L'Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (Asecna), en crise depuis les retraits annoncés du Sénégal et de Madagascar, est "en train de s'éloigner de la zone de turbulences", a déclaré mardi à Dakar le ministre gabonais des Transports. "Nous sommes en train de nous éloigner de la zone de turbulences", a indiqué à la presse Dieudonné Mouiri Boussougou, ministre gabonais des Transports et de l'aviation civile, lors d'une réunion du conseil d'administration de l'Asecna ouverte lundi à Dakar.
"Nous pensons que du côté du Sénégal, les choses se sont calmées. Madagascar (qui avait annoncé son retrait à partir de mai 2008) va donner sa décision finale en décembre 2008 le temps de voir les résultats de l'audit", a ajouté M. Mouiri Boussougou, également président du Comité des ministres de tutelle de l'Agence."Pour moi, c'est une avancée", a-t-il poursuivi.
Madagascar et le Sénégal ont fait part, respectivement en octobre et novembre, de leur intention de quitter l'Asecna et de reprendre la gestion de leur espace aérien. Dakar, par ailleurs siège de l'Asecna, a ensuite annoncé la "suspension" de sa décision de retrait.
Les deux Etats attendent les conclusions de l'audit de l'organisation pour donner une décision définitive, a précisé le ministre gabonais.
Selon le ministre, "le contrat de travail de l'audit (de l'Asecna) a été signé en février. Les conclusions seront rendues fin mai-début juin. Nous aurons par la suite un autre conseil d'administration en juin-juillet pour valider les résultats de cet audit".
Par ailleurs, la réunion de Dakar, qui s'achève mardi, vise à réfléchir sur la révision de la Convention de Dakar, adoptée en 1974, pour notamment mieux définir ses missions et préciser ses rapports avec les Etats membres, selon le directeur général Youssouf Mahamat (Niger).
Dans ce cadre, le Togo pourrait être associé à la gestion de son espace aérien. Jusqu'à present, celui-ci est contrôlé depuis le Ghana.
Dans un recent entretien à republicoftogo.com, le colonel Latta, directeur de l'Aviation civile togolaise, avait indiqué que des pourparlers étaient en cours.
Le processus de révision de la Convention de Dakar, qui a remplacé celle de Saint-Louis datant de 1959, a été initié avant la crise ouverte par les retraits annoncés du Sénégal et de Madagascar. Il été suspendu à cause de ce conflit, a déclaré à l'ouverture de la réunion M. Mouiri Boussougou.
Fondée en 1959, peu avant les indépendances, l'Asecna est notamment chargée du contrôle de la circulation aérienne, du guidage des avions et de la transmission des informations de vol et météorologiques dans un espace aérien de 16 millions de km2, soit 1,5 fois l'Europe. Elle gère également l'approche et l'atterrissage des avions.
L'Asecna regroupe, outre le Togo, le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, la Centrafrique, les Comores, le Congo, la Côte d'Ivoire, le Gabon, la Guinée Bissau, la Guinée équatoriale, Madagascar, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal, le Tchad ainsi que la France - qui dispose d'aéroports à Mayotte et La Réunion.