Politique

Absence de convergence

Le président du Burkina, Blaise Compaoré, était mardi à Lomé en qualité de médiateur du processus de sortie de crise.

Il devait tenter de ramener à la table des discussions le pouvoir et l'opposition parlementaire qui conteste les conditions de fonctionnement du Cadre permanent de dialogue et de concertation (CPDC) et du code électoral censé régir le scrutin présidentiel de l'an prochain. Depuis deux mois le dialogue est interrompu au Togo. La question de la Commission nationale électorale (Céni) semble être le sujet qui fâche.

« Les partis de l'opposition parlementaire ne veulent plus être en minorité au sein de la Céni qui joue un rôle crucial dans l'organisation, la supervision et pour l'annonce des résultats. La Céni doit être équilibrée à tous les points de vue », affirme Gilchrist Olympio, le leader de l'UFC (opposition). 

« Il n'y a aucun point insurmontable à régler », lui répond Pascal Bodjona, l'un des ténors du RPT (au pouvoir) et ministre de l'Administration territoriale. « Je suis convaincu que dans les jours à venir, les petits problèmes de parcours seront solutionnés. On ne peut pas aller aux élections avec l'idée de pouvoir définir les règles qui puissent d'office vous donner une victoire ; il s'agit d'une compétition », souligne toutefois M. Bodjona.

M. Compaoré va maintenant évaluer toutes les informations reçues à Lomé pour relancer les contacts.

« D'ici la semaine prochaine, je vais réactiver les contacts avec les partis afin de pouvoir dégager des propositions par rapport aux attentes de la communauté nationale togolaise, mais aussi par rapport aux points de vue des uns et des autres qui ne sont pas toujours convergents », indique le chef de l'Etat burkinabé.

M. Compaoré a passé quelques heures à Lomé où il a également eu des entretiens avec son homologue Faure Gnassingbé.

Les élections présidentielles sont prévues entre février et mars 2010.

Extraits de la déclaration du président du Burkina Faso

Mandaté par les chefs d'Etats de la CEDEAO, je suis venu pour faire avec les partis signataires de l'accord global, une évaluation de la mise en Œuvre de cet accord qui s'est d'abord magnifiquement concrétisé avec les élections législatives de 2007.  Nous sommes en train d'aller à une élection majeure, c'est-à-dire l'élection présidentielle. Sur ce processus, il y a encore des débats, je suis en train d'apporter ma facilitation sur les derniers obstacles qu'il reste.  Je peux vous dire qu'après ces échanges, j'ai compris que toutes les parties restent attachées à la conduite d'un processus équitable pour une élection présidentielle apaisée au Togo.  J'ai reçu beaucoup d'informations, d'expression de sentiment et d'évaluation partielle de la situation, je pense que jusqu'à la fin de la semaine je pourrai faire une évaluation de tout ce que j'ai entendu pour pouvoir relancer d'ici la semaine prochaine, les contacts avec les partis afin de pouvoir dégager des propositions par rapport aux attentes de la communauté nationale togolaise et par rapport aux points de vue des uns et des autres qui ne sont pas toujours convergents.  

Déclaration de Dominique Renaux, ambassadeur de France au Togo s'exprimant au nom des ambassadeurs des pays et institutions partenaires du Togo 

Chacun a en tête qu'une échéance importante va se produire dans quelques mois au Togo, il s'agit de l'élection présidentielle. C'est une étape importante dans la consolidation démocratique de ce pays et chacun a conscience que cette étape doit être préparée au mieux afin que cette élection se déroulent dans des conditions de transparence, de régularité et qu'elle permette à l'ensemble des togolais d'exprimer leur choix en toute quiétude et en toute régularité. A ce titre, l'Union Européenne comme d'autres partenaires souhaitent effectivement que ces élections se déroulent dans des conditions pacifiques. C'est pourquoi nous avons soutenu l'accord politique global et nous soutenons les efforts que le président Compaoré entreprend pour faciliter le dialogue sur la bonne préparation de cette élection. C'est à ce titre que le président a souhaité s'entretenir ce matin avec nous. Nous avons échangé avec lui sur une série de points qui ont trait à la préparation des élections, aux conditions qu'il faut réunir pour assurer à la fois une préparation et un déroulement optimal de cette élection. Nous lui laissons le soin de tirer lui-même les conclusions de sa mission, mais nous avons en tout cas eu des échanges extrêmement fructueux et nous lui avons exprimé notre soutien à sa tâche de facilitation qu'il exerce en vertu de l'accord politique global.

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