'Aux indignes, les bassesses'

Ca secoue fort à l’UFC. Le parti d’opposition dirigé par Gilchrist Olympio semble vivre une crise interne. Certains responsables évoquent une tentative de putsch qui viserait à remplacer le président de la formation absent du pays depuis plusieurs mois.

Pour Elliot Ohin, le 2e vice-président de l’UFC, ces accusations sont ridicules.  Il évoque des ‘balivernes et des élucubrations’. 

Republicoftogo.com : Certains membres de l’UFC ont récemment parlé d’une ‘tentative de putsch’ au sein du parti. Qu’en est-il ?

Elliot Ohin : “Tentative de putsch”? C’est la première fois que j’entends une incongruité pareille. 

Tentative de putsch de la part de qui et contre qui ? 

En tant que membre fondateur de ce parti et premier secrétaire général dans l’ordre chronologique de la formation, jamais cette idée saugrenue ne m’a effleuré. 

La notion que j’ai de la loyauté est autre que celle de celui qui parle de putsch dans une famille politique. 

Nous avons partagé beaucoup de choses ensemble avec Gilchrist Olympio.

Nous avons été déclarés morts lors de l’ horrible attentat de Soudou* et ceci a créé un lien que les accusations entendues ici ou là ne peuvent remettre en cause.

J’ai encore eu Gilchrist Olympio hier au téléphone à Paris où il se trouve.

Ces balivernes insensées ne sont que des élucubrations de certains désœuvrés pour justifier leurs forfaitures.

Certains veulent profiter de cette longue absence du président national pour semer la confusion.

Mon seul tort serait, paraît-il, d’avoir ouvert la candidature aux militants désireux de siéger à la Commission électorale.

Au grand étonnement de ces militants leur liste a été rejetée parce que le président du groupe parlementaire UFC a présenté une autre liste qu’il a concocté lui même. Vous conviendrez que certains ont une conception étrange de la démocratie et de la loyauté.

Je suis triste pour mon pays.

Republicoftogo.com : Le président de votre formation est absent du Togo depuis plusieurs mois. Le règlement intérieur du parti prévoit-il des dispositions dans ce cas ?

Elliot Ohin : Cette question est bien à propos.

Nos statuts en son article 22 stipulent clairement ceci : “En cas d’absence ou d’empêchement, le président est remplacé par le premier vice-président et en cas d’absence ou d’empêchement de ce dernier par le deuxième vice-président et ainsi de suite “. 

Dans le cas d’espèce, le premier vice-président n’est plus de ce monde. Je suis le deuxième vice-président. 

Légaliste et respectueux des règles, je ne fais que les respecter et je demande aux apprentis démocrates mal intentionnés de faire de même.

Vous savez un homme conscient de ses responsabilités assume ses fonctions avec dignité et la dignité pour moi, c’est l’harmonie entre le dire et le faire.

Aux indignes les bassesses.

Republicoftogo.com :  A quand un congrès pour clarifier cette situation ?

Elliot Ohin : La démocratie, c’est d’abord l’alternance. Si nous admettons cela, nous devons aussi admettre que cette alternance doit aussi se pratiquer au sein de notre formation. 

Ceci passe obligatoirement par le congrès. Je dis alors, vivement le congrès.

Nous souhaiterions avoir un congrès tout de suite mais nous devons respecter les textes.

Nous avons deux possibilités pour arriver au congrès, soit le bureau directeur convoque un conseil national en préparation du congrès, soit le président national convoque le congrès extraordinaire. 

Dans un cas comme dans l’autre, le président national a la responsabilité de convoquer le congrès étant président du bureau directeur.

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* Le 5 mai 1992, le convoi de Gilchrist Olympio avait été attaqué à Soudou provoquant la mort de plusieurs personnes. Gravement blessé, M. Olympio avait été évacué vers l’hôpital du Val de Grâce à Paris