Région & Afrique

Le continent retient son souffle

L'Ukraine a dit lundi s'attendre à reprendre ses exportations de céréales "dès cette semaine", pour la première fois depuis le début de la guerre.

Chargement de céréales au port d'Odessa en août 2021 © republicoftogo.com

L'Ukraine a dit lundi s'attendre à reprendre ses exportations de céréales "dès cette semaine", pour la première fois depuis le début de la guerre, après la signature d'un accord avec Moscou et malgré le bombardement samedi par l'armée russe du grand port d'Odessa, vital pour ce commerce.

"Nous nous attendons à ce que l'accord commence à fonctionner dans les prochains jours et nous prévoyons qu'un centre de coordination sera mis en place à Istanbul dans les prochains jours. Nous préparons tout pour commencer dès cette semaine", a déclaré à la presse le ministre ukrainien de l'Infrastructure Oleksandre Koubrakov.

Selon lui, l'entrave principale à la reprise des exportations est le risque de bombardements russes, comme l'illustre la frappe ayant visé samedi le port d'Odessa sur la mer Noire.

La Russie a défendu lundi ses frappes sur Odessa, affirmant qu'elles visaient des cibles militaires et n'entravaient pas la reprise des exportations de céréales ukrainiennes. Moscou a assuré avoir détruit dans ce port du sud de l'Ukraine un bâtiment de guerre ainsi que des missiles fournis par les Etats-Unis.

Les bombardements sur Odessa "visent uniquement l'infrastructure militaire. Ce n'est pas du tout lié à l'infrastructure utilisée pour la mise en oeuvre de l'accord sur les exportations de céréales", a affirmé le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. "C'est pourquoi cela ne peut ni ne doit gêner le début du processus de chargement", a-t-il ajouté.

Oleksandre Koubrakov a pour sa part appelé les garants de l'accord, la Turquie et l'ONU, à garantir la sécurité des convois ukrainiens. "Si les parties ne garantissent pas la sécurité, cela ne marchera pas", a-t-il prévenu.

Le vice-ministre de l'Infrastructure, Iouri Vaskov, a précisé que le port de Tchornomorsk (sud-ouest) serait le premier à fonctionner pour les exportations, suivi par celui d'Odessa, puis par celui de Pivdenny (sud-ouest).

L'accord signé vendredi à Istanbul entre Moscou et Kiev, sous l'égide de l'ONU, prévoit des "couloirs sécurisés" pour la circulation en mer Noire des navires marchands. Il doit permettre d'exporter 20 à 25 millions de tonnes de céréales bloquées en Ukraine depuis le début de l'invasion russe le 24 février, et de faciliter les exportations agricoles russes, réduisant ainsi le risque d'une crise alimentaire dans le monde.

L'exportation de blé, maïs et tournesol d'Ukraine se faisait à 90% par la mer et pour l'essentiel par Odessa, principal port ukrainien en mer Noire, qui concentrait 60% de l'activité portuaire du pays.

L'Ukraine et la Russie assurent environ 30% des exportations mondiales de blé et la guerre a conduit à une flambée des cours des céréales et des huiles, qui a en particulier durement frappé le continent africain.

Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, mène justement une tournée africaine pour rassurer les pays lourdement dépendants des céréales ukrainiennes.

"Rien ne figure dans les engagements pris par la Russie, notamment dans le cadre des accords signés le 22 juillet à Istanbul, qui nous interdirait de poursuivre l'opération militaire spéciale, en détruisant des infrastructures militaires" ukrainiennes, a-t-il insisté lundi lors d'une conférence de presse à Oyo, au Congo.

La Russie est sous sanction, mais le pays sera autorisé à vendre ses céréales à l'étranger, notamment en Afrique.

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