Région & Afrique

La poussée russe en Afrique alarme les Occidentaux

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a promis mardi l'aide de Moscou aux pays du Sahel et du Golfe de Guinée face aux djihadistes.

Sergueï Lavrov © republicoftogo.com

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a promis mardi l'aide de Moscou aux pays du Sahel et du Golfe de Guinée face aux djihadistes.

«La lutte contre le terrorisme est bien sûr d'actualité pour les autres pays de la région», a dit Sergueï Lavrov lors d'une visite au Mali. «Nous allons leur apporter notre assistance pour surmonter ces difficultés. Cela concerne la Guinée, le Burkina Faso et le Tchad, et en général la région sahélo-sahélienne et même les pays riverains du Golfe de Guinée», a-t-il déclaré.

Sergueï Lavrov s'exprimait lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue malien Abdoulaye Diop au cours d'une visite présentée par les deux parties comme une première «historique» de la part d'un chef de la diplomatie russe dans le pays sahélien.

La visite de Sergueï Lavrov dans ce pays en proie à la violence djihadiste et à une profonde crise multidimensionnelle concrétise le rapprochement opéré par les colonels maliens depuis 2021, en même temps qu'ils rompaient l'alliance militaire avec la France et ses partenaires.

Sergueï Lavrov a promis au Mali la poursuite du soutien militaire matérialisé par des livraisons d'armements et l'envoi de centaines d'hommes, décrits en fonction des sources comme des instructeurs de l'armée russe ou des mercenaires de Wagner, un groupe de sécurité privé aux agissements décriés.

Il a aussi promis un engagement russe accru sur le continent confronté selon lui aux «approches néocoloniales» des Occidentaux.

«Nous allons apporter notre soutien au règlement des problèmes sur le continent africain, nous partons constamment du principe qu'il faut régler les problèmes africains avec des solutions africaines», a-t-il déclaré.

La poussée russe en Afrique alarme les Occidentaux. L'Afrique de l'Ouest en particulier a connu depuis 2020 une contagion de coups d'Etat non seulement au Mali, mais aussi en Guinée et au Burkina Faso. L'instabilité du Sahel a fait le lit de la présence russe.

Après le Mali, le Burkina, également ensanglanté par les violences jihadistes, vient de demander le départ des forces spéciales françaises.

Moins de 48 heures avant l'arrivée de M. Lavrov, la junte a annoncé l'expulsion du chef de la division des droits de l'Homme de la mission de l'ONU (Minusma).

Ce nouveau coup porté à la relation avec la Minusma intervient après un discours prononcé par une défenseure malienne des droits humains devant le Conseil de sécurité. Elle dressait un tableau sombre de la sécurité et dénonçait l'implication, selon elle, des nouveaux alliés russes dans de graves violations.

"Les droits de l'Homme sont instrumentalisés, politisés pour des agendas cachés", a affirmé M. Diop.

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