Eco & Finance

Pêche aux droits de trafic

Elle a vu le jour discrètement fin 2007, les experts du transports aérien d'Afrique de l'ouest viennent de la porter sur les fonts baptismaux à Lomé: la future compagnie aérienne ouest-africaine Asky (African Sky) devrait effectuer son premier vol commercial dans quelques mois.

A l'issue d'une réunion de cinq jours la semaine dernière au Togo, les participants ont appelé les 15 Etats membres de la Cédéao (Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest) à "soutenir" la nouvelle compagnie "en lui accordant des droits de trafic".Selon Francis Alemdjrodo, directeur technique du projet Asky, des négociations sont par ailleurs "très avancées" avec Ethiopian Airlines qui pourrait devenir partenaire technique de ce nouvel acteur régional.

Interrogé sur les indispensables droits de trafic, il reste évasif: il ne devrait pas y avoir "de grands problèmes", assure-t-il, mais certains pays n'ont pas "spontanément" accordé ces droits.

Au démarrage, la flotte d'Asky se limitera à huit appareils loués, avec comme logo une silhouette noire du continent africain sur la queue: trois court-courriers sur des lignes ouest-africaines, deux long-courriers entre l'Afrique et d'autres continents, et trois avions régionaux pour le réseau local.

Née au lendemain des actes de décès d'Air Afrique, de Ghana Airways et de Nigeria Airways, Asky a été officiellement créée en décembre 2007 suite à une recommandation des chefs d'Etat et de gouvernement de la Cédéao, réunis à Niamey l'année précédente.

En janvier dernier, la holding responsable d'Asky, la Société de promotion de la compagnie aérienne régionale (SPCAR), a décidé à Ouagadougou de démarrer les premiers vols commerciaux "avant la fin du premier semestre 2008". Selon un responsable interrogé par l'AFP, ils devraient en fait avoir lieu "avant la fin du troisième trimestre" de l'année.

Le transporteur est doté d'un capital de 120 millions USD, dont 80% sont répartis entre des investisseurs privés et 20% entre des institutions financières publiques.

En dépit des compagnies déjà présentes sur le marché ouest-africain (Air Ivoire, Air Burkina, Air Sénégal, Virgin Nigeria), Francis Alemdjrodo évoque "un marché potentiel inexploité".

"La plupart des lignes qui desservent le continent aujourd'hui sont dans le sens Nord-Sud, mais il y a un manque chronique de lignes transversales Est-Ouest. C'est un créneau que ASKY exploitera", a-t-il expliqué.

La nouvelle compagnie envisage de desservir à terme quotidiennement les pays au Sud du Sahara, de Dakar à Addis-Abeba, en passant par Khartoum, Nouakchott, Abuja, Windhoek, Johannesburg, Nairobi et Harare.

Mais au delà de ces ambitions, c'est dans sa solidité financière qu'Asky assurera son avenir. Selon M. Alemdjrodo "les compagnies africaines sont pour la plupart sous-capitalisées", une faiblesse que les créateurs d'Asky avaient bien noté.

"120 millions de dollars, c'est 8 fois le capital de la compagnie africaine la mieux dotée", souligne-t-il. En précisant tout de même que 80 millions ont été empruntés.

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