Région & Afrique

Au Soudan, c'est le chaos

Frappes aériennes et explosions ont de nouveau secoué lundi le Soudan, un mois après le début de la guerre pour le pouvoir entre deux généraux qui menace de dégénérer encore.

Personne ne veut arrêter la guerre © DPA

Frappes aériennes et explosions ont de nouveau secoué lundi le Soudan, un mois après le début de la guerre pour le pouvoir entre deux généraux qui menace de dégénérer encore, au risque de déstabiliser la région. Les combats entre l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Dagalo, ont fait près d'un millier de morts et environ un million de déplacés et de réfugiés.

Dans la nuit, les deux rivaux ont haussé le ton: le chef de l'armée a entamé une purge au sein des forces de sécurité, de la Banque centrale et des ministères. Et, surtout, il a annoncé le gel de tous les comptes bancaires des FSR, connues pour leur empire commercial basé sur les mines d'or.

En réponse, le général Dagalo a promis dans un enregistrement sonore à son adversaire qu'il serait "jugé rapidement et pendu sur une place publique". A Khartoum, raids aériens et tirs à l'artillerie lourde n'ont pas cessé depuis un mois.

Ses cinq millions d'habitants sont quasiment privés d'eau et d'électricité, et au Darfour, dans l'ouest, les familles sont terrées terrés chez elles, incapables de sortir acheter à manger par peur des balles perdues. Dans cette région où les armes sont légion depuis la guerre qui a fait environ 300.000 morts dans les années 2000, militaires, paramilitaires, combattants tribaux et civils armés s'affrontent partout.

A Djeddah, en Arabie saoudite, les belligérants négocient une trêve "humanitaire" pour laisser sortir les civils et faire entrer l'aide. Mais ils se sont uniquement entendus sur le principe du respect des règles de la guerre, renvoyant la question de l'arrêt des hostilités à d'ultérieures "discussions élargies".

Les deux hommes paraissent plus intéressés par un long conflit que par des concessions à la table des négociations.

Des milliers de réfugiés entrent chaque jour en Egypte, au Tchad, en Ethiopie ou au Soudan du Sud. L'Egypte, qui traverse la pire crise économique de son histoire, s'inquiète. Les autres pays voisins redoutent une contagion.

A Khartoum, l'aéroport est détruit, les centres commerciaux pillés et les administrations fermées "jusqu'à nouvel ordre".

Ce qu'il reste du service public s'est replié à Port-Soudan, à 850 kilomètres à l'est de Khartoum, épargnée par les violences et où une équipe réduite de l'ONU tente de négocier l'acheminement de l'aide humanitaire.

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