Société

Les domaines publics bientôt libérés

Le gouvernement a entamé une opération de grande envergure visant à reprendre le contrôle de toutes les réserves administratives occupées de manière illégale, à commencer par le Grand Lomé, comprenant les préfectures du Golfe et d’Agoè-Nyivé.

Une paroisse de l’Église catholique implantée illégalement © republicoftogo.com

Le gouvernement a entamé une opération de grande envergure visant à reprendre le contrôle de toutes les réserves administratives occupées de manière illégale, à commencer par le Grand Lomé, comprenant les préfectures du Golfe et d’Agoè-Nyivé.

À quelques semaines de l’expiration du délai d’un an accordé aux occupants pour libérer les lieux, les autorités se montrent résolument fermes. Une nouvelle étape a été franchie avec l’installation de panneaux géants d’identification sur chaque réserve, dans le cadre d’un vaste recensement des domaines publics.

Sur le terrain, les premières constations sont révélatrices. Des habitations érigées depuis plusieurs décennies, et qui ont vu grandir plusieurs générations, se trouvent en réalité sur des terrains appartenant à l’État. Plus surprenant encore, à Kégué (Commune Golfe 2), une paroisse de l’Église catholique du Togo ainsi qu’une école primaire se sont implantées sur une réserve administrative.

Le phénomène ne concerne pas que des particuliers : certaines structures publiques ou communautaires seraient également en infraction. Pourtant, nombre d’occupants affirment être en règle, documents à l’appui.

Pour clarifier la situation, le ministère de l’Administration territoriale, dirigé par Hodabalo Awaté, exige désormais la présentation de toutes les preuves officielles d’occupation légale. Parmi les documents requis : arrêtés de rétrocession, d’attribution, d’affectation, de cession ou de bail, mais aussi des contrats d’échange et tout autre titre officiel délivré par l’État.

Autre exigence technique : la fourniture d’un plan parcellaire aux coordonnées UTM (Universal Transverse Mercator), garantissant une localisation précise du terrain en question. Ce système permettra aux services techniques de l’État de vérifier avec exactitude les limites des réserves administratives.

Un enjeu foncier crucial

L’initiative vise à assainir la gestion du foncier public, souvent minée par des occupations anarchiques, des litiges ou des actes frauduleux. Elle s’inscrit dans une logique de gouvernance foncière transparente et de planification urbaine maîtrisée.

Le gouvernement rappelle que cette campagne ne vise pas uniquement à déloger, mais aussi à rétablir les droits là où ils ont été bafoués, en toute légalité. Les contrevenants, eux, devront se conformer aux décisions qui seront prises à l’issue du processus de vérification.

La reconquête des réserves administratives s’annonce ainsi comme un chantier aussi délicat que déterminant pour l’avenir de l’aménagement urbain au Togo.

Pour que ce site Web fonctionne correctement et pour améliorer votre expérience d'utilisateur, nous utilisons des cookies. Retrouvez plus d'informations dans notre Gestion des cookies.

  • Les cookies nécessaires activent les fonctionnalités de base. Le site Web ne peut pas fonctionner correctement sans ces cookies et ne peut être désactivé qu'en modifiant les préférences de votre navigateur.