Cédéao

Vers des accords intermédiaires

La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao, 15 pays, y compris le Togo) ne pourra pas signer les Accords de partenariat économique (APE) avec l'Union européenne (UE) avant "environ 12 à 18 mois", a estimé lundi à Ouagadougou un responsable de l'organisation régionale. "Il faut du temps additionnel pour parachever le travail en cours. Il faudrait environ 12 à 18 mois pour signer les Accords (de partenariat économique)", a déclaré Ablassé Ouédraogo, conseiller spécial du président de la commission de la Cédéao, le Ghanéen Mohamed Ibn Chambas.

L'UE propose ces types d'accords aux pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique) en remplacement de l'actuel régime commercial préférentiel accordé par les Européens à leurs anciennes colonies.L'actuel régime est jugé incompatible avec les règles internationales par l'Organisation mondiale du commerce (OMC), qui a fixé au 31 décembre prochain le délai pour son remplacement.

Selon M. Ouédraogo, "trois conditions préalables" sont à remplir avant la signature des APE.

"La première condition concerne la détermination des programmes et mesures d'accompagnement et leur financement", a-t-il souligné.

"Le deuxième préalable, c'est la détermination du calendrier pour l'accès au marché et, le troisième, c'est l'élaboration du texte de l'accord", a-t-il ajouté.

"Une fois que ces trois conditions sont remplies, on peut faire la négociation, on peut conclure et on peut signer", a ajouté l'ancien ministre burkinabè des Affaires étrangères.

Beaucoup de pays et organisations, dont la Cédéao, s'opposent aux APE, dénonçant les effets négatifs prévisibles dans les Etats ACP.

D'après les observateurs, il est peu probable que l'UE puisse conclure des accords complets avec tous les pays concernés à la fin de l'année.

Selon M. Ouédraogo, l'Union européenne est "d'accord" pour dire que le travail n'est pas terminé.

"Elle (l'UE) propose de signer des accords intermédiaires ou d'étapes qui vont couvrir la libéralisation des marchés. Pour la Cédéao, c'est le développement qui nous intéresse d'abord", a relevé M. Ouédraogo, par ailleurs ancien directeur général adjoint de l'OMC.

"Si au 31 décembre, il n'y a pas de signature, rien ne change pour les pays les moins avancés (PMA) de la Cédéao, ils tombent dans l'initiative +tout sauf les armes+, c'est-à-dire qu'ils ont la possibilité d'exporter tout en Europe sauf les armes", a-t-il expliqué.

Toutefois, M. Ouédraogo a reconnu que la non signature pourrait causer des problèmes pour les pays à revenus intermédiaires d'Afrique de l'Ouest, comme la Côte d'Ivoire, le Nigeria, le Ghana et "bientôt" le Cap Vert.

"Le problème se pose avec les pays à revenus intermédiaires car, les Européens proposent des systèmes de préférence généralisée ce qui bien sûr occasionnera des pertes dans les échanges pour ces pays-là", a-t-il commenté. "C'est pour cela qu'on demande de prolonger la dérogation actuelle pour permettre d'avoir du temps pour terminer le travail tout en maintenant les préférences de l'Accord de Cotonou", liant l'UE aux pays ACP, a indiqué M. Ouédraogo.

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