Région & Afrique

42 morts au Burkina Faso

Depuis 2015, les attaques jihadistes ont fait près de 750 morts

Le Burkina Faso était en deuil mercredi après une nouvelle attaque jihadiste d'envergure qui a fait 42 morts dans le nord du pays, la pire depuis cinq ans. 

Trente-cinq civils, dont 31 femmes, et sept militaires (quatre soldats et trois gendarmes) ont été tués dans cette attaque armée non revendiquée, menée mardi à Arbinda, près de la frontière malienne, qui a visé à la fois le détachement militaire et la population civile. 

Selon l'état-major des armées burkinabè, la riposte a permis de tuer "80 terroristes". "Une centaine de motos, de l'armement et des munitions en grande quantité ont également été récupérés" sur les jihadistes en fuite. "L'attaque a été menée aux environs de six heures du matin par plus de 200 individus lourdement armés, à bord de pick-up et de motocyclettes.

Les échanges de tirs ont été vraiment intenses et ont duré près de trois heures. C'est le soutien aérien qui a permis de repousser l'attaque", a expliqué  une source sécuritaire. "Pendant que le détachement (militaire) essuyait des tirs nourris, un autre groupe d'individus armés s'en est pris aux populations civiles, majoritairement des femmes, dont des personnes déplacées qui avaient trouvé refuge à Arbinda", a précisé une autre source sécuritaire.

La commune rurale d'Arbinda, située à 90 km de Djibo, chef-lieu de la province du Soum, et sa région ont régulièrement été frappées cette année par des attaques jihadistes, visant aussi bien les civils que les forces de l'ordre.

Début avril, 62 personnes ont été tuées en trois jours lors d'attaques jihadistes suivies d'affrontements intercommunautaires dans la commune. Douze fidèles protestants et catholiques, dont un pasteur et un prêtre, ont péri fin avril et début mai lors des attaques de deux églises dans la région.

En juin, 19 habitants d'Arbinda avaient été tués lors d'un assaut mené en plein jour par plusieurs dizaines d'hommes armés.

Pays pauvre d'Afrique de l'ouest, le Burkina fait face à des attaques jihadistes fréquentes, comme ses voisins sahéliens le Mali et le Niger, une spirale de violences qu'il ne parvient pas à enrayer. Début novembre, 40 employés d'une société minière avaient été massacrés lors de l'attaque de leur convoi dans l'Est du pays.

Depuis 2015, les attaques jihadistes au Burkina ont fait près de 750 morts, selon un décompte de l'AFP, et environ 560.000 déplacés et réfugiés, d'après l'ONU. Le Nord et l'Est du pays sont particulièrement touchés. Ouagadougou, la capitale, a été frappée à trois reprises.

Ces attaques sont rarement revendiquées mais attribuées à des groupes armés jihadistes, certains affiliés à Al-Qaïda et d'autres au groupe État islamique.

Les forces de l'ordre burkinabè, qui paient un lourd tribut, sont sous-équipées et mal entraînées. Elles ont cependant revendiqué une série de succès depuis deux mois, affirmant avoir tué une centaine de jihadistes au cours de plusieurs opérations. Cinq Etats sahéliens (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad) qui tentent depuis 2015 de mettre sur pied une force militaire conjointe de 5.000 soldats, ont appelé mi-décembre la communauté internationale à les soutenir davantage.

Et la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a adopté le 21 décembre un "plan d'action" d'un milliard de dollars sur cinq ans pour lutter contre le terrorisme, aux contours cependant flous.

Malgré la présence de forces françaises (4.500 soldats de l'opération Barkhane), de l'ONU (Minusma au Mali, 13.000 hommes), ainsi que de forces américaines, les pays sahéliens subissent des attaques jihadistes de plus en plus fréquentes et meurtrières, depuis les premières violences dans le nord du Mali en 2012.

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