Région & Afrique

Mali : le Africa Corps russe reste en place après le retrait de Wagner

Le Africa Corps, une force paramilitaire contrôlée par le Kremlin, a annoncé vendredi qu’elle resterait présente au Mali malgré le départ du groupe Wagner, après trois ans et demi de combats contre les insurgés islamistes.

70 à 80 % des membres actuels du Africa Corps seraient d’anciens éléments de Wagner © republicoftogo.com

Le Africa Corps, une force paramilitaire contrôlée par le Kremlin, a annoncé vendredi qu’elle resterait présente au Mali malgré le départ du groupe Wagner, après trois ans et demi de combats contre les insurgés islamistes.

Le groupe Wagner était déployé dans le pays depuis que l’armée malienne, après deux coups d’État en 2020 et 2021, avait expulsé les troupes françaises et onusiennes engagées dans la lutte contre les groupes jihadistes depuis plus d’une décennie.

Selon plusieurs canaux Telegram utilisés par des mercenaires russes, environ 70 à 80 % des membres actuels du Africa Corps seraient d’anciens éléments de Wagner. Le Africa Corps a été mis en place avec le soutien du ministère russe de la Défense, après l’échec de la mutinerie de Wagner contre l’état-major russe en 2023.

Wagner a affirmé sur ses réseaux sociaux que sa mission au Mali était « réussie », affirmant avoir repris le contrôle des centres régionaux au profit de la junte militaire malienne, en repoussant les forces islamistes et en éliminant plusieurs de leurs commandants. Le groupe n’a pas précisé ce que ses combattants feraient à leur retour en Russie.

Dans un message publié sur Telegram, le Africa Corps a assuré que le retrait de Wagner n'entraînerait aucun changement dans la présence russe au Mali :

« La Russie ne perd pas du terrain, au contraire, elle continue de soutenir Bamako, désormais à un niveau plus stratégique. »

Le ministère malien de la Défense n’a pas réagi officiellement à ces déclarations.

La situation sécuritaire reste tendue. Plusieurs attaques meurtrières ces dernières semaines ont coûté la vie à plus d’une centaine de soldats maliens et de mercenaires, selon des sources insurgées. Le groupe Jama'a Nusrat ul-Islam wa al-Muslimin (JNIM), actif dans la région du Sahel, a revendiqué plusieurs violences récentes, dont un attentat à la bombe mercredi près de Bamako contre des soldats maliens et russes.

Pour Ulf Laessing, responsable du programme Sahel à la Fondation Konrad Adenauer (Allemagne), le remplacement de Wagner par le Africa Corps montre que l’engagement militaire russe au Mali se poursuit, mais pourrait évoluer vers la formation et la fourniture d’équipements, plutôt qu’une implication directe dans les combats contre les jihadistes.

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