Culture

Paris, capitale de l'art africain

Les plasticiens africains ont désormais acquis une stature internationale

Dans un élan revendiqué mais partagé, togolais, béninois mais aussi nigérians, une dizaine d’artistes du Golfe de Guinée vont créer l’événement, cette semaine à Paris, à l’Hôtel des ventes de Drouot.

La société de ventes aux enchères, De Baecque, prend enfin position sur le marché de l'art africain.

Plus intellectuels que mystiques, plus esthètes que politiques , ils sont tous initiés à leurs traditions et métissés par leurs influences et porteurs des questions du continent. 

Ils puisent là une  intensité spirituelle hors norme. 

Les plasticiens africains ont désormais acquis une stature internationale jusque dans les grands musées contemporains et chez les marchands d’art enfin en rupture avec le folklore post-colonial.

Cette génération s’est affranchie de tout. Ils voient, ils sentent, ils restituent leur vision et leurs rêves. Le fantastique et le surréel se mêlent  et se démêlent pour se défaire du passé, s’envoler chargés de pluies tropicales ou de brises marines. Et même de petits vortex de latérite. Car leur imaginaire n’est pas apocalyptique mais tellurique !

Hazoumé a presque tout visité, le monde et les hommes, les signes et les étoiles.. Son langage est universel et symbolique. Le « Fa » l’a habité avec son alphabet. Puis ses installations sont devenues ces évidences qu’on attendait hors des sentiers battus et c’est lui qui les a défrichés. Avec une longueur d’avance.  

Zinkpé devient parfois le grand architecte ordonnateur de foules entières de petites statues votives sacrificielles qu’il fait surgir de sols ouverts pour chercher là haut, l’air et la lumière. Il reste sauvage et peu bavard. Et fait alors danser ses grands dessins et vibrer ses grandes toiles.

Segoh dresse un bestiaire fantastique où se côtoient des humanoïdes sous tension, des oiseaux prédateurs, des chirurgiens de la «magie noire». Ses histoires sans parole rivalisent avec des voyages dans des ciels habités. Sa palette a trouvé l’alchimie juste de ses «primaires», couleurs de ciel, de sang et d’or.  

Azankpo est bien né dans ce pays de terres et d’eaux à fleur de mangrove où les alizés portent ces destins africains qui nous sont familiers. Il maitrise la tôle et l’émail colorés de ses personnages avec un sens décoratif surdoué. Il tutoie les icônes et son approche des questions de l’Afrique est fine.

Calico laisse rôder encore son âme turbulente, patinée d’oxydes de fer et de signes cabalistiques. Il est le fantôme de cette lagune magique à la frontière d’un mystère qui marquera pour toujours ces générations.

Les récits de Twin Seven Seven, Adeleké, Emvic, témoignent, de « Riches Heures » de légende: exil du peuple Yoruba, forêt dense, habitat fortifié, population vouée à ses mythes protecteurs, déesses nourricières, serpents originels, cauris de la fertilité et de l’opulence. Avec des cornes d’abondance et des jardins d’Eden. 

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Art contemporain africain

MARDI 13 AVRIL 2021 À 14H30 Salle 5 - Drouot-Richelieu, 9, rue Drouot 75009 Paris

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