
Le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé jeudi qu’il enverra une mission au Sénégal en août afin de traiter la question de la dette cachée du pays et d’engager des discussions préliminaires sur un nouveau programme de prêt.
Le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé jeudi qu’il enverra une mission au Sénégal en août afin de traiter la question de la dette cachée du pays et d’engager des discussions préliminaires sur un nouveau programme de prêt.
Le pays fait face à une crise financière majeure, aggravée par la révélation de dettes non déclarées, héritées de l'administration précédente. En réaction, le FMI a gelé son programme en cours avec le Sénégal.
« L’objectif de la mission est de discuter des étapes nécessaires pour soumettre le cas de fausse déclaration à notre conseil d’administration », a déclaré Julie Kozack, directrice de la communication du FMI, lors d’un point de presse à Washington. « L’équipe saisira également cette occasion pour initier les discussions sur les contours d’un nouveau programme soutenu par le FMI pour le Sénégal. »
D’après les dernières estimations basées sur des données fournies par les autorités sénégalaises, le montant de la dette cachée atteignait 11,3 milliards de dollars à la fin 2023, dont une partie liée aux entreprises publiques représentant environ 7,4 % du PIB.
D'autres sources, comme l'agence S&P, évoquent un chiffre plus élevé, estimant la dette cachée découverte depuis octobre 2024 à près de 13 milliards de dollars.
La crise a pris de l’ampleur depuis septembre 2024, lorsque le nouveau gouvernement a révélé les résultats d’un audit des finances publiques mettant en lumière l’ampleur de l’endettement hors bilan.
Ce scandale surpasse de loin celui du Mozambique lié aux "tuna bonds", dont le montant s’élevait à environ 3 milliards de dollars.
Mis en cause pour ne pas avoir détecté ces emprunts dissimulés, le FMI a déclaré qu’il préparait une évaluation interne pour expliquer comment cette dette a pu lui échapper.
Deux options sur la table
Le Conseil d’administration du FMI devra choisir entre accorder une dérogation au Sénégal pour fausse déclaration – ce que la plupart des investisseurs anticipent – ou exiger le remboursement des décaissements passés.
Une dérogation permettrait de relancer les négociations pour un nouveau programme d’aide.
« Une fois que nous aurons trouvé un accord sur les mesures correctives essentielles, le Conseil pourra examiner le dossier et prendre une décision », a précisé un autre porte-parole.
Un accord sur ces mesures pourrait intervenir dans les semaines à venir.
La perspective d’un nouvel accord a immédiatement boosté les obligations sénégalaises : le bon en euros à échéance 2028 a gagné plus de 3 cents pour atteindre 82,88 cents, tandis que le bon en dollars à échéance 2033 est monté à 70,64 cents.
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