
Réunis à Dapaong, dans la région des Savanes, les membres de la Conférence des évêques du Togo (CET) ont, une fois de plus, pris position sur la situation sociopolitique du pays.
Réunis à Dapaong, dans la région des Savanes, les membres de la Conférence des évêques du Togo (CET) ont, une fois de plus, pris position sur la situation sociopolitique du pays.
À travers un message empreint de gravité, les prélats ont dénoncé un climat d’intimidation, de peur et de méfiance qui, selon eux, compromet la cohésion nationale.
Ce n’est pas la première fois que la hiérarchie catholique togolaise s’invite dans le débat public. Et cette dernière sortie suscite à nouveau la question : jusqu’où l’Église peut-elle intervenir dans les affaires politiques d’un État laïc ?
Les évêques n’ont pas hésité à pointer les responsabilités, non seulement du gouvernement, mais aussi de l’ensemble de la classe politique. Une démarche équilibrée qui témoigne, selon certains observateurs, d’un souci sincère de justice sociale et de paix.
« Aucun développement véritable n’est possible sans le respect des libertés, de la justice et de la vérité », ont-ils affirmé dans leur déclaration.
En exprimant cette vision, les responsables religieux s’inscrivent dans une longue tradition d’engagement moral de l’Église dans la société togolaise, comme dans de nombreux pays africains. Pour eux, il ne s’agit pas de faire de la politique partisane, mais de jouer leur rôle prophétique, en interpellant la conscience des gouvernants et des gouvernés.
Une mission spirituelle élargie ?
Pour certains critiques, l’Église sortirait toutefois de son rôle en s’exprimant trop directement sur des sujets politiques. Ils estiment qu’elle devrait se limiter à sa mission spirituelle et pastorale, sans risquer de devenir un acteur politique déguisé.
.Dans un pays où la foi religieuse reste centrale, la parole des évêques porte. Mais à condition qu’elle reste crédible, indépendante et mesurée. Si elle veut jouer un rôle constructif, l’Église doit éviter d’être perçue comme une opposition déguisée ou un appui au pouvoir. Sa neutralité est le gage de son autorité morale.
Loin de se mêler de politique au sens partisan, l’Église togolaise revendique un rôle d’éveil de conscience. Mais cette voix morale ne sera audible et utile que si elle reste au service de la paix, de la vérité et de tous les citoyens, au-delà des querelles politiques. L’équilibre reste délicat à maintenir.
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