Au Togo, l’alternance politique reste ce mirage qui recule à chaque fois qu’on pense s’en approcher. Mais rassurez-vous : selon Aimé Gogué, président de l’ADDI et chef de file de l’opposition, tout n’est pas perdu. C’est « difficile », dit-il. Pas « impossible ». On respire.
Au Togo, l’alternance politique reste ce mirage qui recule à chaque fois qu’on pense s’en approcher. Mais rassurez-vous : selon Aimé Gogué, président de l’ADDI et chef de file de l’opposition, tout n’est pas perdu. C’est « difficile », dit-il. Pas « impossible ». On respire.
À l’issue d’une session de réflexion tenue à Lomé, M. Gogué a offert un moment de lucidité comme on en voit rarement dans la classe politique : l’opposition n’a pas su « contrer les stratégies du pouvoir ». En d’autres termes, 35 ans de combat, et toujours pas la bonne méthode. On finit par se demander si le manuel n’était pas écrit à l’envers.
Il reconnaît aussi que l’opposition a laissé filer quelques chances au passage. « Nous perdons graduellement du terrain », dit-il. Une analyse d’une honnêteté remarquable, qui soulève néanmoins une question : combien de terrain reste-t-il exactement avant que la carte politique ne soit plus qu’une photo satellite du parti au pouvoir ?
La démobilisation de la population serait l’autre gros problème. Les citoyens seraient désormais plus préoccupés par leur survie personnelle que par des slogans politiques. Qui l’eût cru ? Dans un contexte économique compliqué, les gens se soucient de leur quotidien plutôt que de combattre une Constitution. Quel manque de sens civique !
« C’est difficile mais pas impossible », insiste M. Gogué. Une phrase qui rappelle furieusement ces manuels de motivation où l’on répète que “rien n’est impossible”, sauf peut-être de gagner une élection quand tout le monde s’est déjà découragé.
Mais le président de l’ADDI garde espoir : il pense pouvoir remobiliser la population autour de la contestation de la nouvelle Constitution. « La population est déjà sensible », assure-t-il. On ignore si c’est de sensibilité politique ou de lassitude chronique qu’il s’agit.
Reste maintenant à savoir si cette remobilisation arrivera avant les prochaines échéances ou si elle rejoindra la longue liste des “bientôt”, “probablement” et “un jour peut-être” qui rythment la vie de l’opposition togolaise depuis trois décennies.
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