M. Dacoury-Tabley. Il explique : «L'étape à laquelle ces deux pays sont arrivés aujourd'hui n'est qu'une étape. Il faut continuer pour arriver au point d'achèvement, et cela nécessite encore beaucoup plus d'effort». C'est dans ce sens que le gouverneur de la Banque centrale «… encourage les peuples togolais et ivoirien et les autorités de ces pays à poursuivre le sens des réformes pour atteindre le point d'achèvement et avoir la possibilité d'une relance de l'économie plus soutenue». Il s'est dit confiant de «la volonté de faire» de ces pays, «parce que le point d'achèvement permettra à ces pays de voir l'essentiel de leurs dettes extérieures annulées, y compris la dette extérieure vis-à-vis des institutions telles que la Banque mondiale et la Banque africaine de développement».

La démarche est bonne et permettra notamment au Togo de savoir sa marge de relancer l'économie. En définitive, l'embellie du Togo doit faire celle des Etats de l'Uemoa. «Ce qui se passe pour ces deux pays est bon pour eux d'abord, mais aussi bon pour l'Union. Car les conséquences heureuses rejailliront sûrement sur l'Union», souligne Philippe-Henri Dacoury-Tabley.

 

 

 

Actu Plus

 Face à la crise financière

La BCEAO rend l'argent moins cher

 

Les analyses financières avaient fait croire, au début de l'actuelle crise mondiale, que le continent noir en serait épargné. Mais l'évolution récente de la situation économique, monétaire et financière en Afrique est en train de démentir cette vision des choses. Pour ce qui concerne les Etats de l'Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa), le taux de croissance réel du Produit intérieur brut (PIB) ne devrait guère dépasser 3,5% contre 4,7% prévu initialement, d'après la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'ouest (Bceao) dont les membres ont en commun l'usage du franc CFA. L'analyse a également relevé «un ralentissement du rythme d'expansion des crédits à l'économie et de la liquidité globale, ainsi qu'une atténuation sensible des risques inflationnistes dans l'UMOA», indique la Banque.

Plus particulièrement, les secteurs tournés vers les exportations tels que le bois, l'hévéa, et le coton sont affectés par la crise économique et financière internationale. Il en est de même de l'activité touristique. De plus, la Banque redoute que les transferts des migrants, l'aide publique au développement et les investissements directs étrangers ne subissent une baisse importante.

Au regard de ce contexte, «et dans le souci de créer les conditions d'une croissance plus forte des économies de l'Union», la Banque centrale a décidé de baisser ses taux directeurs. Le taux de la pension passe ainsi de 4,75% à 4,25%, et ce à compter de mardi 16 juin 2009. Ceci a pour effet de rendre l'argent moins cher, et d'amener les banques à réduire les taux d'intérêt débiteurs au profit des opérateurs économiques, notamment les ménages. La Banque centrale a en outre décidé d'abaisser les coefficients des réserves obligataires applicables aux banques du Bénin, du Mali, du Niger et du Sénégal, afin de libérer des ressources de trésorerie supplémentaires pour les banques.

Il faut souligner que pour suivre la crise financière, et anticiper sur ses effets éventuels sur le système bancaire de l'Union, la Banque centrale a mis en place, depuis l'année dernière, une cellule de veille. En plus, des dizaines de milliards de francs Cfa sont régulièrement injectés sur le marché monétaire pour permettre aux banques de disposer de liquidités.

 

 

Monnaie

Une dévaluation du Cfa exclue face à la crise

La crise financière que traverse le monde économique depuis un an donne des idées à quelques sceptiques. Dans les réflexions, on en arrive parfois à envisager la dévaluation de la monnaie pour contrer la crise. C'est le cas depuis un moment pour ce qui est du franc CFA.

La question est récurrente, au point de pousser le gouverneur de la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'ouest (Bceao) à sortir de sa forteresse de Dakar pour éclairer les esprits. «Tous les pays sont aujourd'hui frappés par la crise financière mais jusqu'à présent, aucun n'a encore envisagé la dévaluation de sa monnaie pour contrer la crise. Si cela devait l'être, ce sont tous les pays qui dévalueraient leur monnaie, et je pense que les institutions internationales seraient vivement contre cette idée», a indiqué jeudi le gouverneur Philippe-Henri Dacoury-Tabley.  D'autant que la crise est née ailleurs (Etats-Unis principalement, où elle fait assez de victimes au sein de grosses boîtes).

Une chose est que la zone de l'Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) a des «fondamentaux qui sont bons». Non seulement les banques de la Zone n'ont pas de produits toxiques, mais «nous procédons, bien avant la crise, à des réformes structurelles, à assainir le cadre macroéconomique, à prendre beaucoup de mesures qui ont permis à l'Union à connaître des avancées et des collectes de croissances – bien entendu affectées par la crise –», précise le gouverneur de la Bceao. «Nous n'envisageons pas, alors là pas du tout, une dévaluation. Nous avons un niveau d'échange assez important qui nous met à l'abri», insiste-t-il.

Il est démontré, par ailleurs, qu'une dévaluation de la monnaie expose le pays concerné à un déséquilibre commercial : la monnaie étant faible, il est impérieux de d'exporter ou de vendre plus pour relancer l'économie. Sauf que la demande est tout aussi faible en ces temps de crise.

 

 

 

Pour contrer le déficit énergétique

Le Togo tente l'éolienne

Les énergies renouvelables, le Togo aussi s'en approprie. Ce d'autant plus que le pays connaît depuis 1988 des pénuries répétées préjudiciables à l'économie nationale, pénuries liées à l'assèchement des barrages hydroélectrique.

Faute d'opter pour le nucléaire civil, trop coûteux et délicat à gérer, les autorités viennent de lancer un projet pilote de production indépendante d'électricité à partir de l'énergie éolienne. Il entre dans le cadre de la politique de développement du secteur de l'électricité et de la promotion des énergies renouvelables comme solution durable au déficit énergétique adopté en novembre 2000. L'expérience vise à doter Lomé d'un parc éolien de puissance 10 MW à 25 MW.

L'appel d'offre est lancé, et le soumissionnaire sera en régime de concession pour la conception, la construction et l'exploitation dudit parc. Il a ainsi jusqu'au 20 juillet prochain pour se manifester.

La réussite d'un  tel projet, ajoutée aux 100 MW attendus de l'entreprise américaine ContourGlobal dès 2010, mettra le pays à l'abri des incommodes délestages, devenus malheureusement la solution à court terme au déficit énergétique.

 

 

Culture

Francophonie

Abdou Diouf en visite au Togo du 20 au 22 juin

Le Secrétaire Général de l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), son Excellence M. Abdou DIOUF, ancien Président de la République Sénégalaise , effectuera une visite officielle au Togo, du 20 au 22 juin 2009, a-t-on appris auprès du Représentant personnel du chef de l'Etat près la Francophonie et sherpa, l'écrivain Kangni Alem.

Cette visite officielle s'inscrit dans le cadre de la Coopération entre le Togo et l'OIF, laquelle coopération se décline sur les quatre axes majeurs qui constituent le plan quadriennal de l'Organisation Internationale de la Francophonie : diversité culturelle et linguistique ; paix, démocratie et droits de l'homme ; enseignement, éducation supérieure et formation ; développement durable et solidarité

« Durant les quatre années qui viennent de s'écouler, la Coopération de l'OIF avec le Togo est redevenue normale après la suspension de notre pays de l'Organisation et sa réintégration en 2005. L'importance de cette visite est donc capitale pour le Togo, qui a toujours trouvé dans l'OIF un partenaire attentif », a annoncé le Sherpa du chef de l'Etat.

 

 

Musique

Edy Brivel, un musicien Togolais sort un opus sur le zouk

Réussira, réussira pas ? La question se pose déjà pour le Togolais Edy Brivel. Résident en France, il vient de sortir un premier album zouk de 13 titres. Portant le titre «D'une vie à l'autre», l'album est quand même un ensemble de morceaux charmants qui déclinent variablement sur les thèmes de l'amour, bien entendu, la vie, le cinéma et les illusions éternelles de la vie.

Généralement quand les musiciens togolais chantent le zouk, ça fait un peu sourire, car souvent on préfère encore aller écouter du côté de l'original. L'échec le plus patent est celui de Toto Patrick, auteur d'un seul album qu'il n'a cesse d'ailleurs de reprendre, recoudre, chantant à l'envie le seul morceau « Adjo » dans toutes les langues du pays.

Ce n'est pas encore  le cas d'Edy Brivel avec son album dansant et plus ou moins intello, il est vrai. Sa musique est plus ou moins influencée par les rythmes soul et rhythm'n'blues, faisant un aller-retour entre la soul, l'afro, la variété française, avec un zest de sonorités hip hop. On pourra apprécier le featuring avec le groupe musical WEZEPE.

Auteur, compositeur, interprète, Edy Brivel est donc le nouveau venu dans l'univers du zouk. Il a un look de beau gosse enchanteur qui s'y prête.

Né le 20 Novembre 1984 à Lomé, Dadzie A. Komlavi, de son vrai nom, Edy Brivel dit  avoir eu depuis les langes une fascination pour la musique. Il vit actuellement en France.

A découvrir sur http://www.youtube.com/watch?v=2eIP59ZO-BE

 

 

Arts de la scène

Humour décapant au CCF

La scène du CCF a accueilli le samedi 13 juin dernier un spectacle d'humour mettant aux prises Alfa Ramsès, comédien-dramaturge reconverti avec bonheur à l'humour, et les comédiens Folo et son petit-frère Blaise, qui se mettent en apprentissage, et Rodé, le nouveau venu dans le monde du spectacle. Décapant spectacle, presque rebelle tel que celui présenté au cours de cette soirée sabbatique au CCF.

Alfa Ramsès, connu déjà pour la porosité de sa plume, en tant que dramaturge, devient encore plus mordant en se moulant dans l'uniforme du militaire togolais qu'il tourne bien entendu en dérision. Pas méchamment, pas plus que ne se le donne l'imaginaire populaire, mais en vrai avec ses faiblesses et ses forces, tel est brossé le militaire togolais pendant la présidentielle d'avril 2005. Les bastonnades sont présentées sous un jour banal et le militaire, déresponsabilisé, vu comme un simple exécutant qui évoque même, comble de l'outrecuidance, la violation de ses droits devant des civils resquilleurs qui mentent pour ne pas être battus. L'ennui avec Alfa Ramsès, c'est que ces spectacles manquent d'universalité, mettant en scène des réalités et des codes que ne peuvent comprendre que des spectateurs togolais. Il va falloir de sa part aller plus loin.

Le quotidien est également moqué ainsi que les Eperviers du Togo. « Les Marocains ont relooké leurs boîtes de nuit, rien que pour la joie des Eperviers », dit Alfa en prévision du prochain des Eperviers au Maroc, moquant en passant l'attitude des joueurs de la sélection nationale qui auraient fait la noce dans les boîtes de nuit de Lomé pendant la semaine de leur humiliante défaite contre le Gabon à Libreville.

Les humoristes Folo et son frère Blaise ont aussi réalisé une bonne prestation. Le premier s'étant excellé dans dérision des sectes évangéliques  tandis que le second, en se mettant dans la situation inimitable d'un bègue, focalisait l'attention sur les facéties d'un élève tricheur, tout cela a bien pu dérider les muscles zygomatiques des spectateurs.

Seul le comédien Rodé, un peu en dessous, fut la déception de cette soirée.

© L'Union du 16 juin 2009

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