Les partis politiques togolais se préparent activement depuis quelques semaines en vue d'élections législatives à caractère de test, théoriquement prévues à l'été prochain. Les Togolais devront alors élire 81 députés pour cinq ans, le mandat du Parlement s'achevant en octobre. Le Rassemblement du Peuple togolais (RPT), le parti au pouvoir, a donné le coup d'envoi en tenant son congrès national en décembre dernier à Lomé.
Son chef, le président Faure Gnassingbé, a participé à ce congrès au cours duquel toutes les instances du parti ont été renouvelées.L'Union des forces de changement (UFC) de l'opposant Gilchrist Olympio et le Parti démocratique pour le renouveau (PRD, opposition) du ministre des Affaires étrangères, Zarifou Ayéva, ont déjà tenu eux aussi leurs conseils et congrès nationaux.
M. Olympio, qui vit en « exil » en France, est venu au Togo pour la circonstance et s'est rendu dans quelques villes de province où des incidents violents avaient eu lieu lors de la présidentielle d'avril 2005.
Le Comité d'action pour le renouveau (CAR, opposition) du Premier ministre Yawovi Agboyibo, la Convergence patriotique panafricaine (CPP, opposition) de l'ancien Premier ministre et actuel ministre d'Etat à la présidence Edem Kodjo, ainsi que la Convention démocratique des peuples africains (CDPA, opposition) du ministre des Mines Léopold Gnininvi, préfèrent des campagnes de proximité.
"Nous avons décidé de sensibiliser surtout nos militants (...) car les périodes électorales ont été souvent des moments de tensions", a indiqué M. Ayéva, en référence aux contestations et violences qui ont émaillé les scrutins des dernières années.
Les législatives d'octobre 2002 avaient été boycottées par les principaux partis d'opposition. Seuls le RPT et des partis affiliés y avaient participé.
"C'est un scrutin test pour le RPT et l'UFC, qui revendiquent la place de premier parti", estime un diplomate.
"Nous espérons avoir cette fois des élections propres", déclare le professeur de droit Kokou Aziawor.
Dans cette optique, le nouveau Code électoral attribue l'organisation et la supervision du scrutin à la Commission électorale nationale indépendante (Céni), cantonnée jusqu'alors dans un rôle de contrôle et de supervision.
Des cartes d'électeurs sécurisées avec photo numérisée ont été également distribuées.
Pour s'assurer du bon déroulement du scrutin, l'Union européenne (UE) doit envoyer une mission à Lomé dans les "prochains mois", selon une source proche de la Commission européenne.
Pour normaliser ses relations avec le Togo, rompues depuis 1993 pour "déficit démocratique", l'UE exige des législatives "libres" et "transparentes", selon la même source.